Chapitre 14

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Nous marchons depuis plus de trente minutes, passant notre temps à nous cacher des infectés.

Andrea continue, au grand désespoir de tous, à se plaindre continuellement de tout : elle a faim, elle a soif, elle a chaud, elle en a marre de marcher, l'eau qu'on lui donne n'est pas assez fraîche...

"Si t'as soif, tu bois ce qu'on te donne, un point c'est tout ! Je m'emporte.

- Bon, bon, d'accord... Râle-t-elle. De toutes façons y a que ça...

- Exactement, t'as tout compris ! Y a que ça, et tu t'en contenteras ! Comme nous tous !"

Nous finissons par arriver en vu du centre commercial. J'y allais souvent avant, avec ma mère. Depuis que je suis petite, je l'ai toujours considéré comme le centre commercial de référence pour faire les courses. Il y a quelques infectés sur les parkings, on les voit très clairement se mouvoir avec autant de grâce que peut en avoir un cadavre. C'est presque comique.

"Bon, commence Thomas. On va rentrer par la porte la plus proche, c'est à dire celle là-bas, (il désigne une entrée). Ça va nous permettre d'éviter un certain nombre d'accrochages avec les morts.

- Et comment on fait si c'est fermé ? Demande Nathalie.

Je décide de répondre à la place de mon ami.

"On avisera, on a toujours fait comme ça. On a vraiment besoin de ces vivres sinon on tiendra pas le voyage. On rencontrera peut être pas de meilleure chance plus loin. Si le rideau de fer est abaissé, on passera par le tourniquet de l'autre entrée, quitte à se battre un peu."

Personne ne trouve rien à redire à ça. Après tout, nous avons toujours procédé ainsi : un plan est établi puis, si quelque chose ne se passe pas comme prévu, nous avisons. Ca n'a jamais vraiment posé problème. 

La tension monte au fur et à mesure que nous nous rapprochons. Nous pénétrons discrètement sur le parking, nous cachant derrière les voitures abandonnées ici et là. Au moins, ce ne sont pas les cachettes qui manquent.

C'est alors qu'un infecté remarque Harry, planqué un peu plus derrière moi, alors qu'il sortait un peu à découvert pour observer la zone.

"Laissez-le venir, je chuchote à l'intention des autres. Je m'en occupe."

Le mort avance de sa démarche claudicante, boitant. Il lui manque un bras, ou plus exactement un demi-bras : l'os de son coude droit est à découvert, entouré de chaire putréfiée. Ses habits son sales et déchirés un peu partout. Il, ou plutôt elle, à en juger par les rares cheveux longs restant encore accrochés à son crâne, a une énorme marque de morsure à l'épaule, d'où pendent quelques lambeaux de chaire et de muscles. Sa peau, jaunâtres, est horriblement abîmée, constellée de boutons comme les autres. L'était d'avancement de la maladie est frappant chez elle. 

Encore quelques pas et elle passera à côté de moi.

Même si ces stupides créatures sont dans l'incapacité de réfléchir, on doit encore faire usage de l'effet de surprise si on veut être sûr d'avoir le dessus. Leur force est accrue, tout comme leurs sens. Ça nous oblige à user de stratégie et de discrétion si nous ne voulons pas être submergés et dépassés par le nombre.

Trois...

Deux...

Un...

Elle passe à côté de moi.

A l'instant-même où elle tourne la tête vers moi, je lui attrape le bras, tire mon poignard, l'attire vers le sol et lui enfonce ma lame dans l'œil. Une sorte de gargouillis sort de sa bouche avant qu'elle ne s'effondre, inerte, à côté de moi.

Toujours accroupie, je regarde prudemment en direction des autres infectés du parking. Ils n'ont apparemment rien vu, rien entendu. Tant mieux. J'ai donc été suffisamment rapide et discrète. C'est comme ça qu'on se rend compte d'à quel point ce monde change quelqu'un.

Je fais signe aux autres que je vais seule à la porte pour essayer de rentrer dans le centre commercial. Malgré les réticences des autres, je sors légèrement à découvert.

Je regarde à gauche, puis à droite. Au pire, quatre infectés me repèreront, et ils n'arriveront sur moi que quand j'aurai atteins la porte, à l'abris du regard des autres morts.

Même si ça déplaît à certains, je m'élance vers les portes sans prêter attention au reste. Arrivée devant, je tire sur les poignées mais les battants ne bougent pas. Une chance : les portes sont vitrées dans leur totalité et le rideau de fer n'est pas baissé jusqu'au bout. Il reste un petit écart entre le sol et le rideau suffisant pour que nous passions.

Je donne un petit coup dans la vitre pour tester sa solidité. Mauvaise nouvelle : seule une arme à feu pourra venir à bout du verre, comme je le craignais.

Je me retourne vers les autres, leur expliquant ce qu'on va faire à l'aide de gestes. Sachant que c'est l'unique solution, je tire mon arme à feu de ma ceinture et y visse le silencieux que j'avais récupéré lors de l'ancienne expédition au commissariat.

J'enlève le cran de sûreté, vise le bas de la porte et tire deux fois.

Étant donné que ce n'est pas un petit calibre, des fissures apparaissent tout autour des trous créés par les balles. Je retourne l'arme et tape sur le verre tandis que les autres me rejoignent.

Évidemment, le boucan attire les infectés qui commencent à venir dans notre direction.

Nous passons un par un en hâte.

Les garçons se ruent aussitôt sur l'armoire du bar juste à gauche et la déplacent jusqu'à l'ouverture. Ils la poussent devant à grand renfort de grognements. Ils écrasent quelques mains de morts en la calant.

"Il en était moins une... souffle Jonathan, encore adossé à la barricade.

- Bon, on devrais se séparer en deux groupe, je suggère. L'un va dans carrefour et l'autre fouille les boutiques de la galerie pour y trouver des choses utiles."

Voyant que les autres acquiescent silencieusement, je reprends.

"Andrea, Thomas, Harry et moi, dans Carrefour. Matt, Jonathan et Nathalie dans la galerie. Ça vous va ?"

Les autres hochent la tête et nous partons chacun dans notre direction.

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Le chapitre est court, mais ça compense avec le fait que c'est le deuxième que je publie ce soir :)

En plus j'ai recopier ce que j'avais écrit à la main pendant la mise à jour de Wattpad, et je suis plus du tout habituée à écrire à cause des vacances ^^

Merci de votre lecture, votez si vous aimez et commentez ça fait toujours plaisir ;)

Dana

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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant