On ne peut pas reculer. D'autres arrivent par derrière, je les entends. On est pris au piège. Ce n'est pas la première fois, mais je ne vois aucune issue. Si personne ne vient nous aider maintenant, on ne tiendra pas.
Je me campe sur mes deux pieds et sors mon 9mm. On peut qualifier cette situation d'urgence donc Mikaël et moi sommes autorisés à tirer sur les infectés. Mais je n'ai que six balles. Chaque balle compte. Je reprends mon talkie-walkie.
"Qu'est ce que vous foutez bordel ?! On est encerclé ! Magnez-vous !"
Je n'attends pas de réponse. Soit ils viennent dans les prochaines secondes, soit on meurent. C'est aussi simple que ça.
Je regarde Mikaël. Il hoche la tête. Ok, il a la même idée que moi. Je prends ma massue, lui son sabre. Encore quelques secondes avant qu'ils soient sur nous.
""Attends encore, me dit l'ancien militaire en venant à côté de moi. 3... 2... 1... GO !"
Et dans un mouvement synchro, nous sautons tous les deux sur les monstres. Je repousse un infecté d'un coup de pied et lui explose le crâne contre le sol.
Soudain, quelque chose agrippe mon épaule et je bascule en arrière. Lorsque j'atteins je sol en béton, une horrible douleur à la hanche m'immobilise. Le croulant qui m'a fait tomber tend sa main en lambeau vers moi. Je roule sur le côté pour l'éviter et me retrouve entourée d'un groupe. Je n'ai pas d'autre alternative que d'user de mon 9mm. Le temps que je le fasse, une morte m'attrape la jambe. Je la vise. Comme pour l'assassinat de Kennedy, sa tête paraît exploser au moment ou la balle pénètre sa boîte crânienne. Évidemment, je me prend une belle giclée de... quelque chose... chaire ou cerveau, je ne sais pas trop. Peut être bien les deux. Avec du sang. Encore un t-shirt que je vais pouvoir brûler...
Bon, je dois vraiment me sortir de là, ça devient critique. Je prends ma massue à deux mains et balaye les jambes de mes assaillants. Ils tombent tous, spectacle plutôt comique. Je me relève immédiatement, rapide comme l'éclair, et les "tue", si je puis dire, en un rien de temps.
"Dana attention ! Cri soudainement Thomas."
Je me retourne. Trop tard. Un homme d'une stature imposante m'envoie un coup de poing à la figure. Tout vacille sous mes pieds et je m'écroule. Mon ennemi se penche sur moi. Sa peau est verdâtre et pourrie, les furoncles en recouvrent la quasi totalité. Il a un trou dans la joue qui laisse entrevoir ses dents, manquantes pour la plupart. Il me fixe de ses yeux, ou plutôt de son unique oeil, et se met à grogner en passant sa langue violette à travers sa joue.
C'est la fin.
Il lève son bras à la chaire putréfiée pour porter le coup final. Et moi, je suis là, à attendre que ça se passe. Je ferme les yeux... et soudain un courant d'air passe au dessus de moi. Je rouvre les yeux. Lucie a littéralement sauté sur l'infecté ! Quel courage pour une ado de quinze ans...
Je me remets difficilement debout. Ça va, je tiens sur mes pieds. J'achève celui qui s'en prend désormais à Lucie.
"GO GO GO !
- Aller !
- À l'attaque !"
Je me retourne. Le QG a envoyé une escouade d'une quinzaine de personnes pour nous aider. Cette idée nous redonne l'assurance que nous avions perdue. Et me voilà, envoyant des coups de massue à tout-va, fendant le crâne de celle-là, arrachant le bras de celui-ci.
Cinq longues minutes s'écoulent avant que le calme ne revienne. Je tremble à cause de l'effort et de l'adrénaline qui se dissipe peu à peu. Puis je reconnais un visage.
"Jonathan ! Ça va ?"
Mon frère vient à ma rencontre.
"T'as pas été mordu ? Ou griffé ?"
Je sais, je m'inquiète sûrement pour rien car c'est un combattant. Et il sourit aussi, ça indique donc qu'il n'a rien.
"Non c'est bon, je vais bien, fait-il en passant sa main dans ses cheveux châtain foncé."
Mikaël et moi sommes à l'infirmerie. Nathalie nous examine pour savoir si nous n'avons pas été mordus ou griffés.
"Retires ton t-shirt que je puisse regarder ton dos, m'indique-t-elle."
Sans gêne devant l'ancien militaire, je m'exécute. Il détourne le regard. Je ne vois pas pourquoi : pour moi, être en maillot de bain ou en sous-vêtements, c'est la même chose. En plus, on ne peux pas dire que je sois vraiment complexée par mon corps grâce à tous le sport que je fais depuis mon arrivée à la Base. Et je ne l'étais pas vraiment avant non plus.
"C'est bon t'as rien, tu peux aller rejoindre les autres."
Sans un mot, je remets mon haut et sors de la pièce.
Avant, je parlais beaucoup. Mais maintenant, c'est une autre histoire ! J'ai découvert qu'en parlant peu et en écoutant, on apprend beaucoup des gens qu'on connais. Ou qu'on pense connaître. Mais à vrai dire, je n'aime plus parler de moi ou de ce que je fais. Je fuis la compagnie des gens la plupart du temps. Je préfère la solitude. Je l'ai toujours préférée à la foule. J'avais des amis, un tas d'amis même, mais je me sentais mieux seule.
Je monte les escaliers. Je passe le premier étage. J'arrive au deuxième. Il y a une échelle pour monter sur le toit. Sur le poste d'observation. J'y monte. Il n'y a personne en haut.
"Tant mieux."
Je ne sais pas pourquoi j'ai prononcé ces paroles à voix haute.
Je prend les jumelles posées à terre et les ajuste à ma vue. Rien à signaler. Juste les corps qu'on a massacré et qu'il va falloir brûler.
Je m'assoie sur le bord de l'édifice, les jambes dans le vide. Et soudain, les larmes se mettent couler.
"Mais qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce qui m'a pris de l'achever comme ça ?"
Je n'avais jamais tué un vivant. Jamais. Et je ne le referai jamais. C'est une promesse.
Stop ! Je dois arrêter de pleurer.
Tout le monde croit que je me suis transformée en un soldat insensible et incapable de pleurer, que je me suis endurcie après ce que j'ai vu et fait depuis le début. Ils voient ce que je veux leur montrer. Et pourtant, au mépris de tout cela, je ne suis plus que l'ombre de moi-même, torturée par chacun de mes actes... J'ai vu mes parents mourir, j'ai tué des amis et des connaissances transformés en... ces choses, je vis pour survivre et aujourd'hui, j'ai tué un être humain de sang froid. Je n'espère même plus que le monde normal revienne, je ne pourrais plus y vivre. Aucun de nous ne le pourrait plus.
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Hello :)
J'ai l'impression d'avoir bâclé ce chapitre.
Sinon, on peut voir que Dana a comme 'perdu' son âme. En même temps, personne ne serait mieux à sa place ! Les prochains chapitres vont contenir de l'action comme je l'aime dans The Walking Dead, avec des scènes toutes aussi 'appétissantes' que dans la série.
Voilà, j'espère que l'histoire vous plaît, votez si vous aimez et n'hésitez pas à commenter ;)
Merci de votre lecture,
Dana ;)
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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)
ParanormalFrance. Fin mai 2014. Cinq mois plus tôt, une étrange épidémie s'est déclarée. En moins d'un mois, elle a fait des ravages dans le monde entier. D'abord, on tombe malade. Ensuite, en l'espace de deux à trois jours, le Virus se répend dans notr...