Chapitre 44

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Au matin, je me réveille avant tout le monde. Le soleil vient à peine de se lever. Je me redresse avec difficulté. On ne peut pas dire que le sol soit très confortable pour dormir... Et j'ai faim. Mon maigre repas de la veille ne m'a pas suffit. Je décide d'aller faire un tour en forêt histoire de trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Je prends mon couteau et l'accroche à ma ceinture avec mon arme à feu, puis prends le couteau de lancer que Matt m'a prêté. Je passe sous les cordes de sécurité en prenant bien garde de ne surtout pas toucher quoi que soit. Il vaut mieux éviter de réveiller tout le monde et les faire paniquer pour rien.

J'aime bien la senteur des bois après la pluie. Tout est encore humide. J'essaye de faire le moins de bruit possible en faisant attention à chacun de mes pas, au cas où il y aurait des infectés dans le coin. Ça m'étonnerais, mais on ne sait jamais...

Je regarde attentivement autour de moi. Je cherche des fruits ou quelque chose comme ça. Et si je n'en trouve pas, je me rabattrai sur la viande. Mais j'aimerais autant ne pas avoir à le faire.

Je tombe sur un buissons avec de petites baies rouges. Je me penche pour les regarder de plus près. J'en cueilles quelques unes et les regarde dans le creux de ma main. Je ne sais même pas si elles sont comestibles... Et je ne devrais pas tenter le coup. Je lâche les baies et continue mon chemin.

Plus loin, je trouve un autre buisson avec des fruits rouges. Ils sont plus gros que les autres. J'en prends pour les examiner de plus près. J'aurais dû écouter ma mère qui voulait m'apprendre à différencier les fruits comestibles des non comestibles en forêt quand j'étais petite, ça m'aurait servi. Mon ventre gronde. J'ai envie de goûter mais je sais que je risque de le regréter amèrement.

Un bruit de branche cassée me fait faire volte-face, le coeur battant à tout rompre. Je ne vois rien ni personne. J'essaye de me rassurer en me disant qu'il n'y a rien à craindre, que c'est seulement un petit animal ou quelque chose comme ça. Et même si c'est un infecté, je saurai me défendre. Pour me rassurer, je resserre les doigts sur le manche de mon couteau d'armée.

"Tu devrais pas manger ça, me fait alors une voix sur ma gauche."

Je sursaute et me tourne vers l'origine de la voix, le couteau relevé suite à un réflexe. Matt est appuyé contre un tronc. Il s'approche de moi.

"C'est toxique, tu devrais pas en manger ça, répète-t-il.

- Tu veux bien arrêter d'apparaître comme un fantôme ? je m'exclame, ayant frôlé de près la crise cardiaque."

Il sourit, amusé, puis met la main dans sa poche.

"Tiens, c'est meilleur, dit-il en ouvrant la main dans laquelle il tient des fraises des bois."

Je le remercie en prenant ce qu'il me donne. J'en mange une puis lui demande :

"Qu'est ce que tu fais levé aussi tôt ?

- Je pourrais te retourner la question.

- Je l'ai posée en première alors c'est à toi de répondre.

- Je chassais. Et je suis parti à la cueillette pour toi pour pas que tu te force à avaler quelque chose que tu ne veux pas. Maintemant, c'est à toi de répondre, ajoute-t-il.

- Je cherchais justement à manger. Ta chasse a été fructueuse ?

- J'ai eu des jours meilleurs, marmonne-t-il en sortant un écureuil et deux lapin de sa sacoche. Mais c'est toujours mieux que rien."

C'est sûr que c'est relativement peu pour nourrir quatorze personnes...

Nous reprenons ensuite la marche à travers la forêt. Je n'ai peut être pas un bon sens de l'orientation, mais je sais que Matt ne se dirige pas vers le camp. Je ne sais pas où on va mais, franchement, je m'en fout. Matt comprend mon besoin de solitude et de silence plus que quiconque. Avec lui, je ne me sens jamais gênée si nous sommes ensembles mais que nous ne parlons pas.

The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant