Chapitre 20

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Les infectés semblent être de plus en plus nombreux dans la ville. En plus de cela, la nuit tombe.

"Nous allons nous réfugier dans cette maison là-bas, déclare Thomas en montrant une grande maison plus loin sur notre droite.

- Ok mais faudra peut être faire le ménage, fait remarquer Nathalie.

- Ce sera toujours mieux que de courir cette nuit au milieu des infectés."

La discussion étant close, nous courons vers la maison. J'y arrive en première, malgré le fait que je sois de plus en plus malade. J'ai envie de vomir et je suis en sueur à l'arrivée. Mais les autres ne semblent toujours pas avoir remarqué mon pitoyable état, trop occupés par les morts dans la rue. J'appuie sur la poignée. Évidement, c'est fermé.

"Il faut chercher s'il y a a key, dit alors Harry."

Sur ce, il regarde sous le paillasson. Rien. Matt cherche dans le pot de fleurs (mortes) suspendu à gauche de la porte.

"C'est bon je l'ai, nous informe-t-il. Poussez-vous."

Il ouvre doucement la porte.

"Thomas et Dana, avec moi. Les autres vous attendez quelques secondes et vous entrez."

Nous obéissons sans un mot. Matt rentre, son espèce de matraque dans la main droite et sa lampe torche dans l'autre.

Je passe la porte juste après lui. Je suis obligée de tenir ma batte à deux mains à cause de ma main gauche affaiblie pour pouvoir la soulever correctement en cas d'attaque et je met ma lampe entre les dents.

Il y a un salon à gauche. Moi, je jette un coup d'œil dans la cuisine à droite.

"Rien de suspect, annonce Matt depuis le salon.

- Pareil pour la cuisine, dit Thomas qui m'a suivi."

De retour dans le hall, nous montons tous les trois les escaliers en file indienne avec une extrême prudence. Je commence à tousser et mets ma main devant la bouche pour étouffer cette toux infernale. L'homme devant moi se retourne. Je peux lire dans ses yeux la question qu'il me pose silencieusement : ça va ? Je hoche la tête et nous continuons à monter. J'entends les autres entrer en bas.

En haut, nous sommes dans une sorte de couloir contenant cinq portes. Matt et moi prenons chacun un salle de gauche. Quand à Thomas, il choisit d'examiner la salle au milieu.

En poussant la porte, je découvre une chambre d'enfant. Une chambre de fille, à en juger par la couleur rose bien trop présente ici à mon goût. À gauche, il y a un lit normal dont les couvertures sont tachées de sang. Des images peu réjouissantes me viennent à l'esprit : pour qu'un lit d'enfant soit taché de sang, l'enfant a forcément été tué ici-même. Je secoue la tête pour m'enlever ça de l'esprit. Je me retourne.

Contre le mur opposé, il y a un lit de bébé. Je dégluti difficilement. J'ai peur de ce que je pourrais y voir dedans. Comme poussée par une curiosité morbide, je m'avance pourtant lentement vers le lit.

Et c'est avec horreur que j'y trouve un nourrisson ! Il a un bras arraché au niveau du coude, son ventre est ouvert, laissant voir ses tripes et son pyjama est déchiré à divers endroits. J'avance une main tremblante jusqu'au petit cadavre.

Soudain, alors que mes doigts ne sont qu'à quelques centimètres de son visage, le bébé ouvre ses yeux et tente d'attraper ma main en émettant une sorte de sinistre gargouillement. Je ne peux m'empêcher de crier. Je recule et m'écroule par terre à cause d'un jouet dans lequel je trébuche. j'entends des pas précipités arriver dans ma direction mais, secouée d'incontrôlables sanglots, je ne peux détacher mon regard du nourrisson qui est à présent debout, se tenant aux barreaux de son lit. Il tend sa main et son moignon vers moi en poussant une sorte de grognement guttural. Ses organes tombent de son ventre ouvert et se répandent sur le lit et sur le sol en moquette à travers les barreaux, éclaboussant les alentours, même mes pieds.

"Dana ! S'exclame Matt en accourant dans la chambre, suivi de près par mon ami."

Tous deux s'arrêtent net en voyant la scène. Quant à moi, je suis toujours par terre, pleurant. Je suis tétanisée devant la vision d'horreur que j'ai. Mes deux compagnons finissent par enfin lâcher des yeux l'infectés et viennent à mes côtés. Thomas me prend dans ses bras sans un mot.

"C'est fini, tente Matt pour m'apaiser en posant une main sur mon épaule. Ne regarde pas, c'est fini.

- Je... je... il... je hoquète. Je pensais qu'il était mort et... j'ai approché ma main et...il s'est réveillé... J'ai cru que... il a faillit m'attraper."

Matt m'aide à me relever et, avec Thomas, il m'emmène hors de la chambre. Le jeune homme ferme la porte pour faire cesser les horribles grognements de l'infecté. Je suis toujours secouée par les sanglots, encore sous le choc de ce qui vient d'arriver. Les garçons me lâchent et je me laisse glisser le long du mur jusqu'au sol. Je contemple mes chaussures tachées de sang et de minuscules morceaux de boyaux. Quelle horreur ! Je sors un mouchoir et tente de les nettoyer au maximum.

"Dana, commence Matt. Tu peux aller en bas avec les autres si tu veux. On peut continuer Thomas et moi.

- Non non c'est bon, je répond. Je peux continuer.

- Comme tu voudras."

Thomas m'aide à me relever. Sans un mot de plus, je me dirige vers une porte donnant sur une salle encore non examinée et y rentre. Les garçons ont apparemment jugé préférable de ne pas me laisser seule car je les entends derrière moi.

Après avoir exploré l'étage sans rencontrer d'autre problème, je décide de fouiller la cuisine alors que les autres discutent dans le salon. J'ouvre un premier placard en haut. Des champignons en conserve trônent au milieu du compartiment vide. J'aimerai bien trouver mieux. J'ouvre un second placard. Rien. Je regarde alors dans les placards du bas. J'y découvre des légumes de toutes sortes en conserve ainsi que du beauf séché. Je pose tout sur la table de la cuisine et continu à fouiller dans l'espoir de tomber sur d'autres vivres.

Après avoir trouvé du riz, des pâtes et des lentilles, j'ai l'heureuse surprise de découvrir un paquet de bonbons. Des tagada, j'adore ça ! Je cache le paquet dans mon sac à dos que je n'ai pas quitté depuis que nous sommes entrés ici. Dans l'un des tiroirs je trouve un sac en toile. Parfait. J'y mets tout ce que j'ai trouvé, je rafle des cuillères, des fourchettes et un ouvre-boîte au passage et vais au salon.

Tous sont assis sur un canapé ou sur un fauteuil, à l'exception de Matt qui est sur le sol en moquette. Je souris en arrivant au milieu de la pièce.

"Surprise !"

Et je retourne le sac de toile. La quinzaine de conserves et la dizaine de paquet de riz, de pâtes et de lentilles s'éparpillent sur le tapis.

Tous écarquillent les yeux de surprise. Je m'assoie, prend une conserve de macédoine de légumes et une cuillère et ouvre mon repas.

Je ris en voyant qu'ils ne bougent pas.

"Moi, perso, je vous attend pas j'ai trop la dalle et ça fait longtemps que j'ai pas mangé ça !"

Au moment où je prend ma première bouchée, les autres se réveillent de leur torpeur et m'imitent. Nous avons un festin, nous pouvons manger à notre guise et je peux dire que ça fait du bien de savoir que je vais m'endormir sans avoir faim et en sachant que je pourrai manger tout autant demain.

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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant