Chapitre 25

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Le soleil me réveille. J'ouvre péniblement les yeux pour essayer d'identifier la source de cette soudaine lumière. C'est Matt : il a ouvert les rideaux. Je regarde autour de moi en me redressant. Je suis dans une chambre, dans un lit. J'essaye de me remémorer les événements de la veille, mais pas moyen de me souvenir de comment j'ai atterri ici. La dernière chose dont je me souviens, c'est quand je suis redescendue de la salle de bain et que je me suis allongée sur le canapé en compagnie de Matt.

"Si tu te pose la question, c'est moi qui t'ai portée jusqu'ici avant que les autres ne reviennent, dit-il, comme en écho à mes pensées."

Je me contente de hocher la tête et de me lever du lit.

"On part quand ? Je demande.

- Quand tout le monde sera prêt. Et par tout le monde, j'entends toi.

- On y va maintenant alors, j'ai pas défait mon sac depuis qu'on est ici."

Il n'y a à première vue aucun infecté dans le secteur. Une bonne nouvelle en cachant souvent une mauvaise, personne ne sait comment rejoindre le centre médical d'ici. Il est annoncé par des panneaux directionnels, mais cette petite ville est un vrai labyrinthe.

Thomas finit par perdre patience.

"Mais c'est pas possible, ça ! On est devant la même maison qu'il y a vingt minutes ! On tourne en rond !

- Calme-toi, tu vas attirer tous les infectés des environs, lui reproche Nathalie. On va bien finir par trouver.

- Ça fait au moins une demi-heure que tu dis de me calmer mais en attendant, tu fous rien pour qu'on sorte de là. Si t'es si maligne, je t'en prie : montre nous le chemin.

- Je n'ai pas dit que je le connaissais, je t'ai simplement demandé de te calmer.

- Quand on a rien à dire, on apprend à fermer sa gueule."

Silence.

C'est là que je me rends compte d'à quel point Thomas a changé. Quand je suis arrivée à la Base pour la première fois, il m'était tout de suite apparu comme un gentil garçon serviable et amical. Mais depuis peu de temps, il est devenu impatient, impulsif, presque violent, même. Avant, jamais il n'aurait parlé comme ça à qui que ce soit. Jamais il n'aurait été aussi indifférent face à la mort d'un jeune couple comme hier.

Dans le fond, ce n'est pas une si mauvaise chose que Jonathan soit absent pour l'instant. Je ne supporterais pas de le voir se conduire comme Thomas, de le prendre comme exemple.

"Calmez-vous, OK ? Intervient Matt alors que les deux belligérants se jaugent sans bouger. Je ne veux pas de dispute, c'est clair ? On va reprendre bien sagement notre marche, faire bien attention à chaque panneau et sortir de cette foutue ville. Compris ?

- OK, lâche finalement Thomas en quittant Nathalie des yeux.

- Bien. À présent, en route. J'aimerais qu'on arrive au centre avant ce soir, ajoute Matt en me regardant."

Un peu en retrait des autres, je hoche la tête. Nous repartons, Thomas en tête.

Au bout d'un peu moins d'une heure, nous parvenons enfin à sortir de la ville, non sans s'être faits attaquer à deux reprises par des infectés. D'ici au centre, il n'y a plus qu'une seule route de campagne bordée de champs.

J'ai de plus en plus chaud, et je sais que le soleil tapant n'en est pas le seul fautif. Mon esprit s'embrouille, il m'est parfois impossible d'aligner plus de deux pensées cohérentes à la fois. Il m'arrive de perdre le fil de mes pensées et d'avoir des trous noirs sans que je parvienne à me souvenir de ce qu'il s'est passé pendant ceux-ci. Le néant total.

The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant