Chapitre 11

1.5K 96 9
                                    

Il est bientôt 18h. Il est bientôt l'heure que je m'éclipse en cachette pour retourner chez moi. Je sors mon pistolet et regarde le chargeur. C'est bon il est plein. Je prend mon bâton clouté. Je monte voir Nathalie qui est au poste de garde au deuxième étage. Je vais devoir lui mentir si je veux sortir seule sans que personne ne s'en aperçoive.

"Nathalie ? Tu peux y aller, je vais monter la garde. J'ai rien d'autre à faire."

Elle me sourit, me remercie et sort de la salle. Ça, c'est fait. C'était plus facile que je ne le pensais. J'attends cinq minutes et sors à mon tour après avoir jeté un œil sur la rue déserte.
Il n'y a personne dans le hall, ça me facilite grandement la tâche. Je vais dans la loge à côté des portes vitrées et appuie sur le bouton pour en débloquer une.

Au moment où je passe la porte et me dirige vers le portail, une voix m'arrête.

"Dana ? Tu vas où ? Me demande Jonathan."

Oh non pas lui ! Je réfléchis à tout allure mais impossible de trouver une explication crédible. Je n'ai jamais été vraiment bonne pour trouver des excuses. J'aurais dû y penser avant. Je me résigne donc à lui dire la vérité, ne sachant que faire d'autre.

"Je vais à la maison. J'ai des choses à y récupérer."

Mon frère me regarde un instant. Que va-t-il faire ? Que va-t-il me dire ?

"Je viens, déclare-t-il alors.

- Ah non non non ! Ça, ça risque pas !

- C'est ça, où je mets tout le monde au courant. C'est toi qui choisis, rétorque-t-il."

Quoi ?! Il ose me faire du chantage ?! Et puis quoi encore ? Sauf que le problème, c'est que je sais qu'il le fera. Pour ma sécurité. Comme je l'aurais fait à sa place. Je suis coincée.

"Ok c'est bon, vas-y viens, je cède. Mais pas un mot de tout ça une fois rentré, compris ?"

Il hoche la tête.

Nous sortons discrètement. Dans la rue. Comme je l'avais espéré, il n'y a pas d'infecté. Nous courrons pour arriver plus vite. En dix minutes, nous sommes chez nous. Durant ce trajet, nous avons croisé au total une vingtaine d'infectés, que nous avons facilement distancés.

Devant notre immeuble, je suis submergée par une vague de nostalgie. Notre ancienne vie me manque. Papa me manque. Maman me manque.

J'avance lentement et pousse la porte pour accéder au hall. Je sors ma lampe torche et mon arme à feu.

"Tu reste derrière moi, Jo'. D'accord ?

- Oui m'dame ! se moque-t-il en se mettant au garde à vous.

- Arrête de te foutre de moi ou tu va prendre cher quand on sera rentré !"

Avec le plus de précautions possibles, je tourne à gauche dans le couloir pour prendre les escaliers. J'ouvre doucement la porte. Un écho me parvient d'en haut. Il y a un infecté quelque part dans les escaliers. Je me retourne vers mon frère et pose un doigt sur mes lèvres pour lui signifier de ne faire aucun bruit. Je commence à monter. L'écho me parvient de plus en plus distinctement. Par chance, j'habite, ou plutôt j'habitais, au premier étage alors que le mort est plus haut. Je pousse la porte de l'étage. L'obscurité est telle qu'elle forme comme un mur impénétrable. Même la lumière de l'indication "issue de secours" est éteinte.

J'allume ma lampe et dirige le faisceau vers ma porte, puis nous nous en approchons après avoir refermé sans bruit la porte de l'étage. Je pousse la porte de chez moi. Elle est entrouverte. Mauvais signe.

The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant