Chapitre 10

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"Il est où ?

- Qui ça ? me demande Mikaël.

-Le débile qui me sert de frère.

- Je sais pas, t'es allée voir à la radio ?

- Bonne idée."

Je descends au premier étage. On est rentré depuis quelques minutes et le temps que Nathalie m'examine, Jonathan avait disparu.

J'arrive devant la porte de la salle radio. Je l'ouvre et passe ma tête dans l'entrebaillement. Jonathan est bien là, assis à côté de Thomas.

"Viens ici, toi, je siffle entre mes dents."

Au ton de ma voix, mon frère a compris que je n'allais pas laisser passer sa bêtise de tout à l'heure. Il connaît ce ton, je l'utilisais avant la catastrophe quand il faisait une connerie.

Il se lève et me suit, penaud. Je l'emmène dans la cours et le fais asseoir sur un banc en marbre. Il fixe ses pieds.

"À quoi tu jouais toi, hein ? T'es malade ou quoi ?

- Je suis désolé... commence-t-il.

- Tu es désolé ? Ah ouais ? rien que ça ?

- Je sais pas ce qu'il m'a pris ! En plus je pensais qu'il n'y avait plus d'infectés parce que j'entendais plus rien !

- Quand je suis à la tête d'un groupe en patrouille, tu m'obéis, un point c'est tout !

- Oui, Dana, fait-il en baissant la tête."

Mission accomplie. Je voulais le faire culpabiliser, c'est fait. Il doit apprendre à payer ses erreurs. Et encore, j'ai été gentille avec lui.

"Ne recommence jamais ça, tu m'entends ? je rajoute. Jamais. J'ai faillit y laisser ma peau, j'aurais pupitreur à cause toi !"

Et je pars, je marche jusque dans le hall. Mais maintenant, je culpabilise aussi. J'aurais pas dû lui dire tout ça : après tout, ce n'est pas totalement sa faute, il ne pensait pas que ce serait dangereux. J'ai poussé le bouchon un peu loin en lui disant que j'ai faillit mourir à cause de lui...

Bref, il faut faire avec. Au moins, il ne recommencera pas de sitôt !

Bon, il faudrait peut être que je m'occupe maintenant, je ne vais pas me tourner les pouces jusqu'au repas de ce soir.

Je fais semi-tour et vais dans la cour. C'est silencieux, il n'y a personne. Jonathan est déjà partie. Tant mieux, je préfère.

Je m'assoie par terre et sors mon arme à feu. Je vais la nettoyer, elle va finir par s'encrasser sinon. Je commence à la démonter. Une fois que les différentes pièces sont disposées devant moi, je sors un mouchoir en tissu de ma poche et commence mon travail. Pendant ce temps là, pendant que je m'attelle à la tâche, je réfléchis.

Où sont mes parents ? sont-il encore à arpenter les rues de quelque endroit que ce soit ou bien ont-ils déjà été tué par une patrouille ?

À vrai dire, la vérité est que le souvenir de leur visage, le souvenir de leur voix commencent à lentement s'effacer de mon esprit. Sans que je ne puisse rien y faire. Ils tombent lentement dans l'oubli. Ils s'évaporent. Avec tout ce qu'il se passe, je ne pense plus à eux. Je n'en ai plus le temps. Et je ne peux pas me le permettre. Maintenant, je me rends compte à quel point ils me manquent. J'ai besoin d'eux plus que jamais depuis que je suis dans ce monde post-apocalyptique. J'ai besoin d'eux...

Je me lève. Je dois trouver une vraie occupation qui m'empêchera de penser à eux ! Quelque chose qui m'occupera l'esprit au point que je ne penserai plus à rien.

J'entre dans la salle de la radio. Enrico, toujours fidèle à ses habitudes, tourne le bouton de fréquence pour essayer de joindre une base. C'est comme si, dès l'instant où la radio avait été fonctionnelle, ce poste lui avait été attribué. Cela s'était comme imposé à lui.

"Base Une, quelqu'un m'entends ? Fait-il avec son accent espagnol. Je répète. Ici Base Une, vous m'entendez ?"

L'homme relâche le bouton en attente d'une réponse. Seul le grésillement de l'appareil lui répond. Il m'invite d'un geste à venir avec lui. Je tire la chaise à côté de lui et m'assoie. Je fixe la radio dans l'espoir d'entendre une voix.

"Base Une, répète Enrico. Ici Base Une. M'entendez-vous ?"

Il relâche de nouveau le bouton et nous attendons encore une fois. Soudain, le grésillement s'arrête. Il y a un bruit aigu, une sorte d'interférence je suppose, puis un bruit plus distinct.

"Ici Base Trois, déclare une voix masculine. Ici Base Trois. Nous avons quelque chose. À vous."

Avant que l'espagnol réagisse je prend le microphone.

"Base Une je vous écoute. Qu'entendez-vous en disant que vous avez quelque chose ?

- Nous avons un remède possible."

Ce mot résonne en échos dans ma tête. Un remède... un remède... un remède...

Enrico me prend le micro des mains.

"Va chercher le Conseil, me dit-il, puis il se tourne vers la radio. Vous en êtes sûr ?

- Absolument, nous avons effectué plusieurs tests. Le remède marche."

Je sors de la salle radio et cours de salle en salle à la recherche du Conseil. Je trouve tous les membres en moins de dix minutes. Ainsi, je retourne à la salle radio avec Mikael, un homme de 33ans du nom de Matt, Nathalie, une femme d'une quarantaine d'années qui s'appelle Viviane et Thomas. Je fais également partie du Conseil, ainsi que Enrico. Nous ne tenons pas en place. Seul Matt paraît à peu près calme.

Lorsque nous arrivons, la radio est éteinte. Enrico nous attend. Nous prenons chacun place autour de lui. Quand tout le monde est installé, il commence à parler.

"La Base Trois a finalement trouvé un remède. Ils ont effectué des tests, ça semble marcher. Mais ils ne peuvent pas venir jusqu'à nous avec, ils ne parviendraient pas vivant jusqu'ici à cause de leur manque de combattants. Il y a deux enfants, un homme âgé, des médecins, mais aucune personne capable de s'en sortir dehors. C'est pourquoi nous dépêcheront une équipe qui partira demain matin. Matt, si tu le veux bien, j'aimerais que tu sois du voyage.

- Pas de problème, ça me fera sortir d'ici, dit simplement celui-ci.

- Bien. Alors je te laisse le choix de tes équipiers. Tu dois en choisir au moins 4."

Matt est un homme aux cheveux châtains foncés un peu longs et aux yeux bleus. Avant tout cela, il devait sûrement être considéré comme un mec badass, un mec qui ne respectait pas les 'règles'. Mais maintenant, dans ce monde, il est considéré comme l'une des personnes qui vivra certainement le plus longtemps dans ce foutu bordel. Il sait se battre, il sait manier armes blanches et armes à feu et n'a pas peur du danger. C'est un bon choix que de lui demander de diriger cette expédition.

Une fois la réunion terminée, je m'éclipse. J'ai ma propre mission à mener, j'y pense depuis hier : retourner chez moi et prendre des effets personnels, dont une photo de famille avant l'apocalypse. Je dois me dépêcher si je veux être de retour avant la tombée de la nuit.

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Je suis désolée pour l'attente mais entre mon lieu de vacances où la wifi était mauvaise et mes occupations, je n'avais pas le temps d'écrire. Je pense que ce chapitre vous aiguille sur la suite de l'histoire, mais ça ne sera certainement pas de tout repos, soyez-en sûr ;) Et je vais essayer de poster plus rapidement aussi.

Merci de votre lecture, votez si vous aimez et laissez un commentaire ça fait toujours plaisir :)

Dana

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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant