Chapitre 15

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Je sors ma lampe torche et l'allume. Les vitres sont si encrassées que la lumière du jour peine à nous éclairer. Tout autour de nous a apparemment été vandalisé : les vitrines sont cassées, les meubles et les étagères sont au sol. Tout est affreusement sinistre. Mais je suis habitué à cela, ce n'est pas la première fois que je me trouve dans un lieu désert, dévasté.

"Bon, on va passer par là."

J'accompagne mes paroles en tournant à gauche, vers l'immense rangée de caisse s'étendant loin devant nous, pour passer sous le cordon qui indiquait autrefois que la caisse était fermée. Harry, Andrea et Thomas me suivent sans mot dire, les sens aux aguets. Ma main triture nerveusement la cross de mon pistolet. En cas d'attaque, j'aurai dégainé et chargé mon arme en une seconde. Je m'entraîne souvent à être aussi rapide que possible.

Comme je m'y attendais, il n'y a plus grand chose. Tout a déjà été pillé.

Je marche entre les rayons de produits laitier, une forte odeur m'agressant le nez. Le peu de lait et de produits laitiers laissés ici ont tourné. 
Nous nous trouvons à présent dans la grande allée centrale. Je choisis de me rendre dans le rayon des boîtes de conserves et autres plats préparés ne requérant pas l'utilité d'un frigo, en espérant trouver encore quelque chose. Les seules boîtes qui n'ont pas été prises sont évidemment celles tout en haut des immenses rayons, inaccessibles sans échelle. Les réserves pour quand les rayons se vident, quoi. Même durant une apocalypse, la populace est trop feignante.

Je pose mon sac à terre et entreprends l'escalade du rayon.

"Fais gaffe, m'avertit Andrea quand je monte sur les premières étagères.

- Depuis quand tu te soucis des autres, toi ? je raille en me dévissant le cou pour la regarder."

Au moment où elle va me balancer une réplique cinglante, mon pied gauche glisse et je perds momentanément appuie. Je me retiens in extremis avec les mains.

"Be careful ! S'exclame Harry. Tu as faillit tomber !

- C'est bon, c'est bon, je suis pas tombée. J'ai rien. Tout va bien."

Mais mon cœur bat à cent à l'heure. Je respire un grand coup pour me calmer, puis reprends mon ascension.
J'arrive enfin en haut. Je prends la première boîte de conserve qui me passe sous la main. Des spaghettis pré-cuits. Je jette un œil aux autres, quatre mètres sous mes pieds.

"Vous attrapez ?"

Et sans attendre une quelconque réponse, je lâche la boîte. 

Je continus ainsi avec tout ce qui me tombe sous la main. Au bout d'un moment, Thomas déclare :

"C'est bon, on en a assez. Descends."

Je désescalade quelques étagères et me laisse tomber au sol sur les deux derniers mètres. Alors qu'Andrea commence à rebrousser chemin pendant que Harry et Thomas finissent de ranger les vivres dans les sacs de toile que nous avons emportés exprès, je me souviens de quelque chose qui pourrait nous être utile.

"Attends ! je sais où on pourrait trouver d'autres trucs intéressants.

- Comme quoi ? me demande-t-elle en se retournant.

- Des armes.

- Ici ? S'étonne alors Thomas, perplexe."

Je souris.

"Oui, ici."

Au fond du magasin, juste avant les télévisions, je tourne à droite. Dans ce rayon où on trouvait habituellement les outils de jardinage se trouvent les armes dont j'ai parlé.

"Et voilà ! je fais joyeusement en désignant une vitrine.

- C'est quoi ? demande Andrea en levant un sourcil.

- Tu connais pas ?"

Voyant qu'elle hoche négativement la tête, j'ouvre la porte de verre et sors une sorte de pistolet.

"C'est des répliques d'armes pour l'airsoft. C'est comme pour le paintball sauf que les balles font nettement plus mal et que ce ne sont pas des billes de peinture mais des billes de plastique dur.

- Réglé à la puissance maximale, enchaîne Thomas, de plus en plus excité, ces petits bijoux font pas mal de dégâts.

- Surtout si le vendeur, comme celui qui était ici, est mal honnête, qu'il fait importer sa marchandise depuis les États-Unis et qu'il fraude sur les normes de puissances. Là-bas, on peut pousser certaines ce ces répliques à la puissance maximale possible avec leur mécanisme. Ça va nous permettre de nous défendre au moins un minimum face aux infectés.

- J'en veux un beau, sourit alors Andrea."

Pour une fois qu'elle est contente !

Je prends deux boîtes de munitions et les lui tends avec la réplique que je tiens, un Smith & Wesson. Harry se sert également, prenant deux pistolets OLT. Thomas sous-pèse un pistolet Taurus et, semblant satisfait, s'empare de plusieurs boîtes de munitions.

Pour ma part, je prends un pistolet-mitrailleur. J'ai déjà fait de l'airsoft à plusieurs reprises car mon oncle était patron de l'un des terrains. Même si nous n'avions pas 18ans il me laissait en faire avec mes amis. Je connais donc la réplique que j'ai dans les mains. Légère, facile à manier, il y a deux réglages : coup par coup ou automatique. Le seul inconvénient, c'est qu'elle n'utilise que des balles de petit calibre. Il faudra que je vise le plus précisément possible les yeux des infectés. Je vide plusieurs boîtes de chargeurs dans les poches gauche de mon pantalon de treillis.

Je me muni également d'un Desert Eagle de calibre 8mm, le plus gros calibre qu'on puisse trouver dans cette activité, et de ses munitions. Je prends aussi d'autres répliques que je mets dans mon sac pour le reste du groupe.

Soudain, un bruit retentit. Je me retourne vivement avec les autres. En tête du groupe, je m'avance lentement vers l'allée centrale. Arrivée au bout du rayon, je jette prudemment un œil à gauche.

Avec horreur, je me retourne vers les autres.

"Une vingtaine d'infectés arrive vers nous, et y en a d'autres qui sortent des rayons un peu partout."

Je recule de quelques pas, les autres derrière moi en faisant de même. Nous ne voulons surtout pas prendre le risque de leur tourner le dos. S'ils émergent de leur allée, ils sont capable de nous sauter dessus par derrière.

Des grognements nous font alors nous retourner. D'autres morts nous bloquent le passage à l'autre bout.

"On est pris au piège, s'horrifie Harry.

- T'es très perspicace, dis-donc ! Raille Andrea."

Mais c'est pas possible, ça ! Même dans une situation critique, elle trouve le moyen d'être désagréable avec tout le monde !

"Il va falloir se battre, dit Thomas.''

Sur ce, je sors mon pistolet-mitrailleur et m'apprête au combat inévitable. 

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Hello :)

Voilà mon nouveau chapitre. Je n'ai le temps d'écrire que le soir, mais je vais quand même essayer de poster chaque soir (ou plutôt chaque nuit vu que je ne dors pas avant 5h du mat'). J'ai dû me documenter un peu sur l'airsoft pour ce chapitre ^^ En plus, c'est une activité qui m'intéresse pour quand j'aurai l'âge minimum donc au moins je sais maintenant exactement de quoi il en retourne !

Merci de votre lecture, votez si vous aimez, laissez-moi un commentaire ça fait toujours plaisir, même si c'est une critique négative ;)

Dana

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