Chapitre 37

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Ce soir, nous mangeons en petit groupe. J'ai naturellement décidé d'aller manger avec les jeunes. Je me sers une assiette et vais donc m'assoir avec Thomas, Harry, Édouard, Emma et Dante. Je prends place par terre à côté d'Emma, l'assiette sur les genoux. Les conversations vont de bon train, Dante s'amuse même en demandant à Harry de prononcer des mots français durs.

"Dis 'accessoiriser'.

- Accessoiriser, répète Harry avec son accent.

- Dis 'anticonstitutionnellement'."

Dante éclate de rire devant la mine déconfite de l'anglais. Le gamin redit lentement le mot et l'autre répète syllabe par syllabe.

"Je blaguais, me dit soudainement Emma.

- À propos de quoi ?

- Quand je t'ai dit que je voulais être esthéticienne. Je déconnais. Je sais que ça risque de rater.

- Je me disais aussi... je grommelle. Tu pouvais pas être si naïve que ça."

Elle me sourit de toutes ses dents.

"J'aurais aimé l'être, reprend-elle plus sérieusement. Je l'aurais vraiment voulu. Mais ce qui est fait est fait.

- 'Ce qui est fait' ? je répète.

- On a tous fait quelque chose. Ce n'est pas parce que je n'ai que quatorze ans que je ne me suis pas encore salis les main."

Je reste muette durant tout le reste du repas. La pauvre. Elle non plus n'aura pas la chance de retrouver un jour une existence à peu près normale si on réussi. De toute façon, nos chances de réussites me semblent incroyablement faibles. Comment on peut s'y prendre pour guérir une planète entière d'une telle maladie ?

Après mangé, tout le monde se regroupe pour parler.

Puis nous allons nous coucher. Avant que je ne passe la porte, le Dr Daniels m'intercepte. Il me tend une enveloppe. J'hésite un court instant avant de la saisir, mais il ne la lâche pas pour autant.

"Tu sauras quand l'ouvrir, me dit-il simplement."

Et il la lâche. Je le regarde, puis de nouveau ce qu'il m'a donné, puis encore lui. Il hoche la tête et s'en va.

Je tourne et retourne la lettre pendant que je marche dans le couloir. C'est une lettre, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais qu'est ce qu'il est écrit dessus ? Je décide de ne pas l'ouvrir tout de suite. En entrant dans ma chambre, je pousse la porte pour ne laisser qu'un petit espace et je la pose sur la table de nuit. Je me couche habillée. L'un des seuls avantages de ne plus avoir mes parents sur le dos, c'est que si j'ai la flemme de retirer mes fringues, je dors avec.

Très vite, je m'endors.

Je suis réveillée par la lumière du couloir qui entre dans ma chambre. Il fait encore nuit. Je me retourne pour voir pourquoi ma porte s'est ouverte... et je roule de l'autre côté du lit, soudain très bien réveillée. Un infecté rentre dans ma chambre ! Je prends mon couteau posé sous le lit et bondit pour tuer l'infecté.

"C'est quoi ce bordel ?! je crie en sortant de ma chambre."

Horreur. Il y a au moins une dizaine de morts marchant dans le couloir. D'autres arrivent d'en bas par les escaliers tout près de moi. Je referme la porte et tourne la clé dans la serrure. Qu'est ce qu'il se passe ?! Pourquoi on est envahi par les infectés ? Je sors mon pistolet de mon sac et vérifie qu'il est chargé.

Je me retourne vivement quand quelqu'un tape contre le battant de ma porte. Je fais un rapide tour de ma chambre pour rassembler mes affaires et mets mon sac sur l'épaule. Je prends l'enveloppe du docteur et la fourre dans la poche de mon pantalon. Je prends mon pistolet-mitrailleur d'airsoft et le glisse à la ceinture. Ça pourrait me servir, suffit de viser les yeux : les balles les traverseront et atteindront le cerveau.

Je déverrouille la porte et, le couteau prêt à frapper, je l'ouvre. Je tue le mort qui tapait à ma porte en lui enfonçant ma lame dans le crâne. J'en plante un second par le menton. La lame ressort entre les deux yeux.

Un cri aigu me parvient d'une des portes pas loin.

Je tire mon PM et envoi une rafale qui abat trois morts.

Thomas, Matt, Fred, Harry et Édouard sortent de leur chambre pour me prêter main forte.

C'est le chaos total : il y a des cris, des grognements, des tirs de balles, des craquements d'os. Lorsque je suis assez proche d'Édouard pour qu'il m'entende, je lui demande ce qu'il se passe.

"J'en sais rien, me répond-il, au bord de la panique. Je comprends pas comment ils ont pu rentrer !"

Nous sommes séparés par une nouvelle vague. Quasiment tout le monde est à présent sur le champs de bataille.

Le cri que j'ai entendu tout à l'heure retentit de nouveau, assez proche cette fois pour que je le localise. Je me fraye un chemin jusqu'à la troisième porte à droite. Elle est à moitié ouverte. Je la pousse du pied et dégaine mon arme à feu. Je tire sur l'infecté qui se trouve de l'autre côté du lit, penché sur quelqu'un. Il s'effondre aussitôt, la moitié de la tête déformée à cause de la balle. Je me précipite sur sa victime. Trop tard : Charlotte, l'ancienne standardiste, gît au sol, le ventre ouvert. Elle est secouée de spasmes. Je m'excuse et l'achève avec une balle. L'heure n'est pas aux cérémonies. Je ressors de la chambre. Il y a encore plus d'infectés que tout à l'heure.

"On se repli sur le toit ! Hurle Douglas pour se faire entendre en me faisant signe dans les escaliers."

Je le suis sans tergiverser. Il y a nettement moins d'infectés à cet étage. Nous passons sans mal et gravissons les escaliers menant à la porte du toit. Il y a déjà des gens dehors. Je me retourne, attendant nerveusement mon tour pour y aller. Des morts s'approchent dangereusement.

"Magnez-vous, putain ! je m'impatiente. Y en a qui arrive !"

Mais la panique faisant faire n'importe quoi aux gens, ils s'empressent tous dans l'étroit escalier et bouchent tout.

Je me retourne de nouveau. Je n'ai d'autre choix que d'attaquer les morts. Il ne me suffit que de trois pas pour atteindre les premiers. Je leur enfonce mon couteau dans la tête, dans l'oeil, les pousse du pied. Quelqu'un me tire par derrière et je fonce dans les escaliers à sa suite.

Aussitôt que j'arrive sur le toit, Thomas et Valentin, le prof de français, referme la porte et s'y appuient pendant que Dante la verrouille avec la grosse barre de fer prévue pour bloquer la porte. Nous reculons tous alors que les infectés tapent sur le battant.

"C'est quoi ce bordel ? demande Nathalie. Comment ça se fait qu'ils sont rentrés dans le centre ?

- J'en sait rien, répond Freddy. Tout était bien fermé, Thomas l'a vérifié avec moi avant d'aller se coucher.

- Je confirme, dit l'intéressé.

- Où est le Dr Daniels ? demande soudainement Emma d'une voix aigu."

Je regarde autour de moi. Il ne manque pas que le Dr Daniels...

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Hello :)

Mes publications vont être plus espacées à partir de maintenant parce que j'ai fais ma rentrée en seconde ce matin. Je vais avoir pas mal de travail apparemment donc j'aurai moins le temps d'écrire :/

Sinon merci de votre lecture et de vos votes, continuez à voter si vous aimez et commentez ça me ferait plaisir ;)

Dana

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