Chapitre 7

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Personne ne me connaît. Personne ne sait ce que je suis capable de faire. Mais moi, je le sais. Je connais le peu de limite que j'ai encore. Le peu de moral et d'humanité qu'il me reste. On dit que tuer un homme vous change pour toujours. C'est vrai. Je n'ai plus ni remord ni regret pour la mort de Nicolas. Je ne vois plus ça comme un acte atroce. Tuer ne me dérange plus. Je lui ai rendu service, rien de plus. Ce n'était ni un acte de barbarisme, mais au contraire un acte humain.

Une semaine est passée depuis notre excursion au lycée. J'ai dû abattre un autre vivant qui s'était fait mordre. Ça ne m'a rien fait. Mais en même temps, je ne la connaissait que très peu.

Je n'ai plus peur de rien... et ça en devient justement effrayant.

Je n'ai plus peur de personne, sauf de moi-même.

Je suis en ce moment en train de siphonner l'essence d'une voiture. C'est Jonathan qui a eu l'idée ce matin de venir ici. De venir sur le parking de notre immeuble. Ici, on peut avoir énormément d'essence.

On est venu à huit dans un mini bus. Quatre s'occupent des voitures du parking extérieur. Trois autres sont avec moi dans le parking souterrain. On passe notre temps à faire des allés-retours entre les voitures et notre véhicule dans lequel les bidons, les jerricans et autres récipients remplis à raz-bord s'entassent.

"J'en peux plus, dit Lucie.

- Aller, encore un peu et c'est bon, arrête de te faire passer pour plus faible que tu ne l'est."

Oui, je suis toujours aussi désagréable. C'est dans ma nature. Depuis toujours. Je déteste ceux qui se plaignent quand ils font leurs tâches. Surtout quand ils se sont portés volontaire comme Lucie.

La jeune fille me jette un regard noir.

"Quoi ? Fallait pas demander à venir avec nous, voilà tout, je lâche en haussant les épaules.

- Ça va, pas besoin d'être comme ça, siffle-t-elle entre ses dents en soulevant péniblement son bidon plein. Ne me dis pas que ça te fatigue pas.

- Si, mais je me tais, moi. Ça sert à rien de dépenser inutilement de l'énergie pour dire quelque chose d'aussi stupide. On m'a assigné à ce boulot ce matin, je le fait c'est tout."

Mikaël me fait signe de le rejoindre. Je laisse Lucie et mon bidon pour aller le voir.

"Dana, soit moins dure avec elle, m'accoste-t-il. Ce n'est encore qu'une gamine.

- Et alors ? Et puis de toutes façons, c'est plus une gamine. Plus dans ce monde-là. Moi non plus, alors qu'avant j'étais considérée comme telle. Elle doit comprendre ça ! Elle doit se conduire comme une adulte si elle veut survivre ici ! Elle doit comprendre qu'elle doit aider et devenir forte sans quoi elle mourra.

- Je sais, et c'est pour ça que je lui apprend à se défendre, à utiliser des armes.

- Ça ne suffit pas de savoir se battre. Tu le sais. Si tu ne sais pas te débrouiller par toi-même, alors t'es un poids mort. Imagine qu'elle se retrouve seule dans une forêt. Même si elle sait se battre elle crèvera de faim. Elle ne saura pas monter des pièges et se fera bouffer pendant la nuit. C'est comme ça que ça marche : les forts restent, les faibles meurent.

- Et toi ?

- Quoi moi ?

- Tu te considèrent comment ? Tu penses te trouver dans quelle catégorie ?

- J'étais pire qu'elle et je me suis adaptée. J'ai changer avec le monde. J'ai su rester en haut de la chaîne alimentaire. Je n'ai rien d'autre à dire."

Sur ce, je pars. Je récupèrent mon bidon au passage et le porte jusqu'au mini bus.

Lorsque notre mission est achevé, je m'assois au font du bus. Je ne décroche un seul mot du voyage.

Je suis sur le toit. Je surveille les allées et venues des infectés. Quelqu'un ouvre la trappe derrière moi.

"Dana ?"

C'est Lucie.

"Je peux te parler ? me demande-t-elle timidement."

Je grogne en guise de réponse. Elle vient s'assoir à côté de moi et me fixe un court instant.

"Pourquoi t'es comme ça avec moi ?"

Je soupire.

"Je veux que tu survive.

- Et ? Insiste-t-elle. Mikael m'apprend à me battre.

- C'est pas suffisant. Faut que tu saches survivre, que tu saches te débrouiller par toi-même au cas où tu te retrouverais seule. Y a que moi qui semble vouloir apprendre aux autres comment est vraiment la vie maintenant. Il n'y a plus qu'une règle : tu t'adaptes et tu deviens forte où tu meurs. C'est aussi simple que ça."

Elle me regarde comme si je parle chinois.

"Avant, je reprends, j'étais de ces filles populaires et naïves aimées de tout le monde. Quand c'est parti en vrille, j'ai eu l'intelligence et la présence d'esprit de changer en fonction de ce qui m'entourait. J'ai tout de suite compris que je devrais me battre pour survivre, je suis donc devenue ce que je suis désormais. J'ai appris à me battre, à utiliser les armes à feu, à chasser, à monter un camp protégé par des pièges.

- Oh, je vois, murmure-t-elle.

- Et tout ça, je ne m'en serais jamais crue capable avant."

Lucie a enfin compris. Je vois qu'elle réfléchit à tout ce que je viens de lui dire. J'aurais au moins fait quelque chose de bien qui ne sort pas de l'ordinaire dans ce nouveau monde.

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Hello :)

Ce matin j'ai passé le brevet de français, c'était tellement facile ! Bref, voici mon nouveau chapitre, plus court que ce que je voulais mais voilà, avec le DNB j'ai pas trop le temps d'écrire.

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Dana

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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant