Chapitre 45

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Lorsque tout le monde a empaqueter ses affaires, nous levons le camp. Nous décidons de chercher au moins trois voitures pour en finir au plus vite avec cette expédition qui a vite tourné au cauchemar. Après avoir trouvé trois véhicules en bon état ou presque, il va falloir remplacer la batterie des trois et le moteur de l'un d'eux. Nous allons encore perdre une bonne partie de la journée...

Nous poussons les trois voitures jusqu'au garage auto de la petite ville et les hommes commencent à s'afférer sur leur remise en état. Pendant ce temps-là, libre à nous de faire ce qu'on veut, sans toutefois trop s'éloigner des autres. Pour ma part, feignante que je suis, je me trouve un coin tranquille dans le garage pour lire les livres que j'ai emportés avant de partir.

Assise par terre contre le mur du fond, à moitié derrière une étagère en fer avec des batteries posées sur chaque étage, plus rien n'existe à part mon livre et moi. Les bruits que font ceux qui réparent les voitures me semblent lointains, étouffés comparés aux bruits résonnant dans ma tête provenant d'Harry Potter et de Poudlard. Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, l'un de mes préférés. J'ai vaguement conscience de la pluie qui reprend doucement et des autres qui rentrent donc s'abriter. Mais mon refuge tient dans mes mains et je n'ai pas l'intention de le lâcher pour le moment. Seuls les livres me permettent de m'échapper de cette catastrophe.

Au bout d'une heure, les autres se sont de nouveau dispersés dans le quartier quand Thomas m'apelle. Je me rends alors compte que je commençais à somnoler. Je m'étire et vais voir ce qu'il me veut. Il est allongé sous une voiture, rafistolant je ne sais quoi.

"Tu peux me passer la clé là-bas ? Fait-il en désignant un outil posé sur une table non loin de l'endroit où j'étais en maintenant de l'autre main je ne sais quoi."

Je le lui passe en silence et il me remercie.

"D'où t'y connais en bagnole, toi ? Je finis par lui demandé.

- Mon père était un fana de voiture de toute époque, j'ai appris ça bien malgré moi. Pourquoi ?

- Non, comme ça... je réponds distraitement."

Puis chacun retourne à ses occupations.

Deux ou trois heures plus tard, on est enfin prêt à repartir. Matt au volant et moi en tant que copilote, Harry, Nathalie et Thomas derrière, nous ouvrons la marche. Viennent ensuite Freddy, Edouard, Emma, Valentin et Sasha puis, dans la troisième voiture, Douglas, Dante, Damien, Sandra et Arthur.

Nous nous engageons sur la voix rapide puis sur l'autoroute, zigzaguant entre des dizaines et des dizaines de voitures ou de carcasses de voitures. Toutes abandonées... du moins, abandonnées par les vivants. Parfois, un infecté tourne la tête sur notre passage, un autre nous grogne dessus. Des cadavres assis sur les sièges sont parfois rongés jusqu'aux os, figés à jamais. Nous ne roulons pas vite pour faire le moins de bruit possible et pouvoir ma œuvrer correctement.

À un moment, je tourne la tête vers la gauche. Un infecté est penché sur le cadavre d'une femme en robe rose pâle. Il nous jette un coup d'œil et nos regards se croisent durant une seconde. Je reste paralysée pendant ce temps qui me paraît durer une éternité. Il me regarde tout en mastiquant mollement un morceau de chaire. La robe claire du cadavre est maculée de sang et son visage est déjà à moitié rongé, les os apparaissant même à certains endroits. Je porte malgré moi une main à ma bouche. Harry me touche l'épaule.

"Ça va ? s'inquiète-t-il."

Je secoue la tête pour chasser ces images de mon esprit.

"Oui... oui ça va, je bafouille, troublée."

Matt me jette une œillade puis reporte vite son attention sur la route. Je me tasse dans mon siège, ramène mes genoux contre ma poitrine et mon regard se perd dans le lointain. J'espère que tout ça va vite se terminer.

The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant