Chapitre 30

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Nathalie, Harry, Thomas et Matt sont dans ma chambre.

''Je suppose que vous ne savez pas pourquoi je vous ai demandé de venir, je commence.''

Ils secouent la tête. Ils me fixent tous, le regard interrogatif. J'ai sûrement dû les effrayer un petit peu quand je suis allée les voir : j'étais en colère et je les ai forcés à venir avec moi sans aucune indication.

''Vous avez tous, vu la porte barricadée du troisième étage, non ?

- Ouais, fait Thomas en haussant les épaules. Et alors ?

- Vous savez ce qu'il y a à l'intérieur ?

- Des choses qui leur son précieuses, auxquelles les étrangers ne doivent pas toucher, je pense, dit Nathalie. Sinon elle ne serait pas fermée comme ça.

- Négatif. On est en danger. Il y a des infectés enfermés dedans.''

Les quatre ouvrent de grands yeux ronds.

''T'es sûre de ce que tu dis ? M'interroge Thomas. Je veux dire, d'où tu tiens l'info ?

- Je les ai vus de mes propres yeux. Freddy vérifiait si les planches tenaient bien, il a pas voulu me dire pourquoi ils prenaient des précautions pareilles, alors j'ai attendu qu'il s'éloigne un peu et j'ai vérifié par moi-même. C'est apparemment pour les expériences du Dr Daniels.

- Faut les tuer, dis Matt, d'un ton sans appel.

- Pas nécessairement, je réplique. Mais j'ai pas tellement confiance. On devrait s'en occuper nous-même, mais agir diplomatiquement. Sans créer de problème.

- Je vais m'en occuper, propose le jeune homme. Je connais, je bricolais pas mal chez moi, avant.''

- Diplomatiquement, ok ? j'insiste. Ces derniers temps, tu joues pas vraiment dans la finesse.

- T'inquiète, je gère."

J'acquiesce. Matt a gardé le silence mais je vois bien qu'il aurait préféré tuer les infectés. J'attends que les autres partent et l'intercepte avant qu'il passe la porte. Je le tire par le bras à l'autre bout de la chambre pour m'assurer que personne n'entendra depuis le couloir.

''Qu'est ce qui te dérange à ce point-là ?

- On est pas en sécurité avec ces choses au-dessus de nos chambres, marmonne-t-il.

- Moi aussi j'aurais préféré qu'on les tuent mais on a pas le choix.

- On a toujours le choix.

- Et bien pas cette fois. On doit se plier à leurs règles parce qu'ils nous logent. Ils détiennent peut-être le seul remède au monde. Que tu le veuilles ou pas, ils ont un pouvoir absolu. Ils ne semblent pas s'en être rendu compte pour l'instant, mais ils peuvent contrôler le monde, avec ça. On ne doit pas faire le moindre faux pas ou ça risquerait de tout foutre en l'air. Une fois qu'on aura la formule, on se barre d'ici en vitesse et à ce moment-là, et je dis bien 'à ce moment-là' seulement, libre à toi de faire ce que tu veux du centre.

- Je comprends, mais le risque zéro n'existe pas, et t'es bien placée pour le savoir.

- De quoi tu parle, là ?

- Tu le sais très bien. Une simple erreur et tout sera fini. Comme pour Jonathan. Il aurait dû faire gaffe dans cet immeuble, il aurait dû vérifier qu'il n'y avait vraiment rien mais il l'a pas fait.

- Je rêve ou tu insinue que c'est uniquement de sa faute s'il est mort ? Je m'emporte. De quel droit tu dis ça, hein ? Je pourrais t'accuser, aussi ! C'est toi le chef d'expédition, c'était à toi et seulement à toi de t'assurer que l'endroit était sûr !

- C'est le rôle de chacun d'entre nous. Il a payer pour son imprudence, c'est pas ma faute. Je voulais pas gérer de centre de loisir, c'est pas moi qui ai choisi d'emmener le gamin, il l'a voulu. Je suis pas responsable de ses imprudences, compris ? Ici , c'est chacun pour sa gueule !''

Je suis au bord des larmes. Comment ose-t-il me dire de telles choses ? Mon frère est mort, et ce n'est pas de sa faute. Il n'a pas le droit de dire que Jonathan est responsable de sa propre mort !

''Chacun pour sa gueule, hein ? Je reprends, lasse. C'est pour ça que t'as gardé pour toi que j'étais malade et que t'as pris le risque de voler une dose de remède pour moi. Parce que chacun doit se démerder, chacun doit assumer ses erreurs.''

Il ne répond pas. Je crois que j'ai touché un point sensible. Sans rien dire, sans même me regarder, il s'en va.

Le pire, dans tout ça, c'est que je sais que Matt a raison. Jonathan est mort à cause de son imprudence. Mais il ne nous voit que comme des poids morts. Oui, on est pas comme lui. Oui, on est pas aussi fort que lui, on ne sait pas se battre comme lui ou encore assurer correctement notre propre survie. Je sais que je tiendrais pas une journée si j'étais seule sur la route, contrairement à lui. Mais on a pas choisi de vivre ça. Ce n'est pas de notre faute si ça a dégénéré. On a pas été touché par l'épidémie, mais on a pas décidé de vivre non plus.

Ce n'est même plus une vie. Jusqu'à il y a encore peu de temps, je pensais à mettre un terme à tout ça. Je me disais que ça ne servais plus à rien de me battre. J'avais peur, je me voyais comme une fille déjà morte. Je savais que ce n'étais plus qu'une question de temps avant que je ne commette l'erreur qui me coûterait la vie. Et je l'ai commise. Mais parce que je n'étais pas seule, j'ai survécu. Parce que quelqu'un était là pour moi, j'ai réussi à m'en sortir.

Je suis peut-être jeune, encore novice dans ce monde, je ne connais que très peu de chose. Mais je sais au moins une chose : je ne suis pas un poids mort.

Je me battrai jusqu'au bout et je prouverai à Matt que si je n'ai pas été touchée par le virus, ce n'est pas pour rien.

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Hey :)

Voici mon 30e chapitre (oui, un peu court je sais).

Cette après-midi j'ai vu que j'avais atteins les 3k lectures, merci beaucoup j'aurais jamais pensé que j'arriverais à autant de lectures !

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Dana

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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant