Carmen avait appliqué consciencieusement la pommade sur son ecchymose qu'elle avait au ventre et au bout de deux jours, elle avait déjà noté une amélioration. Premièrement, il était beaucoup moins douloureux et deuxièmement, il s'était estompé légèrement. Carmen pouvait dorénavant le toucher sans gémir de douleur.
Sergueï continuait à venir chaque jour pour lui apporter son repas et elle l'avait remercié de s'être inquiété pour elle. Elle n'eut droit qu'à un haussement d'épaule indifférent avec un « pas de quoi » marmonné du bout des lèvres. Malgré son air distant et indifférent, elle remarqua quand même qu'il avait l'air soulagé qu'elle aille mieux.
Aujourd'hui, il n'était pas encore venu la voir pour lui apporter son repas. Aussi, quand la porte métallique de sa cellule s'ouvrit, elle s'attendait à le voir. Mais cette fois-ci encore, elle eut droit à un autre visiteur :
Une jeune fille entra dans la prison, le pas aérien comme celui d'une danseuse. Elle posa ses grands yeux noisette sur elle, avec un regard curieux.
- Salut ! Dit-elle d'une voix cristalline.
Carmen haussa les sourcils, étonnée.
- Euh...salut. Répondit-elle malgré tout, mais avec moins d'enthousiasme que son interlocutrice.
Sa visiteuse ajouta aussitôt :
- Comment vas-tu ? Oh, pas très bien je suppose, à voir ta tête ! On est tous au courant de ce que t'as fait subir Renaud ! c'était vraiment horrible de sa part ! Mais Nathaniel a été juste en le consignant pour sa mauvaise conduite, on ne traite pas de la sorte nos prisonniers. Mais je suis sûre que Sergueï te traite bien, lui. C'est curieux d'ailleurs, il n'a jamais agis comme ça avec les autres prisonniers qu'on a eu...c'est peut-être parce que tu es une fille ? C'est sûrement pour ça, il a toujours été très gentil avec les filles. En tout cas, il y a déjà des rumeurs qui courent sur toi ! Il paraît que tu es une poseuse de bombe et que tu as cherché à nous faire exploser. Je ne sais pas si c'est vrai, tu n'as pas l'air méchante, pourtant. Il y a encore bien d'autres choses qui se disent sur toi mais je suis prête à donner ma main à couper si je dois croire ne serait-ce que la moitié de ce qui se dit ! De plus...
Carmen la contempla, bouche-bée, sans comprendre le moindre mot qui sortait de sa bouche avec la rapidité de l'éclair.
Elle n'avait pas besoin de reprendre son souffle entre deux phrases ?
Plutôt que d'écouter les dires de ce véritable moulin à paroles, elle préféra s'intéresser au moulin lui-même. En l'observant attentivement, elle se dit qu'elle ne devait pas être plus âgée d'une quinzaine d'année. Elle était de petite taille, svelte et frêle. Elle avait de longs cheveux blonds cendrés qui encadraient un visage rond au teint de porcelaine.
C'était une petite poupée. Carmen n'aurait pas pu la comparer avec autre chose.
- ...Bref, tout ça pour dire que je suis venue te chercher.
Carmen cessa de l'observer en entendant les derniers mots de la jeune fille. Elle se crispa. Elle venait la chercher ? Pour quelle raison ? Nathaniel s'était décidé à lui laver le cerveau pour faire d'elle un membre fanatique de la Famille du Nord ? Instinctivement, elle recula d'un pas, méfiante.
La jeune fille la regardait toujours avec ses grands yeux de biche. Elle fit un pas vers elle, les mains levées à hauteur d'épaule en signe de paix.
- Calme-toi, je ne te ferais aucun mal. Dit-elle d'un ton presque implorant. Je suis juste chargée de t'amener jusqu'à ta chambre.
Carmen aurait presque émit un ricanement moqueur. Cette jeune fille fragile comme une poupée de chiffon ? Lui faire du mal ? L'idée était presque comique. Au lieu de ça, elle demanda :
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Carmen
خيال علميLa Famille est tout, l'individu n'est rien. C'est la vérité que Carmen a appris depuis qu'elle est entrée dans la Famille du Sud. C'est la seule vérité qu'elle connaisse et elle s'y plie sans se poser de question. Jusqu'au jour où son Chef de Famil...