Chapitre 80

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- Carmen ! Carmen, c'est l'heure de se lever ! Eho ! BON, TU BOUGE OU MERDE ?

Carmen sursauta si violemment qu'elle se heurta la tête contre le mur. Elle jura en se massant le crâne, là où venait d'apparaître une petite bosse et leva les yeux pour constater qu'elle s'était fait réveiller par un Renaud très satisfait de lui :

- Ah ! S'exclama-t-il d'un air triomphant. Quand même ! Ça fait bien cinq minutes que je t'appelle !

Elle grogna et pesta en prenant une position assise :

- Tu aurais pu me réveiller plus en douceur ! Reprocha-t-elle, acide.

Renaud émit un ricanement narquois :

- Je ne sais pas si tu te souviens, mais je ne suis pas quelqu'un qui ménage ses efforts pour « bousculer » les autres !

- C'est gentil à toi de ne pas m'avoir frappé, cette fois-ci. Ironisa-t-elle.

- Oh, j'en avais l'intention ! S'exclama-t-il en riant. Si tu ne t'étais pas levée à mon coup de gueule, je t'aurais probablement donné un coup de pied dans les côtes !

- Je doute qu'il y en ait une seule qui soit encore intacte. Maugréa-t-elle en s'étirant péniblement.

- Tu veux que je vérifie ? Proposa-t-il d'un faussement galant.

Cette fois, Carmen parvint à lui sourire. Le jeune homme avait l'air de s'en être bien tiré au cours de la bataille. Du moins, elle n'apercevait aucune blessure extérieure. S'il était blessé ou s'il souffrait, Renaud n'en laissa rien paraître.

- C'est cool que tu sois encore de ce monde. Commenta-t-elle. Je crois que sans toi, je m'emmerderais.

Il lui fit un clin d'œil :

- Si tu crois que tu peux te débarrasser de moi aussi facilement, tu te trompes.

Elle leva les yeux au ciel. Entre les barreaux de la petite fenêtre, le ciel était clair et sans nuages.

- Il est quelle heure ? Demanda-t-elle.

- Bientôt quinze heures. L'informa-t-il.

- Déjà ? S'étonna-t-elle.

Renaud sourit :

- Tu as dormi comme un loir ! Affirma-t-il. On est passé te chercher hier matin mais tu dormais à poings fermés. On n'a pas voulu te réveiller...

- Hier matin ? Répéta-t-elle. Mais...Ne me dis pas que j'ai passé presque deux jours à dormir ! S'exclama-t-elle, sidérée.

- Si.

- Mais...tu as dit qu'il était quinze...

- J'ai dit qu'il était quinze heure, oui. L'interrompit-il sèchement. Mais tu ne m'as pas demandé quel jour on était.

Carmen réfléchit quelques secondes :

- Et...Je suppose qui si j'étais toujours considérée comme une ennemie, vous ne m'auriez pas laissé dormir autant, n'est-ce pas ?

- En effet. J'étais partisan de te faire croire que tout le monde te croyais coupable et qu'on avait décidé de t'exécuter pour que ton sort serve d'exemple, mais Nathaniel n'a pas goûté à la plaisanterie.

- Je sens une note de déception cuisante dans ta voix. Commenta-t-elle. Comment va-t-il ?

- Beaucoup mieux ! Affirma Renaud, satisfait. Je ne pensais pas être celui qui allait te faire un compte rendu des derniers événements mais bon...En quelques mots ; Laurent n'a toujours pas été retrouvé malgré nos recherches. Tous les membres de la Famille du Sud ont été emprisonnés et on est en train de statuer si Ses membres doivent être punis et s'ils méritent, oui ou non, de recevoir le vaccin contre la maladie de l'Année Noire. Beniamino l'a terminé hier soir, et avec l'aide des infirmiers de la Famille de l'Est et de l'Ouest, ils l'ont administré à tout le monde. Nous sommes à présent tous vacciné ! Bon, toi, ça ne change pas grand-chose puisque tu étais immunisée, à ce que j'ai compris. Mais je ne te raconte pas l'euphorie qui règne dans cette ville depuis que nous sommes tous guérit !

CarmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant