A son grand agacement, il l'entraîna en direction de Renzo, qui était entouré de deux femmes. La première était Fiona, qui semblait avoir bien récupérer de la bataille et qui se précipita sur elle pour l'embrasser, folle de joie. Elle la remercia pour les avoir tous sauvé, elle la remercia tant de fois que Carmen ne compta plus les « merci » et les baisers, et son mari dût intervenir pour les séparer.
- Cesse de la couver. Ordonna-t-il avec patience. Tu vas finir par l'étouffer.
A en juger par l'expression de Renzo, il n'aurait pas été mécontent que ce soit le cas.
La deuxième femme n'était pas beaucoup plus âgée que Carmen, guère plus de trois ou quatre ans. Elle avait des cheveux noirs noués en une longue tresse, des épaules musclées et une taille fine. Elle était indubitablement charismatique. Elle observait Carmen d'un air calculateur et attentif, comme si elle l'évaluait. Mais au-delà, il y avait une lueur de curiosité dans ses grands yeux sombres.
Carmen sentit qu'elle l'intriguait.
- Carmen, je te présente Ysia, la Cheffe de la famille de l'Est. Annonça Nathaniel. Ysia, voici Carmen, la jeune fille grâce à qui nous avons tous put bénéficier du vaccin.
Ysia sourit et dévoila une rangée de dents parfaitement blanches et alignées. Elle lui serra la main avec politesse :
- C'est un honneur pour moi que de te rencontrer, Carmen. Assura-t-elle d'une voix de rossignol.
- C'est un honneur pour moi également. Répondit la jeune fille. J'en profite pour vous remercier de votre intervention, lors de la bataille. Sans vous, nous aurions éprouvés d'avantages de difficultés contre la Famille du Sud.
Elle balaya sa remarque d'un signe de main désinvolte, signifiant par-là que ce n'était rien.
- D'après ce que j'ai compris, c'est plutôt nous qui devrions te remercier. Répliqua-t-elle doucement. Sans toi, il n'y aurait pas eu de vaccin. Et cette bataille n'aurait été que le prélude de notre fin. Mais grâce à ton sang, aux recherches de Nathaniel et aux efforts de Beniamino, nous ne sommes plus condamnés. Pour cela, tu as mon plus profond respect. Ajouta-t-elle en inclinant légèrement la tête vers Carmen.
Elle lança un regard perçant à Renzo qui finit par lâcher à contrecœur :
- Ouais. Merci.
Carmen se contenta d'un bref signe de tête dans sa direction avant de se retourner vers Ysia :
- Vous n'avez toujours aucune nouvelle de Laurent ? Poursuivit-elle.
La Cheffe de la Famille de l'Est poussa un soupir navré :
- Pas la moindre, j'en ai peur. Mais nous finirons par l'avoir. Du moins, je l'espère.
- Mais peut-être pourras-tu nous éclairer sur la question ? Susurra Renzo. Arès tout, il a été ton Chef de Famille pendant des années, non ? Tu n'aurais pas une idée sur l'endroit où il se cacherait, par hasard ?
- Arrête tes insinuations, Renzo, tu te ridiculise. Lâcha sèchement Fiona.
Carmen la regarda avec des yeux ronds. Elle ne l'avait encore jamais perdre son sang-froid.
- Il est inutile de se fâcher. Déclara-t-elle après quelques secondes de silence pesant. Pas en un jour comme celui-là. Je ne sais pas où est Laurent. Ajouta-t-elle en défiant Renzo du regard. Mais je sais qu'il est intelligent, rusé, et qu'il voudra à tout prix le vaccin contre la maladie de l'Année Noire. Il va se trouver une cachette sûre et y rester pour évaluer la situation et réfléchir à un plan. Nous ne le retrouverons pas facilement.

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Carmen
Science FictionLa Famille est tout, l'individu n'est rien. C'est la vérité que Carmen a appris depuis qu'elle est entrée dans la Famille du Sud. C'est la seule vérité qu'elle connaisse et elle s'y plie sans se poser de question. Jusqu'au jour où son Chef de Famil...