Chapitre 68

27 4 0
                                    

C'était ce qu'il y avait de plus logique à faire. Les mercenaires allaient la poursuivre sans s'occuper des autres. Laurent avait dit qu'il laisserait la vie sauve à Nathaniel, elle espérait qu'il tienne parole. Quant à Yvan...Elle pria pour qu'il ait le bon sens de s'enfuir également. Il ne représentait rien aux yeux de Laurent, ce dernier le tuerait probablement.

Des coups de feu retentirent dans son dos. Elle jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule, juste le temps de voir Yvan s'écrouler au sol, Laurent et Nathaniel se tirer dessus et Samaël et Adonis se lancer à sa poursuite, concentrés sur leur nouvelle mission.

Elle se remit à courir en direction de la ville, là où les ruelles lui offraient d'avantages de possibilité de fuite et de cachettes que la longue avenue qui longeait le bord de mer. Heureusement pour elle, elle était rapide et put tenir la distance contre les deux mercenaires qui la pourchassaient.

Elle s'enfonça dans les petites rues, évitant habilement les gravas causés par les combats. Elle s'autorisa un bref coup d'œil par-dessus son épaule et constata avec horreur que seul Adonis la suivait.

« C'était à prévoir » Gronda une petite voix au fond de sa tête. Adonis et Samaël se séparaient souvent pour chasser leurs proies, cherchant à lui couper toute retraite et minimiser ses chances de leur échapper. Elle allait devoir se montrer très rusée pour ne pas se faire capturer.

Elle fonça dans une rue en évitant soigneusement de se retrouver au centre des combats, elle bifurqua brutalement dans une ruelle adjacente, slaloma entre les gravats et les combattants qui ne prenaient garde ni à elle ni à Adonis qui la poursuivait toujours, elle longea une rue sans issue, prit son élan et bondit, s'agrippant et se hissant au sommet du mur avant de sauter de l'autre côté et de reprendre sa course tant bien que mal.

Sa blessure à l'épaule la fit gémir de douleur et elle manqua de lâcher prise. Mais son bras valide l'aida à compenser son manque de force et elle continua de courir en tentant d'ignorer la souffrance, l'épuisement et la peur.

Tout en courant, elle réfléchissait désespérément à une solution pour se sortir de ce merdier. Elle devait échapper au plus vite aux mercenaires. Elle commençait à s'essouffler et à perdre de la vitesse. Elle n'allait pas tenir ce rythme effréné très longtemps.

Elle regarda à nouveau par-dessus son épaule mais elle n'aperçut pas Adonis. Avait-il réussi à franchir le mur ? Elle estima que oui. Si elle, elle avait pu le faire en étant blessée, le mercenaire n'aurait eu aucun mal à l'imiter. Il avait dû emprunter un autre chemin pour l'acculer. Il n'avait pas pu renoncer à la chasse de sa proie.

Il allait forcément lui tomber dessus. Et dans peu de temps.

Carmen accéléra l'allure malgré ses poumons en feu. Elle se précipita le long de la rue dévastée. Trois mètres avant d'atteindre l'angle de la dernière maison, Adonis surgit dans son champ de vision, sur sa gauche, et la percuta violemment.

Carmen poussa un cri de douleur et fut projetée contre le mur des bâtisses. Son dos heurta brutalement le ciment et elle grimaça. Sonnée, elle parvint toutefois à parer le coup de poing que le mercenaire lui envoya dans les côtes. Le coup la fit chanceler mais elle garda sa position de défense. A présent, elle ne pouvait plus fuir face à lui. Si elle ne voulait pas se retrouver à nouveau enchaînée dans la cellule, elle allait devoir le combattre.

Adonis sourit :

- Laisse-toi faire, princesse. Ne songe pas à me vaincre au corps à corps, tu te ferais tailler en pièces !

- N'oublie pas que Laurent me veux vivante, Adonis. Souffla-t-elle. Et tu sais à quel point il n'aime pas que ses ordres ne soient pas respectés !

CarmenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant