Samaël émit un grognement de plaisir, visiblement satisfait de la tournure que prenaient les événements.
- Laisse-la ! S'écria Carmen, soudain paniquée.
Dans son dos, Kylian lui donna un coup de crosse entre ses omoplates, si fort qu'elle en eu brièvement le souffle coupé.
Laurent l'ignora. Il fit un signe de tête en direction du mercenaire qui esquissa un sourire cruel en traversant la place, jusqu'aux prisonniers. Ariane poussa un cri de douleur lorsqu'il lui agrippa violemment les cheveux pour la forcer à se relever.
Plusieurs membres de la Famille du Nord, dont Renaud, protestèrent avec colère et tentèrent de l'empêcher d'emmener la jeune fille. Mais les membres de la Famille du Sud qui gardaient les prisonniers s'interposèrent et les frappèrent pour qu'ils restent à leur place.
Samaël traîna Ariane derrière lui sans ménagement, comme une vulgaire poupée de chiffon, et l'amena devant Laurent.
Carmen eu le cœur serré lorsqu'elle remarqua qu'Ariane tentait en vain de retenir ses larmes de douleur. Des sillons d'eau salée marquaient son visage pâle, ses yeux de biche s'agrandirent sous l'effet de la peur, incapable de détourner son regard de celui de Laurent qui la fixait avec un sourire moqueur. Vicieux, Samaël tira d'avantage sur sa crinière blonde et Ariane dût rejeter la tête en arrière, les traits crispés par la souffrance.
Laurent claqua des doigts d'un air impatient et cette fois, ce fut Pedro qui se précipita vers lui pour lui tendre une seringue, avant de retourner docilement à sa place. Le Chef de la Famille du Sud ouvrit le flacon et plongea l'aiguille dedans. Il aspira une grande quantité de cytarabine, jusqu'à ce que la seringue soit complètement remplie.
Il se tourna encore une fois vers Carmen :
- Si je lui injecte une forte dose de ce vaccin, les effets ne seront que plus bénéfiques, n'est-ce pas ? Assena-t-il avec un sourire odieux.
Carmen ne répondit pas. Elle sentait des larmes de rage perler aux coins des yeux et elle serra les poings. Laurent savait que ce n'était pas le vaccin contre l'Année Noire qu'il allait injecter à Ariane, mais il allait quand même planter l'aiguille dans l'un de ses bras frêles.
Juste pour le plaisir.
Juste pour la tester.
A cause d'elle, Ariane allait souffrir. Carmen se maudit d'avoir tenté d'être plus maligne que Laurent, elle s'insulta mentalement de tous les noms possibles et peu catholiques qu'elle connaissait pour avoir été si stupide. Et elle pria, de toutes ses forces, pour que Sergueï et Emilio interviennent avant que Laurent ne commette un acte barbare à l'encontre d'Ariane.
Le Chef de la Famille du Sud s'adressa au mercenaire :
- Tiens-la bien. Ordonna-t-il froidement.
Samaël obéit avec un plaisir manifeste. Il passa son bras autour de la gorge d'Ariane et la sera contre son torse. Il émit un ricanement lorsque la jeune fille tenta de se débattre en lui griffant le bras qui l'emprisonnait tout en cherchant désespérément de reprendre son souffle. Il lui empoigna son bras gauche et le maintint fermement, présentant le creux de son coude à Laurent.
Ce dernier fit glisser un doigt sur sa peau avec une lenteur calculée. Il exerça une légère pression pour faire ressortir l'une de ses veines et planta l'aiguille dans sa peau de porcelaine.
Ariane poussa un faible cri de douleur, tentant toujours de se défaire de l'emprise que Samaël avait sur elle. Laurent pressa le piston jusqu'au bout, injectant la cytarabine jusqu'à la dernière goutte. Puis, il retira la seringue de son bras et s'éloigna de quelques pas, un sourire triomphant sur les lèvres.

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Carmen
Science FictionLa Famille est tout, l'individu n'est rien. C'est la vérité que Carmen a appris depuis qu'elle est entrée dans la Famille du Sud. C'est la seule vérité qu'elle connaisse et elle s'y plie sans se poser de question. Jusqu'au jour où son Chef de Famil...