Jordan poussa la porte du 415 et alla poser sa sacoche au pied de son bureau. Dans la pièce voisine, elle aperçut Nicolas en compagnie de Marc et Éric. Les trois officiers étaient en pleine discussion autour d'un café qui fumait dans leurs tasses. Il n'était que 7 h 40 mais cela ne semblait pas entraver leur bonne humeur. Ils paraissaient en pleine forme et plaisantaient à l'envi. Elle se fit couler un café et les rejoignit en 414.
— 'Morning ! lança-t-elle joyeusement. Eh bien dites-donc, vous n'êtes pas en retard ce matin.
— 'jour, chef, répondirent de concert Éric et Marc.
— T'as l'air en forme, constata Nicolas. Bien dormi ?
— Oui, super, lui répondit Jordan en souriant.
Peu avant les coups de 8 h, Claude et Lisa étaient arrivés à leur tour au QG. La jeune commandante de police indiqua à chacun ce qu'il avait à faire pour cette fraîche matinée de novembre.
— Marco, Claudio, vous irez à l'IML¹, l'autopsie de la petite Delcourt est prévue pour 9 h 30. Rico, tu me fais une gamme² sur Marsac ; trouve tout ce que tu peux sur lui. Zazou, tu relances les gars du labo, tu leur demandes où en sont les analyses et quand est-ce qu'on aura les résultats. Mets-leur un peu la pression pour que ça avance un peu plus vite. Si jamais tu as une réponse de la banque ou de l'opérateur téléphonique, fais-moi signe. Si besoin, bouscule-les. Continue aussi à bosser sur les images de vidéosurveillance. Et dès que vous recevez la totalité des photos prises à la soirée d'Amélie, vous les examinez de près. Nico, tu viens avec moi. Allez, au boulot !
Tout le monde hocha la tête et s'exécuta sur-le-champ. Les minutes étaient comptées. Exceptés les cinquième et sixième de groupe, Éric et Lisa, les officiers quittèrent la pièce. Les deux cadets du groupe observaient leurs quatre collègues dans le couloir où ils y saluèrent d'autres policiers.
— Pourquoi est-ce que l'on se tape toujours les trucs chiants ? s'interrogea Lisa à haute voix.
Elle entendit Belmont éclater de rire. Confortablement installé derrière son bureau, il scrutait son ordinateur en mâchonnant un cure-dents, comme à sa noble habitude.
— Il faut bien commencer en bas de l'échelle, ma petite Lisa, lui répondit-il en lui jetant un coup d'œil vif. C'est ça, être ripeur. Tu es arrivée il y a moins d'un an, il te reste encore trois mois de période d'essai. Courage !
Haussmann zieuta la porte du bureau qui était restée ouverte, puis dévisagea de nouveau son collègue.
— Ouais. En tout cas, Fontana a de la chance. Elle est toute jeune et elle dirige déjà un groupe d'enquête.
— Ah oui. C'est vrai qu'elle a un parcours plutôt... particulier, approuva Éric sans cesser de pianoter sur son clavier, je le conçois.
La jeune lieutenante marqua une pause, avant de reprendre la parole :
— Tu l'aimes bien l'Américaine, non ?
Cette fois-ci, l'autre interrompit sa tâche avec néanmoins les mains encore au-dessus de son clavier et tourna légèrement son fauteuil pour faire face à Zazou.
— Je te demande pardon ? feignit-il.
— Arrête un peu ton cinéma, tout le monde t'a cramé depuis longtemps. Et puis, maintenant qu'elle n'est plus avec Raynaud, t'as le champ libre...
— Si j'étais toi, j'appellerais le labo.
La dernière de groupe s'empara du combiné du téléphone de son bureau, tout sourire. Éric et elle étaient très complices, dans le cadre du travail comme en dehors. Ils s'étaient rencontrés à l'école de Cannes-Écluse et étaient issus de la même promotion dont Éric était sorti major et Lisa septième. Les deux jeunes lieutenants avaient saisi, quelques années plus tard, la chance d'intégrer la célèbre brigade criminelle de Paris où ils s'étaient retrouvés.
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TOME 1 : LE SANG DES ROSES
Mystery / ThrillerEntièrement nue, assise au pied de l'Obélisque de Louxor, telle une marionnette : une gamine de dix-sept ans qui a visiblement subi les pires atrocités qui soient. C'est une boucherie digne de ce nom à laquelle fait face la jeune commandante de poli...