Les lumières de la Dame de fer, des tours du Front de Seine et des innombrables lampadaires se reflétaient dans l'eau du fleuve. Jordan Fontana observa les rayons lumineux jaune-orange depuis le pont de Grenelle. Elle trouva ce spectacle magnifique et très plaisant à contempler. Ses yeux s'attardèrent sur la tour Eiffel qui brillait de mille feux. Son regard s'évada peu à peu et se perdit dans les méandres de la Seine. Puis elle se sortit elle-même de sa torpeur et regagna le quai de Grenelle.
Elle ressassa en continu les événements de la journée. Elle avait espéré que tout n'était qu'un rêve et qu'elle se réveillerait prochainement. La jeune Franco-Américaine s'était rapidement rendu compte que ce n'était pas le cas.L'ancienne agent du FBI marchait, tête baissée, et respirait l'air frais. Ses mains avaient trouvé refuge dans les poches de son manteau à chevrons gris. Fontana écoutait le bruit des voitures qui circulaient et le talon de ses bottines noires qui claquait sur le bitume. Elle croisa le chemin de quelques personnes qui se promenaient encore sur le quai—des jeunes, des quarantenaires, des plus âgés. Il n'était pas si tard – 21 h – et pourtant, Jordan crut presque qu'il était minuit passé.
Elle s'arrêta devant la tour de Mars. Elle leva la tête et observa le gratte-ciel résidentiel de quatre-vingt-dix-huit mètres de hauteur pendant un long moment. Elle finit par s'avança vers l'entrée du numéro 35, composa le code du portail rouge et entra. L'Américaine se dirigea vers l'ascenseur qui s'apprêtait à se refermer. Elle vit une femme forcer l'ouverture des portes afin qu'elle puisse rejoindre la cabine. Jordan remercia poliment la femme qui lui sourit en retour.Arrivé au dix-neuvième étage, l'ascenseur rouvrit progressivement ses portes et la femme en sortit.
— Bonne soirée, lui lança chaleureusement Jordan.
— Merci, de même, Madame, lui sourit l'habitante de l'immeuble.
L'ascenseur se referma et poursuivit sa montée, d'une traite, jusqu'au vingt-septième niveau. La policière quitta la cabine et longea le couloir à grand pas, sans même réfléchir. Elle finit par ralentir lorsqu'elle s'approcha d'une porte au bout du corridor. Elle attendit une longue minute avant de presser la sonnette, d'un geste hésitant. Un sentiment étrange s'empara d'elle. Alors qu'elle se disposait à partir, un bruit de clé se fit entendre. Sans raison particulière, elle fut pétrifiée. Jordan déglutit, s'efforça de reprendre son souffle et chercha ses mots.
— Salut, Alex.
Alexandre Raynaud ne la lâcha pas du regard. La docteure en ingénierie chimique fut presque mal à l'aise. Elle fit un pas vers lui sans trop s'approcher.
— Salut, Jordan.
Fontana eut une soudaine envie de prendre ses jambes à son cou. Un sourire gêné s'afficha sur son visage.
— Ben entre, ne reste pas là, reprit Raynaud. Viens.
Les mains encore dans les poches de son manteau, Jordan s'avança et pénétra dans l'appartement du capitaine. Le bruit de ses petits talons noirs résonna à l'intérieur.
— Comment t'es entrée dans l'immeuble ?
— Il se peut que je me sois faufilée derrière quelqu'un.
Alexandre verrouilla la porte et suivit son invitée inattendue qui avait déjà rejoint la salle de séjour.
— J'espère que je ne te dérange pas, commença-t-elle en contemplant la vue du salon.
La tour Eiffel, juste en face, dominait les bâtiments et buildings et scintillait de plus belle.
— Non. En réalité, je suis plutôt content que tu sois là.
Jordan ne réagit pas. Ses yeux ne quittèrent pas les fenêtres, et elle apprécia la vue.
— J'allais me faire un déca, poursuivit Alexandre. Tu veux boire quelque chose ?
VOUS LISEZ
TOME 1 : LE SANG DES ROSES
Mistério / SuspenseEntièrement nue, assise au pied de l'Obélisque de Louxor, telle une marionnette : une gamine de dix-sept ans qui a visiblement subi les pires atrocités qui soient. C'est une boucherie digne de ce nom à laquelle fait face la jeune commandante de poli...