Jordan Fontana ouvrit la porte de son bureau et aperçut son second de groupe et son procédurier qui surveillaient un jeune homme brun qui paraissait grand et qui, surtout, n'avait pas l'air de comprendre le motif de sa venue dans les locaux de la PJ parisienne. L'expression qu'arborait son visage laissait supposer une certaine agitation et qu'il voulait insulter la Terre entière.
Le troisième de groupe se joignit à sa chef, sur le seuil. Ils restèrent dans le couloir, derrière la porte que Gilbert referma après son passage.— Je vous le laisse, annonça-t-il à Fontana, il faut que je mette à jour la procédure avant de repartir pour l'IML. L'autopsie de Pauline Eyraud commence dans une petite heure. Je voulais te dire aussi que Zazou et Rico sont partis voir le parrain de Marsac, ils ont trouvé son adresse.
— Bien, tu peux disposer, Marco, lui répondit Jordan. On fait un point à 17 h, tu préviendras les ripeurs.
— Ce sera fait, Commandant. J'emmène Claudio ?
La chef de groupe se retint d'éclater de rire.
— Non, vas-y seul. Le pauvre se remet à peine de l'autopsie de Laura. Il a encore du mal avec la disqueuse.
Le procédurier lui adressa un large sourire et quitta le couloir, tandis que Jordan réintégrait son bureau. Nicolas tourna la tête vers elle. Il se tenait derrière Adrien Marsac qui était assis sur une chaise, devant le bureau de la commandante.
— Bien, commença Jordan en s'asseyant sur son fauteuil. Monsieur Marsac, nous en avons mis du temps pour vous trouver, dites-moi.
— Qu'est-ce que je fais ici ? J'ai rien fait de mal, moi, se défendit le jeune homme en gesticulant.
— Ai-je affirmé le contraire ?
Marsac défia Fontana du regard.
— Je sais pas. Avec toutes les conneries que j'ai faites, je me dis que vous m'accusez peut-être de quelque chose. Vous, les flics, vous passez votre temps à me serrer. Mais vous vous trompez, je n'ai rien volé depuis des mois.
— Hm, c'est vous qui le dites. Cette question n'est pas de mon ressort. Vous êtes à la PJ ici et vous n'êtes là qu'à titre de témoin, ce qui implique donc que vous êtes libre de quitter les lieux dès que vous le souhaitez. Vous comprendrez donc que l'on ne vous a pas fait venir pour vos petits délits, monsieur Marsac.
La jeune officière de police tapota sur son clavier pendant cinq secondes, puis demanda au témoin :
— Nom, prénom, date et lieu de naissance ?
— Marsac, Adrien. 12 juillet 1993, Nanterre, répondit l'autre.
— Nationalité ?
— Française.
— Emploi actuel ?
— Seulement étudiant pour le moment, avec quelques petits boulots à côté.
— Et... Adresse ?
— 3, rue de Sèvres, Paris 6ᵉ.
Après avoir recueilli les coordonnées de Marsac, Jordan posa délicatement sous ses yeux les photos de Laura et Pauline, retrouvées mortes à seulement un jour d'intervalle. Sur ces clichés, elles étaient jolies et semblaient si... vivantes.
— Vous les connaissez ? demanda-t-elle à son interlocuteur, prête à commencer à dresser le procès-verbal.
Marsac, affalé sur sa chaise, ne passa pas plus de cinq secondes à observer les photos qui lui étaient présentées.
— Vite fait.
Ne voulant perdre davantage de temps, Nicolas Mercier, qui perdait déjà patience, prit les devants :

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TOME 1 : LE SANG DES ROSES
Misterio / SuspensoEntièrement nue, assise au pied de l'Obélisque de Louxor, telle une marionnette : une gamine de dix-sept ans qui a visiblement subi les pires atrocités qui soient. C'est une boucherie digne de ce nom à laquelle fait face la jeune commandante de poli...