29b

77 5 0
                                        

Plusieurs heures passèrent. Des heures qui eurent l'effet de plusieurs semaines pour Éric Belmont et Marc Gilbert. Valentin Moreau n'en démordait pas ; il n'avait toujours rien dit de plus quant aux crimes dont il était accusé. Dans le bureau 415 du 36, quai des Orfèvres, le commandant Jordan Fontana traitait un dossier étranger avec cette affaire, tandis que son cousin, l'agent spécial Robin Fontana, se concentrait une nouvelle fois sur les meurtres de Boston. Concentrés, ils tressautèrent lorsque Lisa Haussmann entra dans le bureau, venue à l'improviste.

— Marco m'envoie vous dire que Sorel accepte – enfin – de parler, à une seule condition.

« Ah bah enfin », songea Jordan.

— Laquelle ? demanda la chef de groupe.

— Il ne parlera qu'à Robin. (La ripeuse se tourna vers l'agent du FBI) Seul à seul.

La commandante de police se leva brusquement de sa chaise de bureau.

— C'est hors de question, s'indigna-t-elle.

De son côté, Robin resta sans voix. Il consulta sa cousine du regard ; elle semblait ne pas vouloir accepter cette proposition qu'il trouva au contraire intéressante.

— Je vais y aller, décréta-t-il.

— Mais je croyais que tu n'étais pas prêt à le revoir ?

— Oui, mais si tu veux avancer, il faut employer tous les moyens. Je le recadrerai si besoin. Et si ça tourne mal, je pars, c'est promis. Faites-moi confiance.

Jordan se mordit la lèvre.

— Qu'en pense Marc ? demanda-t-elle à Lisa.

— Il est d'accord. C'est Rico qui m'a l'air un peu plus réticent...

Okay, I'll go though.

L'OPJ franco-américaine laissa son cousin partir malgré son appréhension. Lisa lui emboîta le pas. Lorsqu'ils eurent posé le pied au cinquième niveau, elle le retint.

— Robin.

Il se retourna vivement et fixa la jeune femme dans les yeux. De si beaux yeux...

— Oui ?

— Je v... Euh... T'es sûr que ça ira ?

— Je n'ai jamais été aussi sûr de moi que maintenant.

Fontana continua sa marche, mais le lieutenant Haussmann le retint une fois de plus.

— Il y a une chose que j'aimerais savoir. (Elle chercha ses mots) On ne se parle plus trop, dernièrement. Est-ce que... j'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?

Face à ces interrogations, l'ancien ranger laissa échapper un soupir. Il se gratta la nuque, mal à l'aise, et fuit le regard de Lisa.

— Non, non, tu n'as rien fait.

Ses explications s'arrêtèrent là. Il planta la policière et se dirigea dans le couloir des procéduriers afin de trouver le bureau de Gilbert. Mais la ripeuse de l'équipe Fontana le rattrapa.

— Je pensais qu'il y avait un peu plus entre nous. Mais tu t'es éloigné et tu m'évites comme la peste. Tu ne viens même plus chez moi pour dormir.

Robin l'arrêta d'un signe de main.

— Écoute, Lisa, je pense juste que c'est mieux comme ça. On ne vit même pas sur le même continent. Les relations longue distance, très peu pour moi. Crois-moi, plus tu resteras loin de moi, mieux tu te porteras. On a un bon feeling, tu es une personne géniale, mais je ne suis pas la personne qu'il te faut. Tu mérites mille fois mieux.

TOME 1 : LE SANG DES ROSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant