22b

227 11 0
                                    

Dans les bureaux de la brigade criminelle installés aux troisième, quatrième et cinquième étages du Quai, la tension était palpable. Les enquêteurs se démenaient afin de mettre la main sur l'assassin de Laura, Pauline, Manon et Alicia, dont l'identité demeurait un vrai mystère. Retrouver le père de l'enfant que portait Agnès Castelli apparut comme une priorité pour Jordan qui savait que cela équivalait à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Celui que l'on surnommait « le Geek » à la PJ était sur tous les fronts. En plus d'effectuer des recherches sur la famille Anderson, il se renseignait davantage sur celle du lieutenant Valentin Moreau. Il n'existait pas meilleur cyber-enquêteur qu'Éric Belmont. S'il le voulait, il pourrait pirater le Pentagone, du moins, c'est ce que pensait Lisa.

Cette fin d'après-midi ne l'avait pas épargné. Nicolas le soupçonnait de s'imposer ces heures supplémentaires, pour des raisons que le ripeur lui-même semblait ignorer. L'adjoint de Jordan pénétra dans le bureau et vint galvauder un havre de paix inhabituel dont profitait Éric depuis une bonne demi-heure.

— Alors, tu trouves ? lui demanda-t-il en finissant son café d'une traite, debout face au tableau blanc mural.

— Un peu. Ses parents vivent encore dans le Sud, près de Marseille.

— Hum... Tu nous préviens quand t'as du neuf. (Nicolas consulta sa montre) T'as mangé, ce midi ?

Le cinquième de groupe hocha la tête.

— Tu devrais penser à faire une vraie pause de temps en temps, et laisser ta bécane quelques minutes... lui conseilla Mercier.

— D'accord. Dans ce cas, je te laisse faire le sale boulot, lui sourit Éric en mâchouillant un cure-dents.

L'ex-enquêteur de la brigade des stupéfiants se tourna complètement vers lui et haussa un sourcil.

— Ça ira, merci. Je pense que je mettrai beaucoup plus de temps que toi, mon ami.

— Bonne réponse. Alors, laissez-moi gérer, Capitaine, chaque minute compte et on a besoin de résultats.

Au même moment, le chef de section, le commissaire Amaury Favier, fit irruption dans le petit bureau. Ses cheveux châtains étaient si bien coiffés que le lieutenant Belmont se demanda combien de temps lui était nécessaire pour se préparer le matin. Pétillants de vie, ses yeux bleus inspectèrent la pièce de long en large à travers les lunettes rondes posées sur son nez.

— Du nouveau ? demanda-t-il.

— Pas pour l'instant, Commissaire, répondit le second de groupe avec un sourire en coin.

Favier lâcha un rire.

— Avoue que ça te fait quand même quelque chose de m'appeler comme ça.

Le Maubeugeois grimaça.

— C'est pas marrant, Amaury, arrête.

— Bon allez, trêve de plaisanterie, vous avez contacté la famille Castelli comme je vous l'avais demandé ?

— Oui, répondit Éric. Le commandant Fontana a envoyé Lisa et Claude à Orléans pour qu'ils aillent voir les parents. Ils ne devraient pas tarder à rentrer.

— C'est là-bas qu'ils vivent ? demanda Mercier.

— En effet. Après son bac, Agnès est partie s'installer à Paris pour suivre ses études à la Sorbonne.

Le capitaine hocha la tête et posa de nouveau les yeux sur le tableau.

— Espérons que la famille nous en apprendra plus, dit le jeune commissaire.

TOME 1 : LE SANG DES ROSESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant