La famille Fontana était assise sur le canapé du salon, mains derrière la tête. Le canon de l'arme pointait encore dans leur direction. Personne ne bronchait, même si Jordan ne pouvait s'empêcher de grimacer. Ses yeux se baladaient entre son SIG Pro posé sur une étagère, et lui.
— Et alors, tu vas tous nous descendre, c'est ça ?
— Pas pour l'instant. On va s'amuser un peu, avant...
L'autre empoigna brutalement Andréa par le bras. Il le serrait tellement fort qu'elle laissa échapper une plainte.
— Putain, Schneider, si tu touches à un seul cheveu de ma mère, c'est moi qui te tue.
Du coin de l'œil, Philippe observa sa fille. Malgré son envie d'agir, il préférait ne rien dire pour le moment.
— Je serais curieux de voir ça, tiens, lança le commandant de police. À genoux ! s'écria-t-il en s'adressant à la mère de famille.
Andréa s'exécuta sans attendre. Elle n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Peur de mourir ? Non, peur qu'il fît mal à Jordan. S'il y avait une chose à laquelle elle tenait plus qu'à sa propre existence, c'étaient indiscutablement ses enfants. Elle mourrait pour eux.
— Romain, intervint enfin Philippe. Laisse ma femme et ma fille en dehors de tout ça, et réglons ça d'homme à homme, veux-tu ?
Schneider éclata d'un rire sinistre.
— Ta famille, Philippe, tu y tiens vraiment ? Si c'était le cas, tu n'aurais jamais pu tenir cinq ans sans les voir, tu ne leur aurais pas menti pendant tout ce temps. Tu as préféré te cacher plutôt que m'affronter en face.
L'ancien chef de la Crim' serra la mâchoire. Schneider et lui se regardaient les yeux dans les yeux.
— Mais maintenant, ce moment est enfin arrivé, reprit celui-ci. Dis-moi, Philippe, qui veux-tu que je tue en premier ? Ta femme ou ta fille ?
Il mit Jordan en joue.
— Ta fille, peut-être ? Je la vois un peu trop souvent...
— Romain, non...
— ROMAIN !
Cet appel ne venait pas de la maison, mais bel et bien de l'extérieur. Schneider se retourna brusquement après avoir reconnu la voix du commissaire Lafarge grossièrement amplifiée par le mégaphone. Le soulagement envahit les Fontana, même s'ils n'étaient pas encore tirés d'affaire.
— RENDS-TOI, LA MAISON EST CERNÉE !
Le commandant de police fit la sourde oreille. Agacé, il s'avança d'un pas déterminé vers la grande baie vitrée du salon. Il laissa deux ou trois balles s'échapper dans le jardin, sans destination précise.
— ROMAIN, LAISSE-MOI ENTRER.
— C'EST MORT, DOMINIQUE ! beugla Schneider. TU FAIS UN PAS, T'ES MORT !
— S'IL TE PLAÎT, LAISSE ANDRÉA ET JORDAN SORTIR, PRENDS-MOI À LEUR PLACE !
À l'intérieur, le commandant Schneider se tourna vers la famille Fontana. Il réfléchit pendant quelques instants, avant de diriger son arme vers Andréa.
— Vous, sortez. Vous avez dix secondes.
La mère de famille ne bougea pas d'un millimètre. La peur avait eu raison d'elle, elle était pétrifiée.
— Dégage, j'ai dit ! s'énerva Schneider.
— Maman, sors de là, la supplia sa fille.
Andréa hocha la tête puis courut vers la sortie à toute vitesse. Dans le jardin, derrière des buissons, les policiers se tenaient sur leur garde, armes en position. Dominique Lafarge était devant, encourageant Andréa à le rejoindre.

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TOME 1 : LE SANG DES ROSES
Mystère / ThrillerEntièrement nue, assise au pied de l'Obélisque de Louxor, telle une marionnette : une gamine de dix-sept ans qui a visiblement subi les pires atrocités qui soient. C'est une boucherie digne de ce nom à laquelle fait face la jeune commandante de poli...