Le monde est sot. Les hommes sont sots. Certains pensent la vie trop courte. D'autres la trouvent trop longue. Certains la trouvent laide d'autres magnifique. On dit que les humains sont intelligents mais je les trouve sots. À vouloir tout contrôler, à se croire éternels, immortels alors que leur vie est tellement dérisoire à l'échelle du monde entier.
Changer le monde a été la première de leurs erreurs. Avec leur fourberie, leur avarice, et les mensonges qu'ils crachaient de leur gueule de serpent. On dit qu'avant, le monde était resplendissant. Qu'il y avait des endroits splendides comme on n'en voit plus. Avec des collines recouvertes de fleurs par milliers, des ciels où se noyait l'azur orangé du soir, des plages paradisiaques où la belle nature s'étendait à perte de vue. Et puis tout a changé. En une poignée de secondes, le monde s'est perdu. Le ciel est devenu rouge de sang, les fleurs ont fané, et les collines sont devenues les monceaux de cadavres que les guerres engendraient.
J'aurais aimé le voir. Découvrir ce monde là où le malheur ne semblait pas exister.
Voir le monde d'avant, ce qu'il aurait été si n'avions pas été là pour le faire disparaître.Et puis, il y en a certains comme moi, qui vivent de joie et de peine espérant le soir ne pas retrouver le silence étouffant des morts. Ils sont les équilibristes, les funambules de notre monde. Les seuls à percevoir la véritable noirceur de ce qui les entoure et qui les hante. À voir comme ce monde est sale et traître. Vivre en voyant le malheur qui nous étouffe. Où qu'il soit. Voir dans le lendemain ce qu'on perdra du jour précédent. Et pour qui la lumière qui resplendit dans les ténèbres est si rare. Percés, meurtris de ce fléau impitoyable qui sans cesse les rattrape même lorsque qu'un semblant de bonheur se fait entendre.
Il faudrait un miracle pour les sauver. Un miracle pour me sauver.
Mais, dans notre monde que les hommes ont souillé, saccagé, les miracles existent t'ils ? Les miracles ont-ils le droit d'exister pour nous qui avons tout détruit sur notre passage ?
Si oui, je vous en pris, sauvez moi.
Sauvez moi !
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DESCENDANTE
Ciencia FicciónAprès la guerre, le monde avait sombré si bas que, même la plus fragile des lueurs, ne parvenait plus à redonner à la terre ce qu'elle avait perdue. Les hommes avaient oubliés jusqu'à la sensation enivrante du sourire ravageur, jusqu'au doux carillo...