DESCENDANTE

CHAPITRE 15

- C'est de mieux en mieux El !

- Merci.

Je lui envoie un coup au niveau des omoplates qui me fait reculer. Aussitôt, un sourire narquois sur les lèvres, il me fait le même me faisant tomber à la renverse.

- El tu...

- Je sais ! Les abdos en tension pour tenir debout.

- Si tu veux garder ton équilibre c'est le minimum. Ajoute-t-il en riant.

Il me décoche un nouveau coup de poing au niveau du thorax qui me coupe le souffle.

- Les autres te trouvent mystérieux. Soufflé-je dans un filet de voix en me redressant, les mains en bouclier devant mon visage.

Il laisse un sourire lui échapper.

- Ah bon ?

- Oui, Corey a même dit qu'il te trouvait bizarre ! Lancé-je en lui envoyant mon coude dans le visage (qu'il esquive bien sûr avec aisance).

- Et pas toi ?

- Nan. Je pense que tu joues un rôle, comme pour dresser une barrière entre le vrai toi et le monde. C'est pour ça que tu gardes le plus petit détail secret comme si ta vie en dépendait.

Son visage se ferme, tendu.

- C'est faux.

- Tu en es sûr ? Soufflé-je en me précipitant au sol pour esquiver le prochain coup.

Celui-ci lance son bras dans le vide puis laisse échapper un soupir d'exaspération avant d'en revenir à moi.

- Ma couleur préférée c'est le bleu. Pas le bleu trop vif, celui plus léger comme le ciel au soir.
Je lui adresse un regard d'incompréhension complète durant une seconde et, profitant de ce moment d'inattention, il me projette à terre et je m'étale au sol le souffle coupé.

- Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? Demandé-je en me relevant courbaturée.

- Tu vois ! Je ne cache pas tout de moi !

- Très drôle ! Après notre formation tu devrais te reconvertir en humoriste.

- Je suis sérieux ! Tu n'as qu'à me poser des questions.

Mes yeux s'écarquillent. Ant me propose de répondre à mes questions ! Incroyable. Moi qui pensais que cela faisait partie du domaine des choses impossibles.

En une seconde, une foule de questions me traversent l'esprit et un sourire béat apparaît sur mon visage. Ant profite de ma joie subite pour m'étaler par terre et faire disparaître mon sourire. Je me retrouve avachie sur le sol, retenant mes larmes et serrant les dents pour soutenir la douleur de mon dos. Je me relève plus fébrile que les autre fois et reste finalement assise, histoire de lui faire comprendre que je suis désormais incapable de bouger.

- Donc, tu t'appelles Ant...

- Exact. Souffle-t-il en s'asseyant à côté de moi.

- Ant comment ?

- Juste Ant.

- Dois-je comprendre que même le nom de famille de monsieur est un secret d'état ?

- Je te laisse le loisir d'interpréter El.

- Très bien, juste Ant ! Tu as 16 ans ?

- Bientôt 17.

- Tu étais loyaliste ?

- Il paraît oui. S'amuse-t-il.

- Pourquoi es-tu parti ? Demandé-je plus avide.

- Question suivante.