Chapitre 8 - Naïl

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La sonnette de la porte retentit à travers la maison.

— Tu attends quelqu'un ?
— Non personne...

Je me lève et je pars ouvrir.

— Salut frangin ! Est-ce que je te dérange ?
— Non pas du tout, entre.

Je suis content de voir ma sœur même quand celle-ci débarque à l'improviste avec une idée derrière la tête. Il faut savoir que Layana a toujours quelque chose à dire ou à demander. Je sais qu'elle se sent seule sans Laïa alors elle se réfugie ou elle peut et s'occupe comme elle peut.

— Salut, Layana...
— Salut, Afrah.
— Tu veux une boisson ?
— Oui s'il te plaît.
— Bien va dans le frigo tu trouveras peut-être ton bonheur, dit-elle sans un regard.
— Tu ne peux pas lui faire un de tes smoothies ?
— Elle peut se le faire elle-même, Naïl. Elle connaît l'appartement par cœur vu le nombre d'heures qu'elle passe ici.
— Afrah s'il te plaît !
— C'est bon j'y vais, dit-elle en se levant à contrecœur.
— Il faut que je te dise un truc, Naïl, m'intime Layana en s'asseyant.
— Je sais. C'est pour ça que je l'ai envoyée préparer ta boisson.
— J'ai été à l'hôpital rendre visite à Laïa.
— Comment va -t- elle ?
— Je ne sais pas trop à vrai dire... Elle m'a l'air à bout de force.
— Comment ça tu ne sais pas ? Tu as été la voir pourtant.
— Je t'ai préparé un délicieux smoothie avec ma recette secrète. Tu m'en donneras des nouvelles.
— Merci, dit-elle en prenant le verre qu'Afrah lui tend. J'ai été la voir mais elle refuse les visites.
— Comment ça ?
— Elle n'accepte que les membres de sa famille.
— De qui parlez-vous ?
— De ma meilleure amie qui est...
— Une bonne amie de la famille, dis-je avant qu'elle ne fasse une gaffe.
— Une amie qui refuse de te voir ? Ce n'est pas très cool.
— Elle n'est pas très bien.
— Quand même...
— Elle a eu un traumatisme, répond ma sœur en perdant patience. Elle a des troubles de la mémoire...
— Je suis désolée. Je ne savais pas.
— J'y retournerai dans deux mois pour lui laisser le temps de récupérer. Tu viendras avec moi ?
— Non. Ce n'est pas une très bonne idée.
— Ok... Bon je vais vous laisser en amoureux. Ton smoothie était très bon, Afrah.

Je sais très bien que cette situation ne lui plaît pas mais c'est comme ça. Elle n'a pas d'autre choix que de respecter ma décision même si elle ne l'accepte pas.

— Pourquoi refuses-tu d'y aller ?
— Parce que c'est comme ça. Je t'assure que ce serait une mauvaise idée.

Une mauvaise idée parce que c'est mon ex petite-amie et parce que ça me ferait trop de mal de voir qu'elle ne se souvient pas de moi.

— C'est une de tes amies, non ?
— C'est compliqué, chérie et je n'aime pas les hôpitaux.
— Ok je comprends.

J'embrasse son front et je la prends dans mes bras.

— Il faut que j'appelle Ayden. Je reviens.

Je me lève et je vais me poser dans ma chambre. Je n'ai pas très envie qu'Afrah entende mes conversations et qu'elle se doute de quelque chose.

— Allô ?
— Layana est venue me voir cet après-midi. Elle m'a expliqué et même si elle ne le dit pas, je sais que ça la blesse de ne pas pouvoir la voir.
— Je sais... ça me fait de la peine aussi mais je pense pouvoir faire quelque chose.
— Quoi ?
— Elle la verra, Naïl. Je lui en fais la promesse. Il faut juste un peu de patience.
— Elle a prévu de revenir dans deux mois.
— Alors dis-lui que dans deux mois, elle pourra la voir ou même avant. On verra.
— Merci, Ayden.
— Vous êtes comme la famille, c'est normal.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant