Chapitre 33 - Laïa

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C'est enfin les vacances scolaires. Je commençais à saturer des cours. Je vais pouvoir me reposer et me ressourcer à la montagne en m'éloignant de Jean Renaud qui ne cesse de me dire quoi faire (bien évidemment dans le dos de ma mère) et d'Alice qui est sans arrêt dans mes pattes. Je ne sais pas quel est son problème pour toujours me chercher.

— On est arrivé, miss.

Je me redresse et j'envoie un message à Ayden et à ma mère pour leur dire qu'on est bien arrivé et que le trajet s'est bien passé.

— Tu veux que je prenne ta valise ?
— Non c'est bon, merci.

Il ferme la voiture et on avance.

— Oh putain ! s'arrête-t-il soudainement. J'ai oublié de réserver le chalet.
— Que tu es drôle.
— Je ne rigole pas, j'ai vraiment oublié.
— T'es sérieux ?
— Oui !
— Où allons-nous dormir ?
— J'ai une idée. Suis-moi.

On marche jusqu'à une petite résidence. Les chalets sont tous aussi beaux les uns que les autres.

— Comment le trouves-tu ?
— Il est beau mais en quoi cela va-t il régler notre problème ?
— Bah... on va y séjourner.
— Tu veux...
— M'infiltrer ? Oui tu as tout compris.
— Mais ça ne va pas la tête !
— Mais si ça va. Suis-moi et tu verras.

Je ne sais pas ce qui me prend mais je le suis jusqu'à la maison.

— Attends-moi là.

Il fait le tour de la maison et m'ouvre par l'intérieur.

— Comment tu...
— J'ai mes secrets. Allez entre.

Je m'exécute et je referme la porte derrière moi. J'observe tout autour de moi. C'est très chaleureux, j'aime beaucoup.

— Il y a deux chambres et une salle de bain à l'étage. Choisis celle que tu veux.

Je trouve ça bizarre qu'il connaisse aussi bien la maison mais bon, je ne m'attarde pas dessus. Je monte à l'étage et je pose bagage dans la première chambre que je vois et qui se trouve être celle de gauche. Des cadres photos attirent mon attention.

— Timothée ?
— Oui ?
— Tu ne te moquerais pas un peu de moi par hasard ? dis-je en le rejoignant.
— Pourquoi cette question ?
— Je ne sais pas... peut-être parce que j'ai trouvé des photos d'un petit garçon qui te ressemble beaucoup.

Il éclate de rire.

— Tu t'infiltres dans ta propre maison, toi ?

Il rit de plus belle et essaie de se justifier avec pas mal de peine.

— C'était trop tentant et tu as fait une de ces têtes quand je te l'ai dit ! C'était hilarant.

Je m'approche de lui mais il recule.

— Je sais que tu vas te venger.
— Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Menteuse.

Je fais un pas et il se met à courir dans toute la maison. Je le poursuis en lui laissant de l'avance. Il s'épuisera c'est sûr. Ce n'est pas facile de courir tout en rigolant.

— Je déclare forfait ! Je suis fatigué, se rend-il en se laissant tomber sur le canapé.

Je le rejoins mais je ne fais rien.

— Ne me fais rien.
— D'accord, je ne fais rien.

Je me vengerai plus tard car comme on dit : la vengeance est un plat qui se mange froid.

— Ça doit être le livreur de pizzas, dit-il en entendant la sonnette.
— Fais attention en ouvrant la porte, ça peut être les propriétaires ou la police.
— Ah ah ah. C'est très drôle.

Ça sonne une deuxième fois et il y va. Il revient trente secondes après avec trois grosses boîtes de pizzas.

— Tu veux qu'on se regarde un film pendant qu'on mange ?
— Oui ça peut être sympa.
— Que veux-tu regarder ?
— Ce que tu veux.
— Je crois que j'en ai un qui pourrait te plaire.

Il insère un CD dans le lecteur DVD et revient s'installer.

— Alors ? Comment tu l'as trouvé ? me demande-t-il à la fin du film.
— C'était bien, le contexte était original mais le trait de caractère du protagoniste aurait pu être plus approfondi.
— Je suis d'accord avec toi. S'il avait été plus approfondi, ça aurait été plus accrocheur.

On débarrasse la table basse, on éteint tout et on monte à nos chambres.

— Je t'emmène déjeuner quelque part demain matin. Passe une bonne nuit.
— Toi aussi, à demain.

Je m'enferme et je m'allonge sous les draps. Le lit est très confortable, je sens que je vais bien dormir cette nuit.

Le lendemain matin, je me réveille de bonne humeur. Comme je le pensais, j'ai passé une agréable nuit.

— Bon matin.
— Bon matin, Laïa. Bien dormi ?
— Comme un bébé.
— Je suis content. Tu as faim ?

Je touche mon ventre qui se met à gargouiller et je lui réponds :

— Oui mon ventre crie famine.
— Alors allons manger.

On monte dans la voiture direction un petit restaurant.

— Qu'est-ce que tu aimerais faire ?
— Je ne sais pas, je te laisse décider.
— Hum... tu sais skier ?
— Non je n'en ai encore jamais fait.
— Ça te dirait d'essayer ?
— Pourquoi pas.
— Génial ! J'ai des affaires au chalet.

On termine notre petit-déjeuner et on retourne chercher nos affaires de ski.

— Tu me fais assez confiance pour que je t'apprenne ou tu préfères que ce soit un professionnel ?
— Je te fais assez confiance.

Il me sourit et on avance sur la piste.

— On commence par des petites pistes. Je te montre, regarde bien comment je m'y prends.

Il enfile ses skis et me fait une démonstration.

— Tu penses pouvoir y arriver ?

Je lui réponds avec un hochement de tête et j'y vais. Mais je ne suis pas très agile, je me ramasse dans la neige. Timothée vient m'aider à me relever.

— Ça va, ce n'est pas trop mal pour un début. Place bien tes pieds pour éviter de chuter.

Je recommence une nouvelle fois mais je tombe à nouveau. Je renouvelle mon essaie et après deux heures de tentatives échouées, je finis par y arriver.

— T'as vu ça, Tim ? J'ai réussi !
— Oui j'ai vu ça, bravo ! me crie-t-il pour que j'entende.

Je reviens vers lui en agitant les bras en l'air. Je suis dans ma bulle ce qui fait que je ne fais pas attention à ce qui se passe autour de moi.

— Regardes où tu...

Il n'a pas le temps de finir sa phrase que je percute une jeune femme et on tombe toutes les deux.

— Excusez-moi, madame.
— Ce n'est pas grave. se relève-t-elle. J'imagine que c'est la première fois que vous skiez ?
— Oui et on ne peut pas dire que je sois au poil.
— Et bien un conseil pour la prochaine fois : REGARDEZ OÙ VOUS ALLEZ ! Sinon il faudrait peut-être songer à arrêter le ski, tonne-t-elle en partant.

Je la regarde partir, ahurie. Elle paraissait calme au début mais bon je ne dis rien parce que je suis en tort.

— C'est pour ça qu'il ne faut pas crier victoire trop rapidement, dit Timothée en m'aidant à me relever.
— J'étais contente d'avoir réussi alors je n'ai pas fait attention.
— Tu t'es bien débrouillée en tout cas.

Je lui souris et il me sourit en retour.

— J'aime bien te voir comme ça.
— Couverte de neige de la tête aux pieds ?
— Oui mais pas que. J'aime bien te voir sourire.
— C'est gentil.
— C'est la vérité.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant