Chapitre 29 - Laïa

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— Tu te rappelles que tu dînes à la maison ce soir ? demande-je à Timothée en sortant du lycée.
— Oui je m'en rappelle, tu me l'as répété au moins cent fois dans la journée.
— Désolée.
— Pourquoi stresses-tu autant ?
— Je ne sais pas, je...
— Calme-toi, Laïa. Tout va bien se passer. Ce n'est pas comme si je ne connaissais pas ta famille.
— Je sais.
— Voilà. Ça ne sert à rien de s'inquiéter.

Il a raison. C'est ridicule de stresser pour ça.

— Il est temps de se séparer mais on se voit ce soir à dix-neuf heures, c'est bien ça ?
— Oui.
— Ok. À tout à l'heure alors !
— À tout à l'heure, Tim.

Je me retourne pour continuer mon chemin quand je vois Naïl s'approcher.

— Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je suis venu te remercier.
— Pourquoi ?
— Ayden m'a dit que c'est toi qui m'a recommandé à Laetitia alors je tenais à te remercier de vive voix.
— C'est normal. Je ne pouvais pas te laisser dans la merde.
— Merci quand même. C'est tout ce que je voulais te dire alors je vais te laisser, je vois que ton ami nous regarde bizarrement depuis tout à l'heure.

Je tourne la tête et effectivement, Timothée est en train de nous fixer depuis un moment.

— Je... Naïl ! l'interpellé-je en le voyant partir.

Il s'arrête et je lui demande :

— On peut rester ami ?

Il ne dit rien et se contente de me répondre en hochant la tête de manière positive. Je ne peux que sourire.

— J'espère qu'on se reverra bientôt.
— Je l'espère, répond-il en s'en allant.

•••

— Timothée vient manger à la maison ? demande Alice en entrant comme une furie dans la salle de bain.
— Pour commencer, tu pourrais frapper avant d'entrer, dis-je en mettant mon tee-shirt. Et pour répondre à ta question, oui il vient dîner ici ce soir.
— Tu aurais pu me le dire !
— Tu ne m'as rien demandé.
— Comment ça se fait que tout le monde soit au courant sauf moi ?
— Je ne sais pas. Tu veux bien me laisser terminer de me préparer ?

Elle lève les yeux au ciel et s'en va aussi vite qu'elle est arrivée. On dirait que Timothée lui plaît.
Une fois que j'ai terminé de me préparer, je sors et je vais aider ma mère à mettre la table.

— Tu es très jolie, ma puce. C'est pour Timothée que tu t'es habillée comme ça ?
— Non j'en avais envie, c'est tout.
— Ah d'accord. Excuse-moi.
— Dis maman...
— Oui ?
— Je pensais me faire un peu d'argent de poche en faisant du baby-sitting.
— C'est une excellente idée.
— Tu n'aurais pas des connaissances qui cherchent une baby-sitter par hasard ?
— Je vais me renseigner.
— Merci, maman.

Ça sonne à la porte. Ma mère me regarde, me sourit et me dit :

— Notre invité est arrivé ! Va lui ouvrir la porte, je vais terminer le repas.

Je me précipite vers la porte d'entrée. Malheureusement Alice m'a devancée.

— Ah... salut, Tim.
— Tu n'as pas l'air très heureuse de me voir.
— Si... c'est juste que je ne m'attendais pas à te voir. Laïa m'a dit que c'était Naïl qui venait dîner.
— Naïl ? C'est qui, Naïl ?
— Ne dis pas n'importe quoi, Alice ! interviens-je. Tu savais très bien que c'était Tim et non Naïl, je te l'ai dit tout à l'heure.
— Je t'assure que tu m'as parlé de Naïl.
— Arrête de jouer à ce jeu, Alice. Je te jure que tu vas en ressortir perdante.
— C'est ce qu'on va voir ! chuchote-t-elle en passant à côté de moi.
— Je suis désolée que tu aies assisté à ça. Entre, ne reste pas dehors.

Je récupère son blouson et je le range dans le placard.

— Qui est ce Naïl ? C'est le mec que j'ai vu tout à l'heure ?
— Oui. C'est un ami à nous.
— Juste un ami ?
— C'était mon petit-ami à l'époque, avoué-je. Avant que j'ai mon accident.
— Et tu restes pote avec tes ex ?
— C'est le seul que j'ai eu et pour te rassurer, je ne l'aime plus.
— Mais il a été ton premier amour ?
— Je ne m'en souviens pas, Timothée. Je ne me souviens pas de lui avant mon accident.
— Qu'est-ce qu'il te voulait tout à l'heure ?
— Je te l'ai déjà dit, on est ami alors arrête maintenant. Arrête de parler de lui.
— Excuse-moi.
— Allons rejoindre les autres.

On se dirige dans la cuisine où tout le monde est attablé. Il les salut tous avant de s'installer à sa place. Vous connaissez le problème quand vous arrivez les derniers alors que tout le monde est assis ? Et bien c'est que vous n'avez pas les places que vous voulez ! En l'occurrence, je suis à côté de mon ami mais il est aussi à côté d'Alice et je sais très bien qu'Alice va se l'accaparer. Elle essaie d'éloigner tout le monde de moi.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant