Chapitre 49 - Laïa

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Je sors du lycée soulagée d'avoir passé les épreuves du baccalauréat. C'est un poids en moins sur les épaules. Je vais enfin pouvoir respirer et reprendre de cette année riche en émotions.

— C'est enfin la fin du lycée ! se réjouit Timothée en me rejoignant.
— Ça fait du bien quand ça s'arrête.
— C'est clair ! Tu t'en es bien sortie aux épreuves ?
— Je ne veux pas paraître aussi sûre de moi mais je pense avoir tout déchiré ! Et toi, Tim ?
— Trop facile ! Je l'aurai les yeux fermés.

Je lève les yeux au ciel. Il est plus confiant que moi sur ce coup là. En même temps, il est bon élève et travaille bien. Je pense aussi qu'il l'aura et avec une bonne mention !

— Tu te doutes bien que je vais te reparler de Naïl maintenant que les cours sont terminés ? Tu n'auras plus d'excuses pour éviter le sujet.
— Pourquoi notre relation te tient-elle tant à cœur ? soupiré-je.
— Parce que vous vous aimez plus que tout au monde.
— Tu te trompes.
— Tu ne peux pas me la faire à moi, Laïa. Je sais très bien ce qu'est l'amour et je sais le reconnaître mieux que n'importe qui.
— Tu n'y connais rien et moi non plus.
— Je m'y connais plus que tu ne le penses. Je suis moi-même amoureux d'une fille que je ne pourrai jamais avoir tout ça parce qu'elle est amoureuse d'un autre garçon. Je donnerai n'importe quoi pour être avec elle mais ce n'est pas possible. Que je ne puisse pas t'avoir c'est une chose mais que tu ne puisses pas avoir celui qui te plaît c'en est une autre. Tu le repousse alors qu'il t'a lui-même avoué avoir quitté son ex pour toi.

Pourquoi faut-il qu'il ait raison ? Je ne peux rien répondre, je ne peux que l'écouter et cogiter.

— J'ai beaucoup conversé avec lui.
— Il est venu te voir ?
— C'est moi qui suit allé le voir sur son lieu de travail.
— Pourquoi ?
— Je voulais voir s'il en valait vraiment la peine. Je voulais le tester pour savoir si c'était quelqu'un de sincère.
— Et ?
— Il n'est pas tombé dans mon piège alors on a passé la journée entière à parler de toi.

Il pose ses mains de part et d'autres de mes épaules et prend une grande inspiration.

— Laïa je te connais par cœur. Je sais que tu as de nombreux soucis en ce moment et qu'il en fait partie. Je sais que tu pleures parce qu'il te manque et que tu n'arrêtes pas de te remémorer vos moments passés ensemble en lisant ce que tu écrivais sur lui autrefois. Je te connais trop bien maintenant, je ne suis pas aveugle. On s'est livré sur beaucoup de choses, je t'ai vue sous tous les angles, je connais chaque trait de ton visage et chaque trait de ton caractère. Je te connais dans ton intimité la plus secrète. Je vois dans tes yeux et dans ton comportement que tu as toujours été sincère, quand tu te rapprochais de lui tu ne me faisais pas de faux espoirs en continuant notre petit jeu, au contraire tu as mis des barrières. Je sais que tu m'aimes et que tu tiens à moi mais ce n'est pas de l'amour, c'est de l'affection amicale, je dirai même fraternel. Je t'aime énormément, Laïa mais quand je l'entends parler, il n'y a pas de comparaison possible. Il te connaît sur le bout des doigts et beaucoup mieux que moi. Il parle de toi comme la huitième merveille du monde. Quand je l'entends parler de toi, je ressens tout l'amour qu'il te porte et tu peux me croire, je n'ai jamais vu ni entendu un garçon parler ainsi de la femme qu'il aime comme il parle de toi. Il t'aime comme un fou depuis votre rencontre et il serait prêt à tout pour être avec toi et pour te rendre heureuse. C'est bête de continuer à perdre son temps alors que tu ne veux qu'une chose : être avec lui. C'est bête de continuer à perdre son temps alors que vous êtes amoureux l'un de l'autre depuis des années. Même avec ton accident, il ne t'a jamais oubliée.
— Pourquoi voulais-tu me dire tout ça si tu m'aimes ?
— Justement, c'est parce que je t'aime que je te dis tout ça, pour que tu sois heureuse et pour que tu te rendes enfin compte de tes sentiments.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant