Cela fait pratiquement deux jours que je suis enfermée dans cette cave. Je déteste Jean Renaud, je déteste le nouveau compagnon de ma mère ! Il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir quel genre de monstre il est. Je le déteste tout autant que sa fille. Ces deux là sont de véritables poisons comme le dit mon frère. D'ailleurs j'espère qu'il va bien et qu'il n'est pas, lui aussi, mal mené par cet homme qui se trouve être notre beau père. J'aurais tellement voulu qu'elle soit avec quelqu'un d'autre... quelqu'un qu'elle aime par dessus tout et qui est aussi apprécié de ses enfants.
— OUVREZ-MOI ! JE SUIS ENFERMÉE DANS LA CAVE ! crié-je en entendant du bruit.
— Attendez j'arrive, mademoiselle !
— Faites vite s'il vous plaît.J'entends la porte claquer.
— OÙ ÊTES-VOUS PARTI ? REVENEZ ! S'IL VOUS PLAÎT !
Je me rassois contre le mur. J'en ai marre, je veux sortir de là ! Je suis sûr que Jean Renaud a préparé la suite de son plan machiavélique.
J'entends la personne revenir et me dire qu'elle va défoncer la serrure. J'entends un bruit et la porte s'ouvrir. Je sors immédiatement en courant remercier la personne qui m'a sortie de là.— Merci beau...
Je m'arrête net en voyant Nicolas. Il me regarde tout aussi choqué.
— Toi ? Qu'est-ce que tu faisais enfermée dans la cave ?
— Ton père...
— C'est lui qui t'a enfermée ?
— Ma mère comment elle...
— Elle est très en colère.
— Il faut que j'aille la voir.Je sors et je monte les escaliers en courant. Je sonne à la porte et c'est mon frère qui ouvre. Il me saute littéralement dessus.
— Tu m'as fait peur, putain ! Où t'étais ? Et c'est quoi cette odeur ?
— Je t'explique après. Où est maman ?
— Dans la cuisine.Je vais dans la cuisine où elle est en train de préparer le repas.
— Maman.
Elle se retourne, les yeux rouges de colère. Je ne l'ai jamais vue aussi énervée. Elle s'avance vers moi et me donne une claque phénoménale. Je me tiens la joue, je dois avec une grosse trace rouge.
— Où étais-tu passée !
— Je...
— Je ne veux rien savoir, tu la fermes !
— Ce n'est pas de ma faute, maman...
— Elle est bien bonne celle-là ! C'est la deuxième fois que tu me fais ce coup là et tu oses me dire que ce n'est pas de ta faute ?
— La deuxième fois ? Je ne comprends pas...
— Bien entendu vu que t'as perdu la mémoire. Et puis c'est quoi ça ? dit-elle en me montrant un mégot de cigarette.
— Je ne sais pas ça doit être à Alice.Elle me redonne une gifle. Je me retiens de pleurer. C'est la première fois qu'elle lève la main sur moi...
— Arrête de me prendre pour une conne ! hurle-t- elle presque hystérique. On l'a retrouvé de ton côté de la chambre ! Depuis quand ?
— Je ne fume pas.
— Ne me mens pas, Laïa sinon je t'en colle une.
— Je te dis la vérité, maman !
— Je répète, depuis quand fumes-tu ?
— J'ai seulement essayé mais j'ai fumé qu'une seule fois et c'était au lycée ! Je te promets que je n'y ai pas retouché.
— File dans ta chambre, tu es punie jusqu'à nouvel ordre.
— Mais maman...
— File dans ta chambre, Laïa ! Je ne veux plus te voir.Je sors de la cuisine et je m'arrête pour la regarder. Elle est effrayante...
— Qu'ai-je fait au bon Dieu pour mériter une telle fille ?
Nicolas accourt vers moi avec l'outils qui lui a permis de m'ouvrir. Jean Renaud arrive au même moment avec un sourire de satisfaction, comme pour me dire je t'avais prévenue, ta mère est sous mon emprise maintenant, avant de regarder son fils bizarrement. Je ne perds pas plus de temps et je vais m'enfermer.
— Ouvre la porte !
— Dégage, Alice.
— C'est aussi ma chambre je te rappelle.Je lui ouvre et je retourne au lit. Elle s'approche de moi avec un sourire sournois.
— Il était bien ton séjour à la cave ?
Je ne lui réponds pas.
— Et la surprise du mégot, tu as aimé ?
— C'était toi ?
— Qui d'autre ? Une photo de toi avec une cigarette à la bouche, un regard triste parce que tu me persécutes et le tour est joué.
— Tu n'es qu'une sale garce !
— Tu veux voir le meilleur de tout ça ?Elle saisit un gros livre et se tape le visage avec. Il tombe ensuite au sol. Des larmes coulent le long de ses joues.
— Ma...Mahalia ! articule -t-elle entre deux sanglots.
Elle accourt dans la chambre et nous regarde chacune notre tour.
— Que s'est-il passé ? Tu es toute rouge...
— Elle... elle m'a lancé le livre au visage.
— Ce n'est pas vrai, maman, elle ment !Elle l'attrape par le bras et me dit :
— T'es punie jusqu'à la fin des vacances ! Tu ne sors pas de ta chambre sans mon autorisation jusqu'à ce que tu te reprennes et que tu arrêtes de me mentir.
Elle tire Alice qui me tire la langue, fière d'elle. Je me laisse tomber à la renverse. C'est un cauchemar.
•••
Je suis en train de somnoler quand ma mère entre et vient s'installer près de moi.
— Tu vas bien ?
— Hum...
— Redresse-toi s'il te plaît.Je m'exécute et je m'assois correctement.
— Qu'est-ce qu'il t'a pris ?
— Je ne lui ai pas lancé le livre au visage, maman et je ne me suis pas enfuie. Jean Renaud m'a enfermée dans la cave.
— C'est la première fois que j'entends des âneries pareilles sortant de ta bouche.
— C'est la vérité, tu peux même demander à Nicolas, c'est lui qui m'a trouvée.
— Je pensais que ça t'aurais permis de réfléchir mais je me suis trompée. Tu restes sur tes positions ?
— Oui.
— Ok. Très bien, répond-elle en se levant. On mange, tu viens ?
— Je n'ai pas faim.
— Comme tu voudras.
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[2] Souviens-toi
Teen FictionLecture possible sans le 1. [Tome II] Après cet accident qui laisse Laïa dans le coma, Naïl, lui, essaie de poursuivre sa vie. Avant son accident la jeune femme lui aurait dit : "Promets-moi que s'il m'arrive quelque chose, tu continueras ta vie, m...