Je viens de terminer les cours et je rentre chez moi avec beaucoup d'appréhension.
— C'est moi.
Je passe devant la cuisine où se trouve ma mère. Je m'arrête pour l'observer. Elle détourne la tête vers moi et rougit de honte. Je continue mon chemin vers ma chambre et je me mets au travail.
— Je peux te parler, ma puce ?
Tout le monde souhaite me parler en ce moment, c'est un record, trois personnes en deux ou trois jours ! Je ne comprends pas.
— Euh... oui.
— Par rapport à hier je tenais à...
— Tu n'as pas à t'excuser, maman. Je ne veux pas parler de ce qu'il s'est passé hier, je préférerais oublier.
— D'accord comme tu voudras.
— Maman ?
— Oui, ma puce ?
— Est-ce que ça va ?
— Oui très bien.
— Tu es heureuse avec lui ?
— Oui je suis très heureuse, pour...
— Tu l'aimes vraiment ?
— Pourquoi toutes ces questions ?
— Pour savoir... je te vois fatiguée depuis quelques jours alors...
— On a beaucoup de travail dans l'entreprise, c'est compliqué de tenir le rythme.
— Tu es sûr que c'est le boulot et non Jean Renaud ? Il te traite bien au moins ?
— Mais oui, Laïa ! On est très heureux et on file le parfait amour.
— Tu parles d'un parfait amour... pensé-je.
— Bon j'ai un rendez-vous au spa avec Alia. À tout à l'heure.
— À tout à l'heure, maman.Elle s'en va et j'attends qu'elle soit bien sortie pour aller chercher son ordinateur contenant toutes ses informations professionnelles. Je m'enferme à clé pour ne pas que quelqu'un viennent me déranger. Je l'allume et je fouille dedans. Je sais que c'est mal de faire ce que je fais mais tout est étrange, je veux m'assurer qu'elle ne me cache rien.
— Je n'y crois pas...
Je déverrouille la porte et j'appelle mon frère. Il vient me rejoindre et je nous enferme à nouveau.
— Pourquoi as-tu fermé la porte à clé ?
— Regarde.Je lui montre l'ordinateur et je lui dis :
— L'entreprise est en train de couler et maman ne nous a rien dit.
— Ce n'est pas normal...
— Depuis que Jean Renaud est apparut dans nos vies, plus rien ne va.
— Tu penses qu'il y est pour quelque chose ?
— Je ne pense pas, j'en suis sûre. Tu n'as pas remarqué que maman devient de plus en plus mal ?
— J'ai essayé d'en parler avec elle mais elle m'a dit que c'était l'entreprise.
— Elle m'a dit la même chose. Je suis sûre que ce n'est pas que pour l'entreprise. Elle dit qu'elle est heureuse avec Jean Renaud mais on ne dirait pas.
— Il faut qu'on reste attentif à tout changement. Il faut qu'on réunisse des preuves.
— J'ai une idée.
— Dis-moi.
— Il faut qu'on prouve qu'il fait des erreurs dans l'entreprise parce que je sais qu'il a manipulé maman pour faire tout ça.
— Je ne vois pas comment on peut faire ça, Laïa. Il faudrait placer un micro dans leur chambre et au bureau mais on n'a pas le matériel et on ne connaît personne qui pourrait nous aider.
— Si, Nicolas.
— Tu veux demander à ce lâche ?
— J'ai discuté avec lui et il m'a expliqué leur situation. On peut compter sur lui.
— Si tu le dis mais je reste méfiant à son égard.
— On va aller lui parler.On range l'ordinateur à sa place et on toque à la porte du bureau, là où étudie Nicolas.
— Qui c'est ?
— Laïa.
— Entre.J'entre accompagnée de mon frère. Il lève les yeux vers nous et regarde Ayden surpris.
— Ah salut, Ayden.
— Salut, répond-il froidement.
— Que vous arrive -t- il ?
— On a besoin de ton aide.
— Vous ?
— Oui.
— Même Ayden ?
— Même Ayden.Depuis l'autre fois, Ayden ne se montre pas très amicale avec Nicolas. Il lui reproche d'avoir été lâche et ne se dérange pas de lui montrer qu'il ne l'apprécie pas trop. Nicolas l'a senti et a pris ses distances.
— En quoi puis-je vous aider ?
On lui explique la situation et bien entendu, il est d'accord à l'idée de regrouper des preuves contre son père. Ils ne s'entendent pas beaucoup et il lui en veut énormément d'avoir fait souffrir sa mère. Il serait prêt à tout pour lui rendre justice.
— J'ai un ami qui vient de monter son entreprise, je peux lui demander de nous fournir des caméras et des micros.
— Bonne idée.
— Je l'appelle.Il saisit son téléphone et appelle son ami.
— Allô, Alexandre ?
— ...
— Ouais et toi ?
— ...
— Non ce n'est pas pour ça que je t'appelle.
— ...
— J'ai besoin de ton aide. Je sais que tu vends du matériel d'espionnage et j'aurais besoin que tu me fournisses deux ou trois objets.
— ...Il lui explique la situation et lui demande à la fin de ses explications :
— Alors tu peux m'aider ?
— ...
— Et je réfléchirai à ta proposition si tout se passe bien.
— ...
— Merci, mon frère.
— ...
— Ouais à bientôt.Il pose son portable et nous regarde. On attend sa réponse avec impatience.
— C'est bon, on aura le matériel demain dans l'après-midi. Des hommes qui travaillent pour lui vont passer dans l'entreprise installer ce qu'il faut.
— Ils n'accepteront jamais si on leur dit la vérité.
— Ce sont des spécialistes. Mon ami est patron d'une boîte concernant les matériaux spécialisés pour l'espionnage... ce n'est pas la peine de s'inquiéter.Je suis contente et soulagée de me dire que nous mettons tout en place pour piéger notre beau-père. J'espère sincèrement que notre plan fonctionnera. D'ailleurs, il faut que je réfléchisse à la suite de notre plan. Je demanderai à Naïl s'il n'a pas des idées.
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[2] Souviens-toi
Teen FictionLecture possible sans le 1. [Tome II] Après cet accident qui laisse Laïa dans le coma, Naïl, lui, essaie de poursuivre sa vie. Avant son accident la jeune femme lui aurait dit : "Promets-moi que s'il m'arrive quelque chose, tu continueras ta vie, m...