Chapitre 20 - Naïl

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Ayden m'a dit qu'il a eu une discussion avec sa sœur donc tout devrait être arrangé. Je me rends chez eux pour leur parler, peut-être que c'est le bon moment pour tout lui avouer ?

— Qu'est-ce que tu fais là ? demande Esra.
— Je te retourne la question.
— Je suis venue voir ma cousine et toi qu'est-ce que tu fais là ?
— Je suis venu lui parler.
— À quel sujet ?
— Ça ne te regarde pas.
— Tu m'excuseras mais je ne te laisserai pas entrer.
— C'est important.
— Tu n'es pas le bienvenue.
— Esra, s'il te plaît. Laisse-moi entrer.
— Comme tu voudras, dit-elle en me laissant passer.

Je me dirige vers sa chambre. Je toque à sa porte et entre sans attendre de réponse.

— Tu n'es pas obligée de toquer tu sais.
— Merci c'est gentil.
— Qu'est-ce que tu fiches ici ? dit-elle en se retournant d'un coup.
— Je suis venu te parler.
— T'en as du culot !
— Pourquoi ?
— Tu te fous de moi en plus !
— Je ne te suis pas, Laïa.
— Ayden m'a tout raconté.
— Raconté quoi ?
— Je savais que tu me mentais. Je savais qu'il fallait que je me méfie !
— Je ne comprends pas... pourquoi dis-tu ça ?
— Je sais très bien qui tu es, Naïl ! Si tu es réapparu dans ma vie, ce n'est pas parce que tu tiens à moi.
— Tu dis n'importe quoi...

J'essaie de l'approcher mais elle me repousse et s'éloigne.

— Ne me touche pas ! Tu n'es qu'un menteur ! Tu n'as fait ça que par intérêt !
— Calme-toi... tenté-je à nouveau.
— Ne m'approche pas !
— Ok ok, je ne m'approche pas.

Je me stoppe et attends qu'elle se calme. Elle est sur les nerfs, pour je ne sais quelle raison, par conséquent elle fait n'importe quoi. Je remarque qu'elle commence à se détendre et à redescendre. J'en profite donc pour tenter ma chance.

— Je ne sais pas ce qu'il t'arrive mais tu te trompes.
— Non ! Tu n'es qu'un menteur ! La seule chose qui t'intéresse c'est ta petite personne, ton seul but était de soulager ta conscience en te rapprochant de moi !
— C'est du grand n'importe quoi, tu divagues complètement.
— Sors de chez moi.

On se regarde dans les yeux. Sa respiration est forte et sa cage thoracique se soulève rapidement. Elle essaie de se contenir car elle est prête à exploser mais je ne bouge pas pour autant.

— On devrait s'asseoir, se calmer et parler tranquillement comme des adultes.
— Je ne veux pas parler avec toi. Je veux que tu sortes de chez moi.
— T'es sûre de toi ?
— Oui.
— Tu n'es qu'une enfant, une petite... Tu m'énerves à rester bornée comme ça ! Je perds mon temps avec toi, salut ! dis-je en sortant, furieux.

Je passe à côté d'Esra qui me regarde avec un sourire en coin avant de me dire :

— Je t'avais prévenu !

Je claque la porte et sors mon téléphone pour composer le numéro de téléphone de mon ami.

— Qu'est-ce que t'as été lui raconter ?
— De quoi tu me parles ?
— Qu'est-ce que t'as dit à ta sœur, Ayden ? Tu m'as dit que tu allais lui parler et que tout serait réglé !
— C'est ce que j'ai fait.
— Tu te fou de ma gueule ? Rien ne s'est arrangé, bien au contraire, la situation s'est envenimée !
— Je ne comprends pas...
— Elle m'a traité de menteur et elle a insinué que j'étais un profiteur !
— Pourquoi ?
— Parce que, selon elle, j'ai agis par intérêt ! Putain, Ayden, tu m'as mis dans une sacrée merde ! Je ne sais pas pourquoi elle pense tout ça et je ne pourrais pas le savoir puisqu'elle ne veut plus me parler !
— Je lui parlerai...
— Non, tu en as déjà assez fait ! Je te rappellerai plus tard.

Je gare ma voiture et rentre chez moi. Afrah vient directement me voir pour me prendre dans ses bras.

— Je vais te prépare un thé, chéri.
— Merci.

Je pose mes affaires et m'installe à table. Je dois finir de réserver la location pour demain.

— Tu y vas toujours avec ta famille ? dit-elle en me rejoignant.
— Oui ça leur fera du bien.
— Quand veux-tu partir ?
— Je ne sais pas il faut que je vois avec mes parents.
— Il faut que tu te décides rapidement si tu veux avoir la location.
— Je viens de la réserver. Elle est valable à partir de demain dans l'après-midi donc je peux y aller quand je veux.
— C'est dommage que je ne puisse pas venir.
— Tu peux si tu veux.
— Non je vais vous laisser entre vous, sourit-elle.
— Tu vas tenir sans moi ? plaisanté-je.
— Je proposerai à Esra de dormir avec moi donc oui.
— Je te laisse deux minutes, je vais téléphoner à mes parents.

Je me lève et change de pièce. C'est une habitude que j'ai prise lorsque je téléphone. J'ai horreur qu'on entende mes conversations téléphoniques même si ce n'est pas important.

— Bonsoir, maman.
— Bonsoir, mon fils. Comment vas-tu ?
— Bien et toi ?
— Un peu fatiguée avec le boulot mais ça va.
— Je t'appelle pour te dire que j'ai fait une réservation pour nous quatre papa, Layana, toi et moi. Il faudrait que vous posiez une semaine de vacances et j'aimerais savoir à partir de quand ce serait possible ?
— Il faut que je vois avec ton père mais ce ne sera pas avant après demain.
— Ça me convient. Je te laisse leur en parler. Tu me tiens au courant.
— Merci mon chéri. Je t'embrasse fort.
— Moi aussi, maman. Je t'aime.

Ça me laisse le temps de bien organiser le voyage et ma valise. J'ai hâte de partir quelques jours loin d'ici. J'ai besoin de me recentrer et de réfléchir calmement.

— Tu pars quand ?
— Après demain, ce qui nous laisse deux jours pour profiter l'un de l'autre, dis-je en l'embrassant.

Elle me sourit de toutes ses dents et se lève d'un bond.

— Qu'est-ce qu'il y a ?
— J'ai oublié que je devais passer chez Esra pour faire une course.
— Maintenant ?
— Oui c'est très important mais je rentre directement après. À tout à l'heure, chéri, m'embrasse-t-elle.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant