Chapitre 35 - Naïl

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Je regarde mon compte en banque pour vérifier que tout soit normal. Normalement il ne devrait pas y avoir de problème vu que je viens de faire changer ma carte.

— Ce n'est pas possible... dis-je surpris de voir que l'argent continue d'être prélevé.

Je m'adosse contre ma chaise en soupirant. Ce n'est pas normal que des sommes continuent d'être débitées de mon compte. La carte a été changée, j'ai un nouveau code et personne ne le connaît sauf une personne.

— Ne me dis pas que...

Je me lève pour vérifier si ma carte de crédit est toujours là mais je ne trouve rien. Elle n'a tout de même pas disparu ?

— Afrah ?
— Oui, chéri ?
— Tu peux venir s'il te plaît ?
— Oui bien sûr. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Tu n'aurais pas vu la carte de crédit que j'avais rangée dans le tiroir ?
— Non... tu as dû la prendre ou la ranger ailleurs.
— Ce n'est pas possible puisque que je ne l'ai pas utilisée.
— Ah... bah je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut être.
— Tu en es sûre ?
— Puisque je te le dis. Fais-moi confiance !
— Alors tu ne vois aucun inconvénient à ce que je regarde dans ton sac ?
— Ça ne sert à rien, tu ne la trouveras pas.

Je prends son sac et je sors son porte-monnaie. Je relève la tête vers elle. Son visage est devenu pâle et elle évite mon regard. Je savais bien qu'elle avait quelque chose à se reprocher.

— Si tu me dis la vérité je ne m'énerverai pas.

Elle ne dit rien. Son silence en dit long. J'ouvre son porte-monnaie où se trouve ma carte bancaire ainsi que les relevés.

— Je peux tout t'expliquer, Naïl...
— Il n'y a rien à dire, toutes les preuves sont là.

J'examine les relevés. Les sommes retirées sont énormes et elles ne sont pas toutes de ce mois-ci, il y en a du mois dernier pendant lequel les dépenses sont disproportionnées.

— C'est de ta faute si on est endetté jusqu'au cou ! m'énerve-je. Non seulement tu me mens depuis le début et tu veux que je te fasse confiance ? Comment le pourrai-je si tu n'es pas honnête ? Comment je peux savoir que tu ne me caches pas autre chose ?
— Je suis désolée.
— Bien évidemment ! C'est trop facile de s'excuser alors que je me casse la tête à réparer ton erreur. Qu'est-ce que tu as fait avec cet argent ?
— J'ai seulement payé deux ou trois trucs à Esra...
— Deux ou trois ? Tu te fous de moi ? Ce n'est pas ce que disent ces tickets ! dis-je en les lui montrant.
— J'ai peut-être été une, voire plusieurs fois, au restaurant avec mes copines mais c'est tout.
— Tu n'as pas payé que ton repas, tu as au moins payé toutes les additions !

Elle baisse la tête.

— Franchement Afrah, pourquoi te comportes-tu comme ça ?
— Tu ne m'accordes plus autant d'attention qu'avant.
— Et tu pensais que c'était de cette manière que ça changerait ? En m'obligeant à travailler jour et nuit ?
— Maintenant que j'y pense, c'est ridicule...
— Très ridicule mais c'est un peu tard pour s'en rendre compte.
— Je ne recommencerai plus.
— Tu ne le pourras pas de toute façon puisque je ne te prêterai plus ma carte.
— Comment je vais faire ?
— Bah pour ça, il fallait y réfléchir avant.

Je suis remonté contre elle. Elle a osé me mentir en me laissant croire à un piratage alors que c'était elle la coupable depuis le début. Elle nous a mis dans un sacré pétrin pourquoi ? Pour que je lui accorde de l'attention !

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant