Chapitre 44 - Naïl

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Tout allait pour le mieux avant d'apprendre la nouvelle. Cette nouvelle m'a bouleversé, elle a tout changé dans ma vie. Je continue de voir Laïa régulièrement mais je me sens coupable. Je me sens coupable de devenir père, d'avoir une petite-amie et de lui cacher la vérité. J'y pense tous les jours, tous les soirs, à chaque instant. J'ai envie de tout lui dire, de tout lui avouer mais j'ai peur de lui faire du mal, j'ai peur de tout gâcher entre nous. J'ai tout simplement peur de la perdre. Pourtant je sais que ce n'est pas en lui cachant la vérité que je vais la garder auprès de moi.
Je me rends chez Ayden pour lui annoncer la nouvelle. Je lui ai même apporté une photo de la toute première échographie du bébé.

— Qui c'est ?
— Naïl.
— Monte.

Il m'ouvre et je monte à son étage.

— Salut, frérot.
— Tu vas bien ?
— Oui c'est la grande forme !
— Tant mieux, je suis content pour toi, sourié-je. Comment se passe la cohabitation avec ta belle famille ?
— Toujours au même point mais on a une idée pour se débarrasser du beau-père trop encombrant, me chuchote -t- il.
— Ah oui ?
— Laïa ne t'a pas raconté ?
— Raconté quoi ?

Il regarde autour de nous et me dit :

— Allons discuter dans la chambre, nous serons plus tranquille.

Je le suis jusqu'à sa chambre. On se pose sur le lit et on continue notre conversation.

— On a prévu de rassembler des preuves contre Jean Renaud. Son propre fils, Nicolas, a accepté de nous aider.
— Ah oui elle m'en a parlé. Il veut vous aider ? Il est contre son géniteur ?
— Je trouve ça louche aussi mais bon je ne dis rien. Laïa a l'air de lui faire confiance et je fais confiance à ma sœur.
— Il n'est peut-être pas si mauvais que ça.
— Je ne sais pas et je m'en moque. Tu veux boire quelque chose ?
— Oui je commence à me déshydrater. De stress, ajouté-je dans ma tête.
— Allons dans la cuisine pour se ressourcer.

On sort de la chambre et on se dirige vers la cuisine. Je m'assois sur la tabouret qui se trouve dos à la porte. Ayden prépare deux grands jus d'oranges frais pressés et les pose sur la table avant de s'asseoir.

— J'ai quelque chose à t'annoncer.
— Je t'écoute, frérot mais tu ne m'as pas l'air très enchanté...

Je sors de ma poche la photo de l'échographie et je la pose sur la table.

— Qu'est-ce que c'est ?

Je la pousse vers lui. Il la saisit en me regardant les sourcils froncés.

— Je vais être papa, Ayden.

On entend du bruit et une personne dire, la voix tremblante :

— Qu...quoi ? Qu'est-ce que tu... Naïl... ce n'est pas possible...

Je me retourne vers Laïa qui se retient de pleurer. Ses lèvres et ses mains tremblent. Putain qu'est-ce que j'ai fait ?

— Je peux tout t'expliquer, Laïa... dis-je me levant.

Elle me regarde m'approcher lentement d'elle.

— N...non ne t'approche pas !

Elle se retourne et part en courant. Je lui cours après pour la rattraper.

— Laïa ! Je peux tout t'expliquer !
— Non ! Laisse-moi tranquille ! Va t'en !

Elle continue de courir. Je cours encore longtemps avant de la voir assise sur un banc, toute essoufflée.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant