Chapitre 40 - Naïl

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— Mon amouuur !

Afrah me saute dans les bras et me serre fort contre elle. Je la repousse gentiment, je n'ai pas envie qu'elle pense que je lui ai pardonné. Elle me regarde avec incompréhension et me demande :

— C'était bien ?
— Oui c'était super ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon week-end.
— Je suis contente pour toi.

Je pars dans ma chambre ranger mes affaires et je vais me poser dans le salon.

— J'ai acheté cette robe, tu en penses quoi ?

Elle tourne sur elle-même et attend patiemment que je lui réponde mais mon regard est captivé par son ventre.

— Tu n'aurais pas grossi ?
— Tu trouves ?
— Oui j'ai l'impression que tu as pris du ventre.
— Ah bon...

Ça sonne à la porte et Afrah va ouvrir toute excitée. Je l'entends ricaner avec une personne puis j'entends la porte se fermer. Elle revient accompagnée d'Esra. Je n'ai même pas le temps de me poser qu'on a directement une invitée.

— Salut, Naïl. Comment s'est passé ton week-end ? Tu étais en bonne compagnie, non ?
— Il s'est très bien passé c'est gentil de t'en inquiéter.
— C'est normal entre personnes qui se connaissent.
— Je vais chercher à boire et à manger.

Elle s'en va dans la cuisine et sa meilleure amie vient s'asseoir à côté de moi, sur la banquette.

— Tu t'es bien amusé avec ma cousine ?
— En quoi ça te regarde ?
— Tu ne devrais pas jouer à ce jeu là, Naïl. Tu peux très vite perdre avec moi.
— Je n'ai pas peur de toi, Esra.
— Tu devrais. Je ne suis pas celle que tu penses.
— J'en ai tellement entendu des phrases comme ça et personne n'est jamais passé à l'acte.
— Je suis différente des autres. Tu verras que si j'agis, tu t'en mordras les doigts.

Afrah revient dans le salon les bras chargés. Je me lève et je quitte la pièce.

— Où tu vas ?
— Me coucher. Je viens de faire un long trajet et je travaille demain.

•••

Je sens des mains se poser sur mon visage pour me cacher les yeux.

— Qui c'est ? dit-elle gaiement.
— Je ne sais pas... je pense que doit être... Laïa ?
— Gagné !

Je me retourne et elle se jette sur moi, le sourire aux lèvres. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi euphorique.

— Tu veux boire quelque chose ?
— Une limonade bien fraîche s'il te plaît.

Je retourne derrière le bar et je lui prépare sa limonade. Je rajoute des glaçons et un citron. Je lui fais une petite décoration sympathique avec une paille enroulée.

— Et voilà pour mademoiselle.
— Merci !

On discute pendant qu'elle sirote sa boisson. Je suis content qu'elle soit directement venue me voir après les cours.

— Alors le retour à la maison, pas trop dur ?
— Non ça va. Je suis rentrée de très bonne humeur, tellement que j'ai entendu Alice et Jean Renaud ruminer. Tu aurais dû voir ça.

La patronne nous rejoint et discute un peu avec nous avant de rentrer chez elle.

— Prends-toi un verre aussi, Naïl. Vos deux boissons sont offertes par la maison.
— Merci, Laetitia.
— De rien, les enfants. Tu t'occupes de la fermeture ce soir ?
— Pas de problème.
— Merci, à demain ! dit-elle en s'en allant.
— Tu veux que je reste avec toi jusqu'à la fermeture ? me propose -t- elle.
— Tu as cours demain et la fermeture n'est pas avant une heure du matin.
— Ayden me couvre et Alice ne dors pas à la maison ce soir donc je suis tranquille.
— Comme tu veux.
— Je peux t'aider ?
— Dans quoi tu veux m'aider ?
— À travailler.
— Tu sais prendre les commandes ?
— J'ai beaucoup observé les serveurs. Dis-moi juste ce que je dois faire.
— Tu demandes aux clients s'ils veulent boire ou manger et si ils te répondent manger tu prends la commande et si ils veulent boire tu m'appelles, je m'en chargerai.
— À vos ordres chefs !

Les clients terminent leurs consommations et s'en vont petit à petit. Une fois que tout est vide, je range les tables correctement et je ferme le restaurant.

— Alors ça t'a plu ?
— Oui mais je ne me vois pas faire ce métier pendant toute une journée. Il faut pouvoir tenir le rythme.
— Et oui qui a dit que ce métier était facile ?

Je me gare devant son bâtiment. Elle ouvre la portière mais ne sort pas tout de suite.

— Je me suis quand même bien amusée. Merci de m'avoir ramené. Bonne nuit.
— Bonne nuit, Laïa.

J'attends qu'elles soit bien rentrée pour démarrer. On a beaucoup rigolé ce soir et on s'entend très bien. J'espère que ça va durer, ces derniers temps tout va trop vite et tout peut basculer en un claquement de doigt.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant