Chapitre 17 - Naïl

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Je suis actuellement en compagnie d'Ayden. Depuis que sa sœur connaît une partie — infirme — de la vérité, je passe beaucoup plus de temps qu'avant avec eux. Il arrive parfois que ce soit eux qui viennent à la maison lorsque ma petite-amie est absente car elle, à l'inverse de Laïa, n'est au courant de rien.

— Elle t'aime bien tu sais.
— Qui ?
— Laïa.
— C'est cool.
— Tu ne m'as pas l'air content.
— Si bien sûr que si.
— Tu n'es pas très convaincant.
— C'est juste que je n'arrête pas de réfléchir ces derniers temps.
— À propos de quoi ?
— De tout.
— Je veux bien t'aider mais si tu ne me dis rien ça risque d'être compliqué.
— J'ai l'impression d'être un petit faible, je n'aime pas ça du tout !
— Juste parce que tu ne sais plus quoi faire ?
— Ouais. Je suis un mauvais petit-ami et je ne sais pas comment agir avec ta sœur.
— Écoute ton cœur et laisse-toi guider par ton intuition.
— C'est ce que je vais faire. Merci frangin.
— Tu peux compter sur moi, frérot.
— Bon changeons de sujet, j'ai l'impression d'être une meuf.
— Sale con ! rit-il. Sinon qu'est-ce que tu comptes faire ?
— Inviter ta sœur à sortir. En tant qu'ami bien sûr. Je ne veux pas rentrer dans l'infidélité.
— Et bien, tu as de la chance, dit-il en entendant la porte d'entrée, elle vient justement de rentrer.
— Salut les garçons ! dit-elle en entrant dans le salon. Vous allez bien ?
— Très bien. Bon je vous laisse je dois aller aux toilettes. Bonne chance, me souffle -t- il en me donnant un coup d'épaule.
— On se retrouve tous les deux ! s'exclame-t-elle.
— Ouais...
— Les cours sont d'un ennuie mortel et les professeurs nous assaillent de devoirs. Je suis épuisée ! dit-elle en s'effondrant à côté de  moi.
— Je connais ça... et dis-toi que les choses n'iront pas en s'arrangeant avec le temps.
— Tu fais des études supérieures, toi ?
— Bah oui attends, je veux pouvoir gagner ma vie une fois mes études terminées.
— Qu'est-ce que tu veux faire ?
— J'aimerais diriger les chantiers ou des équipes.
— Et qu'est-ce qui t'en as donné envie ?
— Je n'ai pas envie d'en parler.
— Je comprends.
— Je suis désolé mais... c'est comme ça.
— Non mais ne t'inquiète pas, je comprends, c'est ton choix.
— On pourrait peut-être discuter autour d'un verre ?
— Oui pourquoi pas, avec plaisir. Quand ?
— Maintenant ?
— Ok, accepte-t-elle en me souriant. Allons-y.
— Vous allez où ? demande Ayden en réapparaissant.
— Boire un verre.
— Ok amusez-vous bien.

Elle prend son sac, embrasse son frère et on s'éclipse hors de la maison.
On arrive dans une petite brasserie assez sympathique où je connais le gérant, c'est un ami de James. On s'installe à une table et on continue notre discussion.

— Hey Naïl !
— Salut Fabrice.
— Tu es en... charmante compagnie dis-moi. Qu'est-ce que je vous sers ?
— Un diabolo menthe et un thé s'il te plaît.
— Je vous apporte ça tout de suite.
— Tu le connais ?
— Oui c'est un bon copain.
— J'aimerais tant me souvenir de toi, de ta sœur et des autres... lance -t- elle soudainement.
— Ça te pèse ?
— Tu n'as pas idée... j'ai l'impression d'être une étrangère parmi les miens.
— Comment ça ?
— Je ne me souviens plus de grand chose tu vois ? Quelques souvenirs me reviennent par ci, par là mais c'est tout.
— Un diabolo menthe pour la demoiselle et un thé pour toi, Naïl, nous sert Fabrice.
— Merci. Tu disais ?
— Rien... rien de bien important je ne veux pas t'embêter.
— Tu ne m'embêtes pas.
— C'est juste que j'aimerais que ça redevienne comme avant. J'en ai marre de me dire que mes proches connaissent tout de moi alors que je ne sais plus rien d'eux. Tout s'est envolé et tout ça à cause d'un petit accident sur lequel nous ne savons rien !
— Observe la situation comme une possibilité de tout recommencer à zéro en oubliant les blessures du passé.
— Tu connais beaucoup de choses sur mon passé ?
— Hum... Je crois qu'il serait temps qu'on rentre, évité-je en me redressant.
— Ok...
— Par pitié ne me pose pas de question ! prié-je dans ma tête.

Je la raccompagne jusqu'à chez elle et je m'en vais. Je ne sais pas pourquoi mais quand elle m'a posé sa question, j'ai commencé à paniquer. Je ne savais pas quoi répondre. Faut-il que je lui dise la vérité ou faut-il que je la garde pour moi ?

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant