Chapitre 15 - Laïa

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Je suis toujours énervée contre Timothée. Je ne pensais pas ça de lui. Mais je ne sais pas pourquoi, je sens qu'il n'est pas comme ça. Je suis persuadée que c'est quelqu'un de bien. En remarque je vois du bon dans tout le monde vous me direz même si les personnes sont de la pire espèce. On ne naît pas mauvais, on le devient et si on le devient, on est capable de changer. C'est peut-être naïf mais j'y crois.

— Tu es toujours remontée contre moi ?
— Non ! dis-je sur un ton ironique. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— Bah on ne se parle plus trop depuis la dernière fois.
— Ah bon ? C'est bizarre tu ne trouves pas ?
— Écoute, Laïa... je sais que ça ne se fait pas ce que je t'ai dit et je n'aurais jamais dû lancer de rumeur et encore moins celle-là mais je le regrette.
— C'est un peu tard.
— Je sais et je m'en excuse ! Je te promets que je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas un mauvais gars. La seule chose regrettable chez moi c'est que je fume mais à part ça je ne suis pas le stéréotype des mecs que tu retrouves dans les films.
— Je sais.
— Ça me rassure. J'avais peur que tu aies une mauvaise image de moi après ça. Je ne voulais pas te porter tort d'autant plus que je t'apprécie beaucoup.
— On passe à autre chose mais la prochaine fois que tu me fais un mauvais coup, je ne serai pas aussi gentille.
— Il n'y aura pas de prochaine fois.

Il me sourit et m'attire contre lui. Je lui fais confiance, j'espère qu'il ne me trahira pas. J'en attends un minimum de sa part maintenant.

— C'est peut-être encore un peu tôt mais j'aimerais t'inviter à sortir si tu es d'accord.
— Oui pourquoi pas.
— Que dis-tu de vendredi ?
— Vendredi c'est parfait.
— Génial ! Je t'emmènerai manger dehors.
— Un petit fast-food m'irait bien, pas besoin de m'emmener dans un restaurant haute gastronomie.
— J'ai hâte d'y être ! dit-il en partant.
— Moi aussi.

Il est temps que je rentre à la maison. J'ai des tas de choses à faire pour demain. Je salue mes camarades et je m'en vais prendre mon bus. Il ne faut pas que je traîne si je ne veux pas le louper. Je m'installe correctement sur mon siège et je me repose. Je suis le dernier arrêt, j'ai un peu de temps devant moi. Je ferme les yeux deux minutes et des images me reviennent par milliers. Deux visages apparaissent : celui d'un homme et celui d'une femme, à peine plus âgés que moi. Un mal de tête vient s'ajouter à ce souvenir comme si ces images n'étaient pas suffisantes. J'ouvre immédiatement les yeux. J'ai chaud et j'ai du mal à respirer. Je me sens oppressée. J'ai besoin de sortir. Je me lève lentement et je vais voir le conducteur. Je vais devenir folle si je ne sors pas de ce bus dans les prochaines minutes.

— Excusez-moi... pouvez-vous me laisser descendre s'il vous plaît ?
— Je suis désolé mais je ne peux pas. Il faut attendre le prochain arrêt.
— S'il vous plaît, c'est urgent.
— Retournez vous asseoir.
— Je vous demande de vous arrêter pour que je puisse descendre ! À moins que vous ne vouliez que je fasse un malaise ?
— Vous...
— Vous êtes bouché ou quoi ?
— Je vais vous laisser descendre calmez-vous.

Le chauffeur s'arrête au premier arrêt et me laisse descendre. Ce n'est pas trop tôt ! Il ne me reste plus qu'à marcher maintenant.
L'air me fait un bien fou. Mon mal de tête s'est calmé et mon pouls est redevenu normal. Les médecins m'avaient prévenue que retrouver ma mémoire allait être difficile. Ils m'ont expliqué que les souvenirs me reviendraient et auraient certainement des effets sur moi mais je ne pensais pas que ça me causerait des crises d'angoisse et que je paniquerais.

— Tu en as mis du temps, dit ma mère en m'entendant rentrer.
— J'ai dû marcher.
— Le bus n'est pas passé ?
— Si. Je suis même montée dedans mais j'ai dû descendre et continuer à pied.
— Pourquoi ?
— J'ai fermé les yeux quelques secondes et je me suis remémorée certaines choses. Ça a entraîné une crise d'angoisse.
— Ça t'arrive souvent ?
— Non c'était la première fois.
— Viens m'en parler si ça persiste.
— Oui ne t'inquiète pas, maman.
— Tu veux en parler ?
— Si ça ne te dérange pas.
— De quoi te souviens-tu ?
— J'étais avec deux personnes et c'était le soir.
— Qui ?
— Je crois que c'était Stacy et Tybo.
— As-tu plus d'informations sur eux ?

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant