Chapitre 18 - Laïa

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J'ai appris il y a peu de temps qu'avant mon accident j'avais pour habitude d'écrire. Cela fait donc un bon et long moment que je ne l'ai pas fait, et je me dis qu'il serait peut-être temps de m'y remettre. Je pense que l'écriture peut s'avérer être un bon moyen de se libérer l'esprit et de s'abandonner. Je vais pouvoir confirmer ma théorie et, honnêtement, j'espère bien que ce moyen d'évasion me correspondra.
Je trouve le comportement de Naïl assez étrange. Depuis notre sortie à la brasserie de son ami, il me regarde bizarrement et j'ai l'impression de lire de la confusion dans son regard. Il m'a l'air perdu. Comme s'il perdait le contrôle de la situation. Il bégaye beaucoup en ma présence et lorsqu'on aborde mon passé, il devient pâle et effacé.

— Ayden ? je l'interpelle en entrant dans sa chambre.
— Tu ne dors pas ?
— Je n'y arrive pas. Je peux ?
— Bien sûr. Viens t'allonger à côté de moi, fait-il en me faisant un peu de place.

Je ferme la porte derrière moi et je m'installe à ses côtés.

— Qu'est-ce qu'il y a ?
— C'est à propos de Naïl.
— Pourquoi ? Tu as un problème avec lui ?
— Non.
— Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
— Je me pose un tas de questions c'est tout.
— Pourquoi ?
— Il n'est pas comme un frère pour moi c'est évident, je ne partage pas le même lien que tu as avec lui ! Ça ne se voit peut-être pas mais il y a quelque chose entre nous que je ne saurais définir. Tout me prouve que ce n'est pas notre vraie relation alors quelle est notre vrai lien ? Qui est-il vraiment pour moi ?
— Je ne peux pas répondre à tes questions, Laïa.
— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?
— Il est temps de dormir maintenant. Tu peux rester si tu en as envie. Dors bien, répond-il en se retournant.
— Toi aussi.

Je me positionne correctement et je ferme les yeux. Tout cela est bien étrange. Patience, Laïa, la vérité finira par éclater. Je compte bien en découvrir davantage lors de ma sortie avec Naïl.

•••

— Où est-ce que tu m'emmènes, Naïl ?
— On m'a dit que tu aimais les chevaux ?
— Oui mais je ne vois pas le... ah d'accord j'ai compris !
— Tu n'es pas si débile que ça finalement.
— Je ne te permets pas ! dis-je en lui donnant un coup sur l'épaule.

Il rit.

— Alors tu as deviné ?
— Dans un centre équestre ?
— Bingo !
— Je suis trop forte !
— Euh... non.
— Euh... si. J'ai trouvé notre destination.
— Parce que je t'ai donné un indice !
— Et alors je l'ai trouvée quand même.
— Bon ok t'es trop forte ! m'imite-t-il.
— Mais comment tu le sais ?
— De quoi ?
— Que j'aime les chevaux.
— Ah ah.
— C'est Ayden ?
— Peut-être, peut-être pas.
— Tu...
— Nous sommes arrivés ! Suis-moi.

Je le suis jusqu'à un bureau. Une dame vient nous accueillir.

— Bonjour jeunes gens.
— Bonjour ! J'ai réservé une balade à cheval pour deux personnes.
— Avec préparation des chevaux ?
— Oui.
— Accompagnateur ?
— Non.
— Vous avez réglé ?
— Oui, je suis venu la dernière fois.
— Votre nom s'il vous plaît.
— Cartez.
— Comme ça se prononce ?
— C'est ça.
— Ok je vous appelle ma collègue. Béatrice ?
— Oui ?
— J'ai un jeune couple qui attend pour monter.
— J'arrive, dit-elle en sortant d'une pièce. Suivez-moi s'il vous plaît.

On sort de l'accueil et on se dirige vers les boxes. La monitrice nous donne des bombes à nos tailles et nous attribue nos chevaux.

— Vous allez monter Fine et Picsou. Je vous laisse prendre leurs affaires et les préparer. Êtes-vous déjà monté à cheval ?
— Oui, dis-je.
— Et vous ?
— Bah... ouais...
— D'accord. Si jamais vous avez un problème, n'hésitez pas.
— Merci.
— Bonne balade, dit-elle en nous souriant.
— J'ai trop hâte !
— Alors qu'attendons-nous ?

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant