Chapitre 28 - Naïl

48 6 0
                                    

Je sors de mon entretien d'embauche où tout s'est bien passé. On a longuement parlé avec les propriétaires qui connaissent ma situation. Ils se sont montrés compréhensifs et m'ont expliqué le fonctionnement. Bien entendu je ne suis pas là pour paresser mais pour travailler. Les plats ou boissons que j'offrirai aux clients seront déduits de ma paie, ce que je comprends et les horaires sont stricts. Et grâce à mes différentes sources de motivations, j'ai réussi à décrocher la place.

— Alors ton entretien ? m'interroge Afrah.
— Super j'ai eu le job.
— Je suis trop contente pour toi ! Tu commences quand ?
— Dès demain.
— Génial. Que t'a dit le patron ?
— J'ai expliqué ma situation...
— En me mentionnant ?
— Non et laisse-moi continuer s'il te plaît. Je disais que je leur ai expliqués ma situation et ils se sont montrés compréhensifs. Ils m'ont dit que pour obtenir une bonne paie, il faudrait que je travaille beaucoup et si tout se passe bien, il me laisserait diriger le personnel le dimanche puisqu'il ne travaillent pas ce jour là.
— C'est une bonne nouvelle mais ça veut dire qu'on passera moins de temps ensemble ?
— Oui c'est le risque avec l'école et le boulot.
— Ah...
— Mais ce restaurant marche très bien, apparemment il est toujours blindé de monde car c'est le meilleur de tout le département alors les pourboires et les salaires sont élevés.
— Ça veut dire qu'en deux mois tout sera rétablie ?
— C'est possible, je ne sais pas.

J'envoie un message à Ayden pour lui annoncer la bonne nouvelle et pour lui donner mes horaires de travail comme ça il pourra passer me voir.

•••

C'est la fin d'après-midi et qui dit fin d'après-midi dit la fin des cours. La journée a été longue et pénible mais malheureusement pour moi, elle n'est pas prête d'être terminé.
Je vais me changer dans les toilettes et je pars directement au travail. Je n'ai pas le temps de repasser chez moi, c'est pour cette raison que j'emporte toujours ma tenue de travail dans mon sac.

— Bonjour tout le monde ! salué-je en entrant dans le restaurant.
— Bonjour, Naïl ! répond mon patron. Tu restes au bar cette semaine et tu prends les commandes.
— Ça marche, patron.

Je pose mes affaires et je me mets au travail. Encore une fois, tout est remplie. On va avoir du boulot aujourd'hui.

— Bonjour messieurs, dames, dis-je en me dirigeant vers une table. Que désirez-vous ? Manger ? Boire ?
— Manger.
— Je vous envoie ma collègue, expliqué-je en leur donnant le menu, elle prendra vos commandes. Bonne dégustation et bonne soirée parmi nous.

J'appelle ma collègue pour qu'elle puisse prendre leur commande et je vais servir une autre table.

— Tenez !
— Merci jeune homme !
— À votre santé, sourié-je.

Je retourne derrière le bar et je me charge des boissons alcoolisées pour les clients qui se trouvent au comptoir.

— Garçon ! m'interpelle une voix qui m'est familière.
— Ayden ! Qu'est-ce que je te sers ?
— Une bière s'il te plaît.
— Laquelle ?
— La meilleure que tu as.
— Je te l'apporte tout de suite.

Je prends un verre et je le remplis à la pompe à bière.

— Tiens.
— Merci.
— Que me vaut l'honneur de ta visite ?
— Je suis venu voir si tout allait bien pour toi.
— Excusez-moi ! m'appelle un client. Pouvons-nous avoir l'addition ?
— Tout de suite.

Je vais à la caisse, je marque leur consommation et récupère le ticket que je leur ramène. Une fois payé, je récupère l'argent et je retourne au bar.

— Tenez, monsieur, dit la jeune femme en me donnant cinq euros de pourboire.
— Merci beaucoup.
— Merci à vous. Bonne soirée.
— À vous aussi, au revoir et au plaisir de vous revoir.

Cela fait à peu près plus d'une semaine que je suis ici et je me fais environ trente euros de pourboire par jour lorsque je travaille le soir. Les clients sont assez généreux et si on les sert bien, les pourboires sont élevés. Et oui, la récompense va avec l'attitude.

— Que disions-nous ? me retourne-je vers mon ami.
— Je vois que tu t'en sors bien !
— Oui j'aime bien l'ambiance, les clients sont polis et agréables et mes patrons sont très gentils.
— Tant mieux, je suis content pour toi.
— Merci de m'avoir trouvé cet emploi.
— Je n'y suis pour rien.
— Ne joue pas les modestes.
— Non c'est la vérité, je n'y suis pour rien. C'est Laïa qui t'a trouvé ce job.
— Laïa ?
— Oui. Elle connaît la patronne alors elle a pensé qu'ils pourraient t'aider.
— Il faudrait que j'aille la remercier.
— Tu veux que je lui fasse passer le message ?
— Non je la remercierai moi-même. Merci d'avoir proposé.
— D'ailleurs comment ça se passe entre vous ?
— Je ne sais pas trop où on en est. On ne s'est pas revu depuis que je lui ai dit la vérité. Enfin bref, je te ressers une boisson ?
— Non merci.
— Je te l'offre.
— Non c'est ton argent.
— La deuxième boisson alors.
— Ok mais seulement la deuxième boisson.
— Ça marche.

Je lui prépare un cocktail et je le sers.

— Tiens, dit-il en me tendant un billet.
— Pourquoi tu me tends ça ?
— C'est un pourboire.
— Range ça.
— Tu ne peux pas refuser un pourboire.
— Mais c'est ton argent.
— Et c'est le tien maintenant. Arrête de me faire chier et prends ce que je te donne.

Je finis par céder en le remerciant.

•••

Il est minuit passé et le restaurant commence à se vider ce qui signifie la fin de mon service. J'aide le personnel à ranger les tables correctement et à les nettoyer. Je range aussi les tables extérieures et le bar.

— Tu peux rentrer chez toi, Naïl. On s'occupe de la fermeture, me dit Laetitia.

Je rends mon tablier, je leur souhaite une bonne nuit et je rentre chez moi. Je suis épuisé !

— Bonsoir mon amour !
— Bonsoir.
— Je t'ai réchauffé ton repas.
— Merci.

Elle me le ramène et je commence à manger.

— Tu te souviens de notre conversation ?
— Laquelle ?
— Celle où on parlait de devenir parent.
— Je ne sais pas si c'est une bonne idée, Afrah. Je me vois mal avec un gosse alors qu'on galère à payer les factures.
— Tu ne veux plus avoir d'enfant ?
— Non.
— Je vais me coucher, bonne nuit, répond-elle, déçue
— Dors bien, Afrah.

Je suis désolé si je lui ai fait de faux espoirs mais je ne me vois pas avoir un enfant à vingt ans. J'y ai beaucoup réfléchi lors de ma semaine de vacances et je n'ai pas envie qu'Afrah soit la mère de mon enfant.

[2] Souviens-toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant