1. Ma vie

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Shadows - Sabrina Carpenter

  Mes yeux s'ouvrirent sur un plafond sombre, crasseux et abîmé par le temps

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  Mes yeux s'ouvrirent sur un plafond sombre, crasseux et abîmé par le temps. À force de le voir quotidiennement, il m'apparaissait familier, presque apaisant. Onze ans que je vivais dans cette chambre, et même si elle était loin d'être apparentée à une vraie chambre, elle était devenue ce qui se rapprochait le plus d'une maison pour moi. Ici personne ne pouvait venir me déranger. Qui voudrait rentrer dans le taudis de la boniche de la maison ? Personne.

J'avais eu dix-sept ans l'année dernière, et je me demandais encore pourquoi je restais ici. Mais quand on y pensait, dix-sept ans dans une vie, qu'est-ce que c'était ? Pas grand chose, à peine un quart de siècle. Sauf que pour moi, ce n'était que le début d'un long chemin vers l'antre de Satan, quoique parfois j'avais l'impression d'y être déjà. Au milieu des petits diable et du chien Cerbère.

Je me levai avec difficulté de mon lit miteux. Il n'avait rien d'extraordinaire. C'était un lit simple, avec des barreaux de métal comme les lits de prison et un mince matelas sali par le temps. J'avais pour seule literie, un oreiller usé et sale, dont le tissu était arraché et une fine couette tout aussi crasseuse. Pas très original finalement. Malheureusement, je n'avais jamais trouvé le temps de customiser ma literie pour qu'elle ressemble à quelque chose de plus propre.

Lorsque les couvertures n'étaient plus sur moi, je sentais l'air frais du matin envahir toute la pièce. J'avais de la chance de vivre en Australie sur ce point, il ne faisait jamais trop froid. Plutôt pratique parce qu'il n'y avait ni cheminée, ni chauffage dans ma chambre. Les hivers rudes n'étaient pas familiers ici, et s'ils l'avaient été, je crois que je ne serais plus ici pour pouvoir en parler.

En posant les pieds sur le vieux parquet, je balayai ma chambre des yeux. Mon lit se trouvait au centre de cette pièce sombre, même avec les rayons du soleil qui traversaient les rideaux. Quatre murs noirs qui formaient un carré. Une simple ampoule pour éclairer la pièce. À côté de mon lit, une table basse ébréchée en bois simple sur laquelle trônait un livre, un conte pour être exacte.

Le petit chaperon rouge. C'était mon conte préféré parce qu'il me rappelait chaque jour qu'il y avait toujours un danger pour nous guetter, même s'il paraissait complètement inoffensif, un loup qui s'apprête à nous tomber dessus. La meilleure leçon que j'en avais retenu, c'est que tout ne finissait pas toujours bien, les contes de fées n'existaient pas. Je l'avais compris très vite, à l'âge de six ans, quand la lanière de cuir d'un fouet s'est abattue sur mon dos avec une force effroyable.

En face de mon lit se trouvait une petite commode, en bois également, recouverte d'une fine couche de poussière que je n'avais pas le courage de nettoyer. Les bords y étaient éméchés et les tiroirs ne disposaient plus de poignets mais de simples petits écrous avec lesquels je m'écorchai les doigts chaque fois que j'ouvrai un compartiment. À ses côtés, une simple table tordue munie d'une chaise bancale qui me servait de bureau. C'étaient là les seuls biens que je possédai. Pas terrible pour une chambre d'adolescente.

Dark (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant