Dès ma plus tendre enfance, j'ai compris la définition du mot survivre. J'ai appris à vivre dans l'ombre des autres, l'ombre de cette famille. Un jour j'ai arrêté de compter les fois où j'avais été marqué au fer rouge parce que cela n'avait plus auc...
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J'étais vivante et en pleine forme. Étrange quand je me remettais toujours de l'injection d'un virus soi-disant mortel pour la moitié de l'humanité. Mais d'après James, tout était parfaitement normal. Quand j'avais enfin ouvert les yeux, lui et toute son équipe avaient sauté de joie. J'avais survécu, certes, mais je ne voyais pas en quoi ça l'encourageait dans son plan.
La première chose que j'avais remarqué c'était que je n'étais plus sur le siège sur lequel on m'avait installé, pourtant, les capteurs étaient toujours là. Ensuite, et ça m'avait beaucoup inquiété au départ. Je baignais dans mon propre sang. Littéralement, il s'était écoulé de la même manière que sur les corps que j'avais vu dans SOF. Sauf qu'ils n'y avaient pas survécu, et moi j'étais en vie. Et malgré tout ce que je savais à propos de ce virus, ça ne me permettait pas d'expliquer pourquoi j'étais là, vivante.
James m'avait expliqué avec rapidité, et contrariété comment s'étaient passés les tests précédents. Avec des sujets maltraités aussi. En fait, la seule chose qui me différenciait moi des autres, c'était que j'étais battue depuis mon enfance et qu'en plus de ça, j'avais vécu des traumatismes plutôt important dès mon plus jeune âge. Tandis qu'eux, si j'avais bien compris, avaient été kidnappés puis déportés à l'intérieur de SOF afin d'être préparés aux tests. Ils avaient subi la même chose que moi. Mais quand ce n'étaient pas des choses qui étaient quotidiennes pour vous, ça pouvait être effrayant, si ce n'était pire que traumatisant. En soi, on avait subi la même chose, mais pas sur la même duré puisque moi, j'étais déjà habituée à ce genre de choses. Pas eux.
Voilà la conclusion qu'en avait tiré James, mais il ne semblait pas certain. Et moi je ne savais pas, après tout, j'étais loin d'être une scientifique. Tout ce que je savais maintenant, c'était que pour survivre au virus, il fallait avoir subi des traumatismes, traumatismes qui avaient affectés notre manière d'être et de penser. Est-ce que c'était le seul facteur ? Bonne question. Et si James l'utilisait sur des populations entières, combien survivrait ? Est-ce qu'il comptait l'utiliser sur toute la planète ? Pourquoi ?
Ces questions revenaient constamment, je manquais d'informations et James ne voulait pas m'en donner. Mais la question qui revenait le plus souvent c'était pourquoi ? Ça me rendait dingue de ne pas être capable de trouver son intérêt dans tout ça. Parce que je ne voyais pas en quoi tuer presque toute la population mondiale pourrait lui être favorable.
Et par dessus tout, pourquoi s'intéressait-il tant à Ilyas ? D'accord, Ilyas avait perdu ses parents très jeune et il lui était arrivé des choses horribles mais pourquoi serait-il intéressant de l'emmener ici ? Est-ce que James voulait lui injecter aussi le virus ? Il n'avait jamais été battu, il avait juste vécu des moments difficiles pour un gosse. Est-ce c'était suffisant pour qu'il survive au virus ? La seule façon de le savoir, c'était de lui injecter. Et j'empêcherais ça par tous les moyens possibles.
