23. Problème

1K 67 2
                                    

No Fear - Black Violin

    Draps froids, pièce vide, silence, lever du soleil, corps chaud

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

    Draps froids, pièce vide, silence, lever du soleil, corps chaud. Il était parti, Ilyas n'était plus dans la chambre depuis un bon moment déjà. Aucune trace de lui, pas un seul mot, rien, juste ce silence inquiétant dans la chambre et cette intuition qui me hurlait que quelque chose clochait. J'enfilai des vêtements, ou plutôt un vieux jean et un sweat-shirt du placard d'Ilyas. Porter son odeur était en quelque sorte rassurant. Puis les sacs noirs dans un coin de la pièce attirèrent mon regard, ils étaient tous remplis, armes, documents, vêtements, et d'autres choses partiellement utiles.

Devais-je rester ici ou partir à la recherche d'Ilyas dans la maison ? Les minutes défilaient et mon fessier n'avait pas bougé du bord du lit. Je voulais rester là mais une voix à l'intérieur m'incitait fortement à sortir, et en l'écoutant je savais qu'il y aurait des problèmes. C'était cette même voix tenace qui était apparue avant qu'Ilyas ne débarque dans ce salon luxueux en nous ordonnant de déguerpir en vitesse. Je finis par me lever et franchir la distance qui me séparait de la porte, sur le chemin je récupérai un petit couteau que j'enfouis ensuite dans mon sweat.

Pourquoi je l'avais pris ? Aucune idée, l'instinct me l'avait soufflé. N'était-il pas censé ne pas avoir de risque ? J'étais chez James avec Ilyas. Et justement, en fait, là était le problème. J'étais chez James, donc pas en sécurité. Non juste à portée de main. Ma main sur la poignée de la porte me parut très lourde, un poids qui se serait abattu à sa surface. J'ouvris la porte avec lenteur, pas un bruit dans le couloir, un silence étouffant, même les mouches avaient disparu. Le genre de silence qu'on entend nulle part ailleurs que dans notre tombe. Sur mes gardes, je traversai les couloirs, vérifiant chaque angle. J'étais persuadée que quelque chose clochait mais en apparence tout semblait normal.

Quand je fus en haut de l'escalier, mon corps s'arrêta net, des frottements de vêtements avaient alerté mes oreilles, mais ils étaient tellement discrets que je crus avoir halluciné. Ok, réfléchis deux minutes Ever. Soit tu es totalement folle, soit il se trame vraiment quelque chose et dans ce cas j'avais bien entendu. L'escalier était à la vue de tous, seulement les barreaux de marbre blanc qui le précédaient étaient plutôt larges et puisqu'ils reliaient l'escalier au mur, j'allai pouvoir jeter des coups d'œil discret. Je m'accroupis, dos au mur, afin de m'allonger sur le sol, chose faite, je pris appuie sur mes coudes et je laissai dépasser ma tête de quelques centimètres, juste assez pour avoir un bon angle de vue sur l'étage du dessous et le rez-de-chaussée.

Tout paraissait à sa place, mais pour avoir nettoyé des milliers de fois chaque recoins, je remarquai le miroir, d'habitude à côté de la porte d'entrée, qui était décalé. Pas beaucoup, suffisamment pour que moi je le vois. Et je savais exactement pourquoi. En temps normal, le miroir permettait de voir derrière l'escalier et sur les côtés. S'il n'était plus à sa place c'était parce qu'on ne devait pas pouvoir s'en servir pour démasquer quelqu'un. Plus j'y réfléchissais et plus c'était évident, se planquer derrière l'escalier était l'endroit idéal si l'on voulait tirer sur quelqu'un sans être vu, l'angle était parfait, et de face il était presque impossible de le voir.

Dark (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant