Dès ma plus tendre enfance, j'ai compris la définition du mot survivre. J'ai appris à vivre dans l'ombre des autres, l'ombre de cette famille. Un jour j'ai arrêté de compter les fois où j'avais été marqué au fer rouge parce que cela n'avait plus auc...
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Rejoins-moi dans ton café habituel. Voilà les quelques mots que m'avait adressé Ilyas ce matin même. Suite à notre discussion sur la plage, il avait décidé de me montrer que je pouvais avoir confiance en lui. Je n'imaginai pas que ces plans interféreraient dans ma vie habituelle mais évidement Ilyas était quelqu'un de très intelligent, cela devenait même flippant qu'il sache où je passais le plus clair de mon temps après les cours.
En compagnie de Leïa, qui fidèle à elle-même sirotait son Coca Cola, je patientai ou plutôt m'impatientai dans le café, vérifiant les passants toutes les minutes.
- Tu peux arrêter de claquer tes ongles sur la table s'il-te-plaît ? intervint la boxeuse.
Je lui jetai un regard assassin et je commençai à me grignoter les ongles à défaut de pouvoir pianoter sur la table. Le regard noir qu'elle me lança suffit à me faire arrêter tout mouvement.
- Depuis que tu es arrivée ici tu ne cesses de regarder par la fenêtre et je ne supporte plus d'entendre tes ongles, qui en passant sont mal entretenus, faire du bruit sur toutes les surfaces de ce café. Alors, qu'est-ce-qui se passe ?
Je pensais pouvoir dire que maintenant je connaissais Leïa depuis suffisamment de temps pour lui en parler, seulement quelque chose m'empêchait de lui expliquer la situation dans son ensemble.
- Je suis juste un peu nerveuse, me justifiai-je en tentant un faux sourire.
- Pourquoi ?
Moi-même je ne savais pourquoi j'étais aussi stressée, peut-être parce qu'Ilyas allait débarquer ici et que mon amie le reconnaîtrait forcément ou bien j'avais peur qu'il ne vienne pas. Ou encore était-ce parce que j'allai me retrouver seule avec lui ? Non tout cela n'avait aucun sens, j'avais été des dizaines de fois seule avec lui sans aucun problème, alors pourquoi je me sentais aussi mal ?
- Aucune idée, soufflai-je.
Elle rit.
- Tu es un sacré spécimen Ever.
J'esquissai un léger sourire à sa remarque puis j'engloutis son reste de crêpe lorsque la sonnette retentit. Le ventre nouée j'observai l'individu qui venait d'entrer se diriger droit vers nous d'une allure calculée. Accompagné de son éternel costume noir qui lui allait à la perfection, il ne manquait plus que des lunettes de soleil pour qu'il ressemble aux agents secrets comme James Bond.
Il me sembla l'avoir fixé trop longtemps puisque Leïa suivit la trajectoire de mon regard et sa mâchoire faillit se décrocher quand elle s'est retournée vers moi. Ilyas s'arrêta à ma hauteur et mon amie se leva instinctivement ayant retrouvé tout son sang froid.
- Ce ne serait pas l'homme qui tu m'avais dit n'être « personne » la première fois qu'on s'est rencontrées ? demanda-t-elle en examinant Ilyas sous toutes les coutumes.
