37. Face à face

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Mount Everest - Labrinth

Mount Everest - Labrinth

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    Huitième jour.

La frontière vers l'inconscience, le bord vers l'autre côté. Il existait. Ce sentiment étouffant, oppressant qui compresse la poitrine. Il existait. Cette peur bleue de manquer d'air. Elle existait. L'instinct qui te criait de respirer, d'avaler une goulée d'air frais, il existe. Ce besoin immédiat d'air, d'air frais et d'extérieur. Cette dépendance à l'air frais qui te ferait perdre la tête si tu ne réagissais pas. Elle existait.

Le réveil d'une deuxième personne à l'intérieur, il existait aussi. Cette angoisse, qui montait toujours un peu plus. Elle existait. Autant que les mains qui tremblaient et le cri de cette deuxième personne qui t'ordonnait de respirer. Qui t'ordonnait de vivre. Tu peux le faire. Tu sais que tu peux le faire. Mais si tu le fais tu basculeras définitivement de l'autre côté. Tu ne frôleras plus l'inconscience, tu y seras, à part entière.

Impossible de bouger le petit doigt, de se déplacer ou d'espérer atteindre l'objectif. C'est le plus cruel, c'est si près et en même tant si loin. Je savais que c'était là mais je savais aussi que c'était hors de ma portée. Que je pourrais déployer n'importe quels efforts, ils seraient voués à l'échec. Après tout l'échec c'était ce qui me définissait.

Et puis sans prévenir, c'est l'air qui venait à toi. Il s'engouffrait par ta bouche, ton nez, parcourant toutes les parois pour atteindre les poumons et te donner ce que tu attendais tant. Une fois que tu pouvais reprendre une deuxième inspiration et de nouveau goûter à cet air frais. Tu sais que c'est fini, que c'est vraiment fini. Et que rien ni personne ne pourra plus t'empêcher d'inspirer et d'expirer.

Voilà comment l'Homme ressentait la noyade. Comment j'avais ressentis la noyade, comme si tu t'étouffais toi même alors que tout ce que tu avais à faire c'était inspirer. C'était sûrement l'une des tortures les plus cruelles mais c'était aussi l'une des plus basique et simple à expérimenter. C'était aussi celle que j'expérimentai tous les jours.

James avait la même routine de torture, et je l'avais compris dès mon troisième jour ici. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas lui qui me faisait mal, il avait toute une ribambelle d'hommes en blouses blanches sous ses ordres. Les séances étaient les mêmes, chaque jour, depuis une semaine. Tout se déroulait dans le même ordre, aux mêmes heures, c'était très précis. À chaque fois, chacune des tortures duraient un temps précis. Je savais à quoi m'attendre chaque jour, tellement que ça en devenait lassant.

Après la noyade dans l'eau froide, j'avais droit aux chocs électriques sur plusieurs parties du corps, toujours les mêmes, pas loin du coeur, près de mes oreilles, et sur chacun de mes organes vitaux. Puis, après m'avoir drogué, on m'enfonçait des piques de métal très fin dans chacun des doigts d'une main, et si au début on ne sent rien à cause de la drogue, une fois qu'elle se dissipe c'est insupportable. C'était celle que je détestais le plus. Ensuite, c'était la brûlure au fer chauffé à blanc, à deux endroits très précis. Une sur mon flanc gauche et l'autre sur mon poignet droit. Pas très agréable non plus. Et pour finir, j'avais toujours le droit au fouet, seulement sur le dos et la poitrine.

Dark (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant