Une semaine plus tard
Zeyna Fall
Mains derrière ma nuque, couchée sur le dos je regardais le plafond sans même le voir. Depuis mon retour au pays, je n’arrête pas de penser à ma famille à Saint-Louis. Je me demande ce qu’elle devient actuellement. Comment va ma mère ? Mon père ? Mon frère Tapha et ma sœur Sophie ? D’ailleurs elle doit devenir une très belle femme désormais. Et ma tante Anta ? Coumbis ma meilleure-amie ? Je suis tellement nostalgique de ma famille même si je ressens encore une toute petite colère contre mon père pour tout ce que j’ai vécu par sa faute. Je m’en veux aussi tellement de n’avoir pas su lui tenir tête et refuser coûte que coûte de rentrer dans ce maudit mariage. J’aurais dû me battre de toutes mes forces au lieu de…Je sens mon visage se mouiller de larmes tellement la douleur est encore présente. J’ai encore tellement de ressentiment envers moi-même et envers ces personnes qui…sniff ils me manquent tellement. Je me lève et me dirige vers ma valise non encore défaite pour y tirer une grosse enveloppe d’où est écrit en gros caractère mon nom. Je grimpe sur mon lit, m’assois en califourchon avant de vider le contenu de l’enveloppe. En découvrant de nouveau le chapelet de ma mère que m’avait fait parvenir mon frère via le docteur Serre, je ne pus m’empêcher de contenir de nouveau mes larmes me rappelant les moments où je la voyais égrener son chapelet durant les heures de prière. Je me rappelle qu’elle m’avait une fois dit que ce chapelet était le seul souvenir qu’il lui restait de sa mère avant qu’elle n’ait eu à quitter définitivement la maison de ses parents afin d’épouser mon père. Et c’était aussi la dernière fois qu’elle ait eu à voir sa mère…je me rappelle qu’à chaque fois qu’elle nous narrait cette histoire mes frères et moi, elle avait toujours les larmes aux yeux. Cela lui rappelait de douloureux souvenirs qu’elle a toujours su garder pour elle malgré notre insistance à vouloir tout savoir de nos grands-parents qu’on a jamais connu d’ailleurs. Oh maman comme tu me manques ! Me dis-je intérieurement en essuyant mes larmes avant d’ouvrir la dernière lettre reçue de mon frère avant le décès du docteur Serre.
« Très chère petite-sœur, chaque jour qui passe sans toi devient un jour encore plus triste. J’espère que tu vas bien là où tu te trouves actuellement. Tu nous manque beaucoup tu sais, nos vies sont devenues très vides et très tristes sans toi à nos côtés. Certes que c’était le meilleur choix à faire pour te sauver mais c’est un choix très difficile à supporter vu combien tu comptes pour nous. Maman n’arrête pas de prier pour toi et de penser à toi. Peu importe où tu peux te trouver, ses prières et les nôtres t’accompagneront toujours. Sophie se débrouille très bien dans les études d’ailleurs si tout va bien dans deux ans elle sera en classe de terminale pour passer son baccalauréat. Quant à moi j’ai fini par obtenir mon diplôme d’infirmier d’Etat et si tout va bien je ferai ma demande officielle à Coumbis d’ici l’obtention de son diplôme de Sage-femme d’Etat. N’oublie pas de me porter dans tes prières afin qu’elle puisse dire oui. Tu la connais mieux que moi donc tu peux te douter que ce ne sera pas chose facile vu son fort caractère. Ma petite-sœur chérie tu ne sais pas quel vide tu as laissé dans nos vies depuis cette fameuse nuit. Concernant notre père et notre tante, je n’ai nullement envie d’en parler car si tu savais petite-sœur, si tu savais combien… »Maman : Zeyna !fus-je interrompue par maman qui venait de faire son apparition dans la chambre.
Zeyna : Euh maman, bégayais-je avant de cacher très vite la lettre pour ne pas la rendre triste en la découvrant. Tout va bien ?
Maman : Chérie tu n’as pas à la cacher tu sais ! C’est la dernière lettre que tu as reçue de ton frère n’est-ce pas ?me demande-t-elle en venant s’asseoir en face de moi. Si c’est pour nous que tu t’inquiètes tu ne devrais pas ok. En plus ce n’est pas ton rôle de t’inquiéter pour nous, ce rôle ne revient qu’à ton père et à moi. Elle te manque beaucoup ta famille n’est-ce pas ? Tu sais que si tu veux les revoir, ton père et moi n’y verront aucun inconvénient à ça. Tu n’es pas notre propriété mais notre fille autant que tu es et resteras encore la leur. Et on a toujours su que tu avais une autre famille que tu voudras revoir tôt ou tard. D’ailleurs on s’était déjà préparé à cela donc sache que tu as notre accord si tu as envie de les revoir et j’imagine qu’ils doivent te manquer beaucoup et vice-versa. Alors sèche tes larmes chérie et souris ok ! Tu ne nous vexeras ni nous blesseras aucunement si tu as envie de les revoir un jour.
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Zeyna: Comme un Phoenix qui renaît de ses cendres
ActionBrisée dans son être, elle l'a été sur tous les plans. Blessée dans son âme, nul ne peut en démentir. Mais comme le Phoenix réussira-t-elle à renaître de ses cendres? Entre mariage forcé, famille cupide, viol, violence physique,séparation, trafic de...