Quarante-sixième partie :

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Deux jours plus tard

Zeyna Fall

Papa : Sois prudente mon bébé et quoiqu’il se passe là-bas n’hésite pas une seconde à m’appeler. Tiens-moi au courant de tout s’il te plaît, me dit-il en aparté en me serrant fort dans ses bras.

Zeyna : Promis papa, le rassurais-je en lui déposant un bisou sur la joue, je ferais attention à moi. Ne t’inquiète pas pour moi, en plus Abdou Karim sera là et son frère aussi, tout comme Sophie. Je suis entre de bonnes mains papa.

Papa : Je sais mais cela ne m’empêche pas pour autant de m’inquiéter pour toi mon bébé. Je suis ton père et c’est mon rôle de m’inquiéter, c’est le rôle de tout parent d’ailleurs. Tu es la plus belle chose qui nous soit arrivée ta mère et moi et je t’aime énormément tout comme ta maman aussi…

Zeyna : Je sais papa et je vous aime aussi énormément, n’en doutez jamais. Je veux aussi que tu me promettes de prendre soin de maman en mon absence et si jamais quelque chose arrive, quoique ce soit, je t’en supplie appelle-moi et je rentre aussitôt. Promets-le-moi papa ?lui demandais-je à mon tour alors qu’il me regardait avec pleins d’émotions.

Papa : Promis ma chérie !me dit-il en me serrant de nouveau dans ses bras avant de se détacher. En plus Julie rentre de voyage dès demain, elle saura détendre ta mère avec sa joie de vivre éternelle. Bon maintenant je vais te laisser boucler tes affaires et retourner auprès de ta mère avant qu’elle ne se doute de quoique ce soit et se sente mal encore.

Zeyna : Très bien, vas-y. D’ailleurs j’ai presque fini et Abdou Karim ne va sans doute plus tarder.

Il m’embrasse sur le front avant de retourner auprès de maman me laissant ainsi dans mes pensées.
Comme la vie peut être étrange parfois. Il y a encore quelques années plus tôt, j’avais juré ne plus jamais vouloir le revoir de ma vie et aujourd’hui me voilà en train de faillir à cette promesse. Et tout ça parce qu’il est peut-être sur le point de mourir. C’est vraiment drôle que je puisse encore ressentir pour lui quelconques sentiments affectueux après tout ce qu’il a osé me faire. A cause de lui, j’ai découvert ce qu’était la haine, la rancœur, le mépris, le dégoût, la peur, la méfiance etc. Alors qu’autrefois je n’étais que joie de vivre, amour, pardon, insouciance. D’un jour à l’autre il m’avait arraché tout ça et même mon enfance au passage et je l’ai détesté pour ça. Je l’ai haï comme jamais je n’aurai cru le faire un jour et tous les hommes au passage. Mais heureusement que je me suis reconstruite et j’ai réappris à pardonner, à aimer et à avoir confiance et tout ça grâce à papa Jules, maman Hawa, docteur Serre et Julie et une autre partie grâce à Abdou Karim. Cet homme si merveilleux que le bon Dieu a mis sur mon chemin m’a sauvé on peut dire. Avec tout ce travail fait sur moi, je m’évertuerai à ne plus redevenir cette fille que mon père avait réussi à créer il y a quelques années. Je vais aller le voir et lui dire que je l’aime et lui pardonne tout ce qu’il m’a fait par le passé et qu’il peut enfin se pardonner lui-même pour toutes ses erreurs. Je veux enfin avancer dans ma vie et construire quelque chose de beau, de solide et de durable avec Abdou Karim et pour que cela puisse arriver, il va falloir faire table rase de ma vie passée et enfin me tourner vers mon futur. C’est sur cette note que je me lève, valise en main et m’en vais rejoindre mes parents au séjour le temps que mon petit chéri arrive.

Maman : Bébé tu es sûre que tu n’as rien oublié ? Tu as bien ton ordi avec tous les documents sur le colloque ?

Zeyna : Oui maman ne t’inquiète pas, Julie m’a tout fait parvenir par mail. Et non je n’ai rien oublié maman chérie, ne te fais pas de souci.

Comme vous l’avez deviné, on ne lui pas dit la vérité sur mon voyage. Nous ne voulions pas l’inquiéter encore plus après ce qui s’est passé dernièrement. Donc nous l’avions fait croire que je me rendais à un colloque à Kédougou auquel un de nos plus gros donateurs nous avait conviés. Ces derniers, pour un partenariat durable, souhaitaient nous aider à dégoter d’autres donateurs et au passage récolter plus de fonds auprès d’eux pour pouvoir élargir notre domaine d’activité dans le tout territoire sénégalais et pourquoi pas dans les pays frontaliers.

Zeyna: Comme un Phoenix qui renaît de ses cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant