Zeyna: Comme un Phoenix qui renaît de ses cendres

Neuvième partie :

Deux jours plus tard

Zeyna Fall

Ça fait maintenant cinq jours que j'ai intégré cette école que Tonton Jules m'a trouvée pour que je puisse reprendre mes études et plus pour m'aider aussi à oublier un peu cette fausse couche et tout ce qui m'est arrivée dernièrement en me focalisant sur mes cours. Je ne dirai pas que c'est efficace à cent pour cent mais ça m'aide un peu car au moins je ne pense pas trop à tout ça. J'arrive un peu à m'évader quand je suis en cours et ça me fait beaucoup de biens. J'ai pu intégrer cette école sans souci car le directeur est un bon ami à Tonton Jules et aussi parce que le Docteur Serre lui a fait parvenir mon dossier scolaire et quelques uns de mes papiers que mon frère a pu récupérer afin que mon inscription soit validée. Tonton Jules et Tata Hawa sont vraiment de bonnes personnes et essayent vraiment de m'aider à oublier ces moments en me chouchoutant comme ils peuvent. Ils sont tout le temps aux petits soins avec moi comme jamais je l'ai été mais malgré ça je n'arrive pas à oublier et dépasser ces moments. J'essaie mais je n'y arrive pas. Je fais toujours des cauchemars d'ailleurs où je vois Malick qui vient avec des hommes me prendre avec une voiture et m'emmener très loin d'ici malgré mes supplications. Je suis tout le temps sur le qui-vive, j'ai toujours la peur au ventre là où je suis…Durant ces deux derniers mois depuis ma fausse couche, j'ai essayé de me concentrer sur la prière pour que ça passe mais rien y fait. Je priais, je priais mais rien du tout, tout me revenait en mémoire. D'ailleurs j'ai même beaucoup maigri par rapport à quand je suis arrivée ici. Vu que les prières ne marchaient pas comme je le voulais, j'ai fini par abandonner. Je n'exécutais désormais  mes prières quotidiennes tout justes par simple devoir sans avoir pour autant trop de convictions comme avant. Même concernant le voile qui dérangeait tant Malick, j'ai fini par l'enlever un jour alors que je faisais une crise de nerfs à cause de la fausse couche que j'ai faite et tout ce qui a précédé cela. Je n'ai plus goût  à quoique ce soit à part peut-être mes études qui m'aident un peu à aller mieux…

… : Mlle Fall on ne vous dérange pas j'espère !fus-je tirée de mes pensées par la voix de mon professeur.

Zeyna : Non professeur vous ne me dérangez pas du tout, réponds-je gênée en me redressant de ma position pendant que mes camarades de classe se marraient.

Professeur : Tant mieux alors ! On va pouvoir finir ce cours donc.

Le cours se termina au bout de trente minutes plus tard et le professeur quitta la classe nous laissant une marge de cinq minutes pour souffler avant le prochain cours. Je finissais de noter les explications sur le tableau quand soudain un jeune-homme de ma classe vint s'asseoir sur la table là où étaient posés mes cahiers et tout avant de poser ses pieds sur le banc. Je ne fais même pas cas de lui et continue de prendre note alors qu'il était en train de me dévisager.

… : Bah dis donc toi apparemment tu es aveugle !finit-il par lâcher quand il s'est aperçu que je n'allais pas le calculer. Quand on est loin tu ne nous vois pas et quand on est proche c'est la même chose quoi. Je vais finir par désespérer moi. Mais j'imagine que tu entends quand même, je me présente. Je m'appelle Abdou Kader Dia mais tu peux m'appeler "H" ou Henri si tu préfères.

Zeyna :…

Abdou Kader : Eh Zeyna tu sais que c'est mal polie de ne pas répondre aux gens quand ils te parlent, pose-t-il sa main sur mon épaule en récupérant mon stylo des mains.

Zeyna : Ne t'avises plus jamais de poser tes sales pattes sur moi ok, me levais-je telle une furie en dégageant sa main avant de récupérer mon stylo. Tu te prends pour qui toi ?

Abdou Kader : Oulala elle a la bouche fine on dirait, hum j'adore ! Une vraie diablesse comme je les aime, me caresse-t-il le visage.

Je fus une minute tétanisée par sa caresse qui a fait resurgir tous les souvenirs passés quand soudain, en voyant son sourire niais s'affichait sur son visage, je réagis en lui infligeant une bonne gifle qui faisait disparaître ainsi son vilain sourire là de son visage.