Vingt-quatrième partie :

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Abdou Karim Dia

Abdou Karim : Mets ça et frappes-moi !lui ordonnais-je d'une traite en lui jetant les gants de boxe sans aucune manière après l'avoir fait grimper de force sur le ring.

Elle regarde les gants puis redirige son regard vers moi avant de me toiser. Je souris face à sa réaction et en profitais pour enlever ma chemise avant de la jeter sur le tapis et revenir me placer devant elle en levant mes mains à une certaine hauteur afin qu'elle y donne des coups. Elle avait les yeux qui risquaient de sortir de ses orbites tellement elle était sous le choc. Ce soir par A ou par B elle s'ouvrira à moi et me racontera ce qu'elle a traversé et qui la rende ainsi. D'ailleurs j'ai tout mon temps vu que j'ai réussi à faire libérer la salle de ses occupants bien avant l'heure juste pour qu'on puisse être tranquille. Pour son grand malheur à elle, ma détermination de la percer à jour est beaucoup plus forte que son entêtement. Donc je n'ai aucunement l'intention de lâcher du lace surtout après ce qui s'est passé tout à l'heure à la plage. Car oui maintenant j'en suis convaincu qu'il y'a bien eu quelque chose qui lui est arrivée. Et cette chose en question a sûrement un rapport avec son passé. Je pense qu'il est enfin temps qu'elle se libère de ça avant qu'elle ne la consume davantage.

Zeyna : QUOI ? Non mais tu rigoles j'espère ! Ah ça c'est hors de question tu oublies tout de suite Abdou Karim, réplique-t-elle en jetant les gants de boxe par terre. Je ne vais même pas rentrer dans ça avec toi. Tu es complètement malade à ce que je vois. Si c'est à cause de la gifle de tout à l'heure alors je m'excuse mais cela ne te donne aucun droit de...

Abdou Karim : Ramasse ces gants et montre-moi ce que tu as dans le ventre maintenant ! Allez frappe-moi Zeyna. Fais ressortir toute cette colère et cette haine que tu gardes au fond de toi, libères-toi une bonne fois pour toute de tout ça. Cela ne peut être que bénéfique pour toi car ça te permettra d'avancer et de passer à autre chose au lieu de stagner ainsi.

Zeyna : Ha haha tu es trop drôle Abdou Karim je te jure. Tu crois que parce que tu m'as fréquenté quoi genre deux ou trois fois que tu crois déjà me connaître et essayer de jouer au psychologue avec moi ? C'est ma tête qui me joue des tours ou c'est vrai que tu es complétement taré ma foi ?

Abdou Karim : Zeyna, m'approchais-je d'elle jusqu'à sentir son souffle sur moi chose qui la déstabilisa comme toujours car elle baissa son regard automatiquement, tout à l'heure à la plage lorsque tu m'as giflé j'ai encore vu dans ton regard cette profonde tristesse mélangée à de la colère et à de la peur. Chose qui selon moi provient de quelque chose que tu as eu à vivre dans ton passé, un passé qui te poursuit jusqu'à maintenant et qui t'empêche d'être heureuse comme il se doit.

Zeyna :...

Abdou Karim : Zeyna, poursuivais-je cette fois-ci d'une voix qui se voulait des plus rassurantes afin de faire fondre la carapace qu'elle s'était créé, depuis que je te connais tu as ce même regard lorsque je t'approche. Je ne sais pas ce que tu as eu à vivre dans ton passé mais une chose est sûre c'est qu'une personne est derrière tout cela et je pousserais même le bouchon encore plus loin en affirmant qu'il s'agit précisément d'un homme.

Zeyna : ...

Abdou Karim : J'ai vu juste à ce que je vois, relevais-je son menton après qu'elle ait baissé sa tête pour ne pas que je remarque ses yeux embués de larmes. Je ne sais pas quel est ce lien qui vous a uni une fois mais une chose est sûre c'est que ça t'a marqué et te marque encore. J'irai même jusqu'à dire que ça t'a détruit, anéanti. Ce qui fait que tu n'arrives pas à te livrer aux hommes qui t'approchent, à t'ouvrir à eux et à leur faire confiance. J'ajouterai même que je ne suis pas le seul à avoir subi cela de ta part Zeyna. S'il te plaît laisse-moi t'aider à passer outre ça, accepte pour une fois de te laisser découvrir. Apprends à baisser un peu ta garde et me donner l'occasion de te découvrir. Ouvre-toi à moi car sans ça je ne pourrais pas t'aider.

Zeyna : Tu te prends pour qui toi sniff pour me dire ce que je dois faire ou pas ?retire-t-elle ma main de son visage avant d'essuyer du revers de sa main une larme qui commençait à perler sur sa joue. Tu penses être qui pour te permettre de me dire ces choses ? T'ai-je une fois dite que j'avais besoin d'être aidée ? Tu penses tout connaître sur moi hein mais détrompes-toi car tu ne me connais pas ! Tu ne sais absolument rien de moi. Tu n'as pas le droit ok, tu n'as AUCUN DROIT tu m'entends sniff. Non seulement tu m'embrasses sans ma permission mais Monsieur se permet de jouer au psychologue avec moi...

Abdou Karim : Tous les hommes ne sont pas cet homme de ton passé comme toutes les femmes ne sont pas les mêmes aussi, fis-je comme si je n'avais pas entendu ce qu'elle disait afin de ne pas lui donner l'occasion de fuir. Je ne sais pas ce qu'il a bien pu te faire mais ça t'a fait beaucoup souffrir et c'est toujours le cas jusqu'à présent à ce que je vois. Il faut que tu extériorises tout ça car sinon ça te consumeras à petit feu. Tu ne peux pas tout garder en toi, non ce n'est pas bien. Ouvres-toi à moi, libères-toi de ce lourd fardeau que tu portes sur tes épaules. Lâches prise Zeyna, tu dois avancer et non rester sur ce point mort encore et encore. Laisses-moi t'aider à te débarrasser de cela une bonne fois pour toute. Tu dois tirer un trait sur ton passé car sinon ce sera ta plus grande faiblesse...

Zeyna : Abdou Karim je...

Elle n'eût pas le temps de finir sa phrase que ma bouche captura ses lèvres sans qu'elle ne s'y attende. Si mes calculs sont bons elle réagira comme j'ose l'espérer. Elle resta immobile une seconde, deux, trois secondes avant de me repousser violemment et m'asséner une forte gifle.

Abdou Karim : C'est tout ce que tu as dans le ventre Zeyna ? C'est tout ce que t'aspires mon baiser ? Laisse-moi te dire que je n'ai même pas mal et que tu tapes comme une fillette.

Elle me regarda hyper mal avant de se retourner pour partir. Ah pourquoi cela m'étonne d'elle ? Elle ne sait que fuir de toute façon. A quoi aurais-je dû m'attendre ? D'un pas décidé, je la retournais brutalement et l'embrassa cette fois-ci sauvagement.

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Zeyna Fall

Cette fois-ci ce fût le déclic total de tout ce que j'avais enfoui en moi depuis toutes ces années. C'est comme si on avait mis tout sur pause à cet instant là et que je voyais toutes les images douloureuses que j'ai vécu il y'a dix ans défilées en boucle dans ma tête. Tous ces souvenirs que j'ai réussi à enterrer dans un coin de mon cerveau ont ressurgi comme par enchantement. La fois où Malick m'a touché pour la première fois dans cette chambre, et les autres fois qu'il l'a refait. Ses attouchements sur mon corps alors que je le suppliais de me laisser, ses viols répétitifs. Les coups qu'il me donnait lorsque je ne coopérais pas, les heures et les jours où je restais sans manger parce qu'il me privait de nourriture volontairement. Tout a refait surface en même temps que ma haine et ma colère refoulées depuis tout ce temps. C'est comme si je le revivais encore et encore. Je ressens encore ses mains posées sur moi, son souffle. Tous mes souvenirs étaient remontés à la surface et Malick y compris.
Je ne sais pas par quelle force j'ai été munie mais telle une furie je l'ai violemment repoussé. J'avançais vers lui dangereusement pendant qu'il me regardait surpris par mon geste avant que j'essaye de lui mettre un crochet du droit qu'il réussit à esquiver à ma grande surprise. Mais cela ne m'arrêta pas, menée par ma haine je retentais un autre coup à la seconde près et celui-ci réussit cette fois-ci à atterrir sur sa mâchoire.

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Abdou Karim : Waouh je ne l'avais pas vu venir celui-ci ! On dirait que tu n'es pas si nulle que ça et que tu ne frappes pas comme une fillette, touchais-je ma mâchoire avant de lever mes mains en mode défense tout en reculant. Je pense que j'ai fait ressurgir la Zeyna en colère, très en colère même. Allez vas-y frappe-moi Zeyna. Montre-moi ce que tu as dans les tripes, bat-toi. Imagine cet homme qui t'a fait si mal être en face de toi et essayant de t'embrasser ! Imagine-le essayant de t'approcher, de te toucher...Penses-tu qu'il mérite que tu arrêtes d'être heureuse et de vivre normalement ? Penses-tu qu'il mérite que tu aies toujours ce regard si triste ? Que tu aies peur tout le temps ? Tu es une battante ou pas Zeyna ?

Zeyna : TAIS-TOI !crie-t-elle de rage en continuant de me donner des coups beaucoup plus forts. Je ne veux plus t'entendre. Tu n'es qu'un sale porc, un monstre. Espèce de pédophile ! Salopard tu as détruit ma vie, mon avenir. Tu m'as pris mon innocence, à cause de toi je n'ai plus rien du tout. Pourquoi as-tu été si cruel avec moi ? Pourquoi m'avoir choisi moi ? Pourquoi mon père a accepté que tu détruises ma vie ? Tu m'as volé toute mon enfance, tu m'as brisé...

Abdou Karim : Zeyna calmes-toi je suis là, tentais-je de dire lorsque je reçus un bon coup de pied dans mes bijoux de famille ce qui réussit à me faire plier en deux tellement c'était douloureux, non je rectifie c'est douloureux.

Zeyna : NON ! JE T'AI DEMANDE DE TE TAIRE SNIFF, TAIS-TOI. JE TE DETESTE MALICK SNIFF. JE TE HAIS DU PLUS PROFOND DE MON ËTRE SNIFFF. JE VEUX QUE TU MEURES SALE CHIEN...

Abdou Karim : Zeyna c'est moi Abdou Karim. Regardes-moi !réussis-je à lui saisir les bras afin qu'elle se calme ou du moins afin d'éviter à mes bijoux de famille une autre torture.

Zeyna : Va brûler en enfer Malick sniff...

Abdou Karim : Shuut c'est moi, Abdou Karim. C'est fini maintenant Zeyna, c'est fini. Il ne te fera plus de mal maintenant je suis là. Tu m'entends ce n'est que moi Abdou Karim, prenais-je en coupe son visage avec mes mains afin de plonger mon regard dans le sien. Je suis là maintenant, tu n'as plus à avoir peur. Je suis là.

Zeyna : Ab...Abdou Karim !réussit-elle à dire dans son moment de lucidité avant de s'effondrer en larmes.

Abdou Karim : Pleures Zeyna, pleures autant que tu veux je suis là. Tu peux compter sur moi, la prenais-je dans mes bras pour la réconforter.

Plus je lui disais que j'étais là pour elle plus elle pleurait. Je nous laissais tomber par terre et posais-je sa tête sur mes genoux avant de lui caresser les cheveux tandis qu'elle continuait de pleurer. Beaucoup de choses s'éclaircissait dans ma tête, je commençais à comprendre le pourquoi du comment. J'imagine ce qu'elle a dû traverser et j'arrive à comprendre pourquoi elle est ainsi maintenant. J'ai tellement de haine contre ce Malick alors que je ne connais pas encore toute cette histoire. Elle a parlé de pédophilie, de son père qui a permis ce qui lui est arrivé, de son enfance volée. Je suis un peu perdu car je connais bien les Diop et ce dont je suis sûr c'est qu'il n'aurait jamais permis cela. C'est louche toute cette histoire et je ne sais plus en quoi en penser. J'étais là en train de réfléchir sur tout ça lorsque je la sentis se relever tout doucement de mes genoux. Elle rapprocha ses genoux de sa poitrine avant de se recroqueviller sur elle-même en se balançant sans oser pour autant me regarder. Peut-être qu'elle avait honte de s'être laissée aller comme ça devant moi. Je tentais de dire quelque chose lorsque je l'ai entendu dire quelque chose. Vu que je n'avais pas trop saisi ce qu'elle a dit, je lui ai demandé de répéter.

Zeyna : Malick était mon mari et mon vrai nom de famille c'est Fall au lieu de Diop.

Abdou Karim : Euh zeyna tu n'es pas obligée de m'en parler tu sais, fis-je gêné. Si tu ne te sens pas prête je comprendrai.

Il y eût une minute de silence avant qu'elle ne reprenne la parole et cette fois-ci en se tournant vers moi pour me faire face.

Zeyna : Je suis originaire de Saint-Louis et je suis la fille adoptive des Diop. Il y'a dix ans de cela j'ai fait la rencontre de mon père adoptif. Grâce au docteur Serre le frère de Julie et avec l'aide de mon frère qui travaillait avec ce dernier à l'époque, il m'a sauvé des mains de mon bourreau qui n'était tout autre que Malick le mari imposé par mon père. J'avais une enfance heureuse avant que ma vie ne bascule lorsque j'ai décroché mon brevet de fin d'études élémentaires moyennes. On m'a appris que...

Je l'écoutais attentivement me relater son histoire sans l'interrompre une seule fois. Plus elle avançait dans son histoire, plus ses larmes coulaient à flot sur son visage et plus j'avais de la rage contre ceux qui l'ont fait souffrir et aussi beaucoup de peine pour elle.

Une heure plus tard

Abdou Karim : Tu es sûre que ça ira ?lui demandais-je alors que je me garais devant chez elle.

Zeyna : Oui ça ira, je t'assure. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, je vais beaucoup mieux depuis que je t'ai parlé. Je me sens plus légère maintenant tu sais. D'ailleurs merci encore de ne pas m'avoir abandonné.

Abdou Karim : Tu n'as pas à me remercier je te l'ai déjà dit, c'est normal tout ça Zeyna...

Zeyna : Non Abdou Karim je ne suis pas d'accord. Tu aurais pu ne pas le faire mais tu l'as fait quand-même et tout ça en prenant le risque d'être frappé et de faire courir un danger imminent à ton héritage familial...

Abou Karim : Ah ça c'est vrai, rigolais-je en me rappelant de la scène. Je risque de ne jamais l'oublier.

Zeyna : En tout cas ça représente beaucoup pour moi. Alors j'y tiens, encore merci pour tout. Ce n'était pas une soirée comme les autres mais j'ai aimé de l'avoir passé avec toi malgré ce qui s'est passé.

Abdou Karim : J'en suis ravi alors et ne t'inquiètes pas c'est réciproque car j'ai passé une très bonne soirée aussi.

On resta une bonne minute à se regarder en silence avant qu'elle n'approche son visage du mien pour me faire une bise sur la joue et me souhaiter bonne nuit.

Abdou Karim : Bonne nuit à toi aussi, reposes-toi bien. Je t'appellerai demain, lui dis-je lorsqu'elle descendait de la voiture avant d'ajouter. Eh Zeyna tout s'arrangera tu sais. Un jour cette histoire sera bien loin derrière toi je te le promets.

Elle me regarda sans dire et me sourit d'un sourire sincère avant de s'en aller.

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Quelques jours plus tard

Ousmane Gueye

Ça va faire trente minutes maintenant que j'attends dans cette voiture comme un idiot. Elle est en train de se foutre de moi ou quoi ? Elle croit qu'on est dans un simple jeu ? Depuis lors elle ne fait que me faire courir avec ses fichus dossiers que je lui avais demandé de m'apporter. Le délai de rigueur étant passé depuis longtemps j'ai été plus qu'indulgent avec elle. Mais cette fois-ci si elle ne se montre pas avec ses dossiers elle risque de beaucoup le regretter, oh que oui elle le regrettera. J'en ai plus qu'assez de toute cette histoire moi, plus vite j'aurai ses dossiers plus vite on en terminera avec cette histoire car je n'en peux plus. En plus je m'en veux tellement d'y être mêlé surtout par rapport à Sophie qui souffre beaucoup car pensant être responsable de la mort de sa mère alors que tel n'est pas le cas. La seule et unique responsable je la connais très bien et je n'ai pas été fichu de lui en parler car mes sœurs et moi voulions en tirer profit afin de venger notre défunt père. Elle ne méritait vraiment pas de vivre cela et d'être ami avec un lâche et manipulateur comme moi. Quand je pense m'être comporté en ami avec elle depuis tout ce temps tout en la regardant souffrir à cause de tout ça sans jamais oser lui avouer la vérité sur la mort de sa mère j'ai envie de me tuer. Jamais elle ne me pardonnera lorsqu'elle découvrira la vérité. Et fort heureusement que c'est bientôt fini.
Je prends mon téléphone afin de l'appeler une énième fois lorsque la portière s'ouvrit tout d'un coup et je la vis s'installer nonchalamment sur le siège. Je démarre en trombe aussitôt dès qu'elle attacha sa ceinture.

Ousmane : C'est ça 20h30 Anta ?tentais-je de l'étrangler avec mon bras tandis que je conduisais avec une main. C'est maintenant que tu te pointes hein ? Es-tu en train de te foutre de moi ? Dis-moi tu penses que je joue lorsque je te dis que tu n'as pas intérêt à te payer ma tête ?

Anta : Ousmane tu me fais mal...

Ousmane : Je te fais mal hein ? Crois-moi tu n'as encore rien vu, ce n'est que le commencement. La prochaine fois que je te fixe une heure de rendez-vous et que tu oses ne pas le respecter je ne m'arrêterais pas qu'à te faire mal. Me suis-je fait bien comprendre ?

Anta : Oui, répond-elle difficilement alors que ses yeux s'embuaient de larmes.

Ousmane : Je n'ai pas bien entendu, Oui qui ?

Anta : Oui Ousmane. J'ai compris mais s'il te plaît fais attention à la route.

Ousmane : Je m'en fous, lui criais-je hors de moi-même avant de retirer mon bras de son cou et me concentrer sur ma conduite. Maintenant as-tu apporté ce que je t'ai demandé ?

Elle me regarde sans répondre avant de croiser ses bras à sa poitrine. Ce qui m'énerva encore plus, elle me défie celle-là. Elle ose vraiment me défier après tout ce que j'ai contre elle pour la faire tomber ? Elle prend ce risque, ça prouve qu'elle ne me connaît pas du tout.

Ousmane : Anta ne me fais pas me répéter ok. Où sont ces fichus dossiers que je t'ai demandé d'apporter ?tapais-je violemment sur mon volant la faisant sursauter.

Anta : Ces fichus dossiers ne sont pas si fichus que ça vu ce qu'ils contiennent ?se tourne-t-elle vers moi en me regardant droit dans les yeux. Tu me croyais assez idiote pour ne pas regarder ce que contenaient ces dossiers qui te tenaient tant à cœur ?

Ousmane : Tu n'as pas osé...

Anta : Oh que si ! Je n'allais pas me gêner aussi vu comment tu me fais chanter depuis lors. Je savais depuis le début que tu m'avais demandé de te les trouver que ce n'était pas que de simples dossiers pour toi et que ça avait une immense valeur raison pour laquelle tu y tenais beaucoup trop vu comment tu m'harcelais avec ça sept jours sur sept. Je sais tout Ousmane, TOUT. Je sais qui tu es et pourquoi tu veux autant ces dossiers ?sort-elle enfin les dossiers de son sac pour me les montrer. Je sais que si tu les veux tant c'est pour venger ton père en détruisant Mon Malick avec qui ton père travaillait avant. Et oui j'ai fait le lien entre le dénommé Gueye avec qui bossait Malick et toi. Au début ce n'était pas trop clair vu que j'avais quelques doutes mais en me rappelant de l'histoire que Malick m'avait racontée j'ai pu faire le rapprochement. Toutes tes manigances, ton rapprochement de cette idiote de Sophie pour entrer dans nos vies, tes chantages n'avaient qu'un seul et même but c'était tout simplement pour atteindre Malick et venger ton père. Mais malheureusement pour toi il sera toujours intouchable tant que je vivrais. Personne à part moi-même ne sera en mesure de le détruire...

Je l'écoute parler et je n'arrive toujours pas à y croire. Je ne la voyais pas venir celle-là. Je me doutais bien que ça n'allait pas être facile d'éjecter Anta mais pas à ce point. Il me faudra donc jouer le tout pour le tout.

Ousmane : Hahaha...hahaha

Anta : Il y'a quoi de drôle Ousmane ?m'interroge-t-elle perplexe. Tu trouves la situation très drôle n'est-ce pas ? On verra bien si tu la trouveras toujours aussi drôle lorsque j'en parlerais à Malick...

Ousmane : Ah Anta je te croyais plus intelligente que ça mais apparemment tu es loin de l'être. Tu sembles oublier un petit détail dans toute cette histoire c'est que j'ai tout ce qu'il me faut pour détruire ta vie et tout cela en un claquement de doigts. Il me suffit juste de mettre au courant la jeune Sophie Fall et sa famille alors là ta vie sera foutue à jamais. Même ton cher et tendre Malick ne te sauvera pas tellement il sera occupé à prendre du plaisir avec sa jeune maîtresse...

Anta : Tais-toi je ne te crois pas, tu mens. Malick ne me trahira jamais. Tu fais tout simplement ça pour me faire douter de lui afin que je te remette ces dossiers mais jamais tu ne les auras. Et j'exige que tu me donnes toutes ces preuves que tu as contre moi car sinon Malick sera mis au courant...

Ousmane : Tu crois ?freinais-je subitement jusqu'à ce qu'elle se cogne la tête et lâcha immédiatement les dossiers pour se tenir la tête.

J'en profitais pour ramasser les dossiers avant de lui tirer les cheveux en arrière, ce qui la fit crier de douleur, et au passage lui donner une violente gifle qui le fit se tenir la joue.

Ousmane : C'est moi que tu voulais doubler Anta ? Tu m'as trop sous-estimé à ce que je vois mais maintenant tu vas en payer les pots cassés, lançais-je très en colère avant de redémarrer en trombe et sortir mon portable de ma poche. Je vais de ce pas appeler ton cher et tendre mari et lui raconter tout de A à Z allant jusqu'à ton aventure avec Malick et aussi comment tu as tué sa tendre et chère Epouse Amina la mère de ses enfants. Tu es finie Anta Kane, tu es finie...

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Me rendant compte que j'étais complétement dans la merde, je réagissais en me jetant sur lui afin de lui prendre son téléphone et récupérer au passage les dossiers qui sont ma seule et unique garantie dans le futur. Ne m'ayant pas vu venir, il perdit le contrôle de son téléphone et celui-ci se retrouva par terre. Il me repoussa violemment et essaya de ramasser son téléphone lorsque je me jetais de nouveau sur lui telle une tigresse très déterminée afin de l'empêcher de le récupérer. Ensuite tout est allé si vite car il n'avait plus le contrôle de la voiture car trop occupé à se défendre contre moi.

Anta : OH MON DIEU !criais-je en remarquant le camion qui venait droit devant nous avant de saisir le volant de la voiture tout comme lui pour nous sortir de ce guêpier.

Ousmane : LÂCHE CE VOLANT SINON TU VAS NOUS FAIRE TUER...

Anta : NON...OUSMANE...

BAMMM
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J'ouvris les yeux tout doucement et en essayant de bouger je ressentis une douleur atroce aux côtes. J'essaie de lever la tête quand je remarquais aussitôt que la voiture était retournée et commençait déjà à prendre feu à l'arrière. La panique s'empara de moi et je me mis à regarder tout autour pour voir s'il y'avait des gens susceptibles de nous apporter leur aide. Mais hélas je n'aperçus personne. J'essaie de dégager mon pied qui était un peu bloqué lorsque j'entendis Ousmane en train de gémir de douleur.

Ousmane : Aide-moi s'il te plaît Anta, me tend-il sa main ensanglantée afin que je la saisisse. Je ne sens plus mes jambes, je n'arrive plus à les bouger.

Je réussis à dégager difficilement mon pied qui était bloqué et lui saisis la main afin de l'aider à se dégager mais rien du tout. Je finis par sortir de la voiture en prenant le soin de prendre mon sac à main avant de la contourner pour aider Ousmane. Je réussis à ouvrir la portière du côté conducteur afin de l'aider à se tirer de là lorsque j'aperçois les dossiers tout près de lui.

Ousmane : Non Anta s'il te plaît aide-moi d'abord avant que la voiture ne prenne feu, me dit-il en voyant la manière dont je regardais les dossiers étalés par terre. Je t'en supplie...

Anta : Ce serait une bonne chose pour moi si tu ne survivais pas à cet accident ? Non seulement je n'aurai plus personne pour me faire chanter, mon mari ne découvrira jamais la vérité et Malick ne courra plus aucun danger. Tous nos problèmes disparaîtront y compris toi...

Ousmane : Non Anta ne fais pas ça je t'en supplie...Sauves-moi pour l'amour de DIEU. Je n'ai pas envie de mourir carboniser, panique-t-il en voyant la voiture prendre feu de plus en plus vite.

Anta : Il fallait y penser avant d'essayer de te mêler de ce qui ne te regarde pas, répliquais-je en ramassant les dossiers avant de lui tourner le dos et m'éloigner de cette voiture au plus vite.

Ousmane : TU REPONDRAS DE TES ACTES UN JOUR OU L'AUTRE, me crie-t-il pendant que je m'éloignais. ALLAH EST GRAND ET IL EST JUSTE...

Je faisais comme si je ne l'entendais pas et continuais ma route sans me retourner. J'étais à quelques minutes de marche afin de retrouver mon chemin lorsque j'entendis une grande explosion provenant sûrement de la voiture.

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Zeyna: Comme un Phoenix qui renaît de ses cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant