Cela faisait presque deux heures que nous étions assis à même le sol dans l'herbe humide. Spoiler : Nous n'avions rien dans nos paniers. La discussion tournait donc autour de ce que nous allions bien pouvoir cuisiner le soir même.
-Quelle idée aussi tu as eu de dire ça toi ! S'énerva Thomas sur sa sœur.
-Ne cris pas, tu vas faire fuir les poissons, répondit cette dernière en chuchotant, un doigt sur les lèvres.
-De quels poissons parles-tu ? Il n'y en a pas ici ! Fit il en donnant un coup de pied dans une motte de terre qui vola dans le lac en s'enfonçant dans l'eau avec un gros "plouf".
-Oh ! Je ne te permets pas ! C'est mon lac ! M'exclamais -je en souriant malgré moi.
-Oui pardon, je vous présente mes excuses madame, se gaussa t'il en inclinant la tête avant de se laisser choir au sol de façon nonchalante.
Discrètement et du coin de l'oil, je le détaillais. Aujourd'hui vêtu d'un t-shirt noir et d'un short beige, des bracelets noirs au poignets, un regard perçant, les cheveux décoiffés, il était très loin de l'accoutrement typique de l'école auquel les garçons avaient parfois du mal à se faire, les robes n'entrant pas dans leur préférences vestimentaires. Thomas incarnait pour moi depuis notre plus tendre enfance, le rôle de ce garçon inaccessible, qui ne vous considèrerait jamais comme autre chose qu'une petite sœur, mais pour lequel vous ne pouviez pas être indifférente. C'était là toute la beauté de la chose : avoir le luxe de se complaire dans une bulle protectrice, tout en pratiquant le mattage intensif. Quand Thomas me décrivait ses fréquentations, son comportement ou encore ses centres d'intérêts, je me rendais compte que dans un autre contexte de celui de notre enfance commune, je ne l'aurais jamais approché pas même avec un bâton. Je réalisais également que j'avais surement le profil des personnes auxquelles il n'aurait jamais adressé la parole.
Mes pensées lointaines avaient fait dériver mon regard vers un point au centre du lac. Je refocalisais mon attention sur Thomas, pour découvrir que ce dernier me regardait. Il baissa subitement les yeux vers la brindille qu'il faisait tourner entre ses doigts, sourit, secoua la tête et releva son regard vers moi. En me retenant de virer au cramoisi, je décidais d'observer Clarisse qui fixait l'eau, le bout de la langue entre les dents et j'opérais une diversion.
-Nous pourrions tout aussi bien cuisiner autre chose pour ce soir, suggérais-je en me préparant à la tempête qui, je le savais, allait arriver.
-Parce que tu sais cuisiner toi ? Me demanda Nicolas.
Si à Poudlard je ne pouvais me prêter à l'exercice, je m'y étais remise cet été, vite fait bien fait et mon expérience se limitait aux bases.
-Euh...C'est à dire ? Demandais-je cependant avec méfiance.
-A priori tant que tu ne conçois pas les pates et le riz cuits simplement à l'eau comme de la cuisine, cela veut dire que tu SAIS cuisiner.
-Mouais...Alors oui je ne pense pas trop m'avancer en disant que je cuisine un peu.
-Problème numéro un résolu...reste à savoir de quoi sera composé notre subsistance.
-Et toi, ô grand Thomas ? Manies-tu l'art de la cuisine ? Demandais-je, malicieuse.
-Avec un livre de recette je pense avoir mes chances, se défendit t'il en haussant les épaules.
-Et avec mon poisson ce sera nickel ! Intervient Clarisse.
-SI tu attrapais du poisson, corrigea Nicolas.
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Pire que les Sangs de Bourbe
FanfictionPoudlard se fait ici le théâtre des règles tortueuses de l'amour adolescent. Celles-ci ne laissent de repos à personne. Hermione Granger y découvre, aux côtés de Fred Weasley, un monde de rires et de tendresse. Ce n'est que la face révélée d'un vér...