chap 33

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Le temps se figea.  

Une sueur froide me coula dans le dos. J'étais déboussolée. Une partie de ma mémoire semblait obstruée par la panique qui montait progressivement en moi. Je jetais un coup d'oeil aux corps recouverts d'un drap blanc et détournais rapidement mon regard avec un frisson de dégoût. Cela ne pouvait pas être vrai...Je sentais monter en moi une douleur sourde. Je devais faire un cauchemar, cela ne pouvait pas être POSSIBLE. 

Je me retenais de soulever le tissu pour vérifier si c'était bien eux...Et en même temps je ne voulais pas le voir. Ce n'était pas réel...Je rêvais. C'était la seule explication. Je me concentrais pour me repasser les événements...Lupin...C'était un loup-garou ! Il fallait que je prévienne les autres ! Il avait dit que tout le monde le savait déjà...Il s'était attaqué à nous, Rogue s'était mis devant...Il nous avait protégé ?

Non...cela ne pouvait pas être vrai...Et pourtant...J'avais atteint une hystérie que je ne soupçonnais pas possible. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, je sentais la chaleur des larmes sur mes joues, mes yeux brûlant me faisaient mal à la tête, mon ventre semblait tordu en un nœud de douleur absolument atroce. J'essayais de reprendre mon calme face à ma respiration saccadée qui aurait pu me faire passer pour une asthmatique à quiconque m'observait. Il fallait que je reprenne le contrôle pour remettre les éléments dans le bon ordre...Donc Lupin nous avait attaqué, Ron est Harry avaient été...Je ne pouvais pas le dire ! Non ce n'est pas vrai ! Je penchais la tête pour voir la chaussure de Ron...C'était affreux...horrible...Non ça ne s'était pas passé comme ça, sinon comment pouvais-je être ici ? Je me concentrais pour essayer de me souvenir, les images me paraissaient floutées et le son étouffé...Je fis taire cette douleur qui me narguait pour essayer de comprendre, comme si, parvenant à reconstituer les faits, je pourrai peut être les ramener.

Je m'assis au sol et me roulais en boule, me prenant la tête entre les mais pour essayer de faire taire le vacarme ambiant de mon esprit. Un goût de bile me montait dans la gorge et je songeais vaguement à boire un verre d'eau, pensée rapidement contredite par l'impensable idée d'ingérer quelque chose. Je jetais un coup d'œil aux lits à mon côté et mon estomac se tordit une nouvelle fois, qu'elle idée de laisser des cadavres dans une infirmerie ! J'avais l'impression qu'une aura maléfique émanait d'eux, menaçante et criant la réalité. Je forçais mes tergiversions à cesser et me penchais une nouvelle fois  sur la question du pourquoi du comment.

Rogue s'était interposé entre Lupin et nous et il avait lancé un sort inutile avant que Lupin ne l'ait envoyé voler dans les airs et ne se soit jeté sur lui. Il y avait eu tellement de sang ! Et Ron qui ne pouvait pas courir...

-Vas t'en ! M'avait crié Harry. 

-Non ! Je ne vous laisse pas là ! Ne fais pas le héro ! 

-Hermione ! Ecoute moi ! 

Le loup était occupé par Rogue mais pour combien de temps encore ? 

-Je t'aide, on ramène Ron ! 

-Vous n'y arriverez pas ! Dit celui-ci, laissez moi là...

-Ne dis pas de bêtises ! On rentre ensemble ! Criais-je. 

-Hermione ! Ecoute moi ! On aura pas le temps ! Notre seule chance est que quelqu'un vienne nous aider, cour chercher Dumbledore, je vais le retenir ! 

-Ne fais pas le héro, répétais-je. Tu ne peux pas ! 

-Hermione ! Tu cours plus vite que moi...Dépêche toi ! 

Et j'étais parti, j'avais couru comme je n'avais jamais couru...Et j'étais arrivé trop tard. 

-Miss Granger que se passe t'il ? Avait demandé Dumbledore sur qui j'étais tombée dans le couloir que je remontais à toute allure. 

-Professeur ! Vite ! Harry...Ron...LUPIN ! 

Alerte, il avait repris avant de disparaître :

-Où sont ils ? 

-Le sol cogneur.

La conversation n'avait pas duré plus de quelques secondes...Ils avaient encore une chance...J'avais l'impression que mon cœur allait lâcher, j'avais envie de vomir. Un souffle acide me brûlait la gorge, mes jambes tremblaient, j'allais m'évanouir...Mais je ne pouvais rester là sans rien faire ! J'étais repartie de plus belle vers la salle des professeurs pour plus d'aide...C'était tout ce dont je me souvenais. 

Je me levais de mon lit, où je m'étais une nouvelle fois affalée, fis trois pas, et mes jambes se dérobèrent. Je voulais sortir de là, le noir de la pièce où seulement la lune éclairait les cadavres de mes amis, m'oppressait, j'avais l'impression que l'odeur de la mort me prenait à la gorge. Je tombais au sol, je ne semblais pas pouvoir aller plus loin, l'horreur qui montait en moi me submergea et je pleurais, je laissais mes larmes couler...Pourquoi ! Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Les parents de Ron...Sa famille...Fred...J'étais là et je n'avais même pas pu les protéger...Je n'avais même pas eu le courage de rester avec eux...J'aurais préféré mourir là bas moi aussi...Harry...Lui qui venait tout juste de retrouver une famille en Black...Black ! Où était il celui là  ? 

Une nouvelle énergie s'empara soudainement de moi, si je parvenais à trouver Black, je pourrais peut être aider tout le monde, si il était là, il pourrait m'aider...Habitée par une folie vengeresse, je poussais les portes de l'infirmerie qui me résistèrent...Ah non ! Pas cette fois ! Je retournais prendre ma baguette et murmurais : 

-Confrigo.

Les portes explosèrent dans un grand fracas et je me retrouvais devant le ministre de la magie, passablement effaré. 

-Voyons mademoiselle ! Qu'est ce qui vous prend ? N'avez vous donc pas honte ? 

-Où est Black ? Répondis-je en ignorant ses remontrances.

-Ne vous inquiétez pas, dit il d'une voix plus douce, mettant sans aucuns doutes ma conduite déplorable sur le dos d'un potentiel très léger choc, ce meurtrier a été mis hors d'état de nuire, les Détraqueurs se sont occupés de lui ! 

-Non ! 

-Vous avez subi un grand choc...Retournez vous coucher. Il répara les portes et les verrouilla de nouveau, confiant ma baguette à madame Pomfresh qui semblait profondément outrée de ma conduite, et étouffant ainsi, à défaut de ma rébellion, les prémices de son idée.

J'étais assise sur mon lit, et je n'avais aucune idée de comment me sortir de cette histoire, NOUS sortir de cette histoire...il y avait pourtant bien un moyen, c'était le monde de la magie merde ! Je me jetais avec rage sur l'oreiller, et quelque chose m'entama la chaire de la nuque, je passais la main dans mon col, pour en sortir la fine chaînette de mon Retourneur de Temps, mais oui ! La voilà ma solution ! Mais c'était illégal...Si je ne faisais, rien qu'un pas de côté au mauvais moment, je risquais de tout foutre en l'air...Et en même temps, qu'y avait t'il qui n'avait pas déjà était foutu en l'air ? Mes parents...Tous les autres élèves...Fred. 

Je me giflais mentalement, je n'avais pas le droit d'être si égoïste ! Je devais aller sauver mes amis...Les conséquences de mes actes pourraient êtres terribles si je me trompais, et si je mourrais...Je ne préférais même pas y penser. Si je me trompais sur le temps à remonter ? Et si je me voyais ? Et si je faisais tuer Ron ou Harry ? Ou même Fred, George, Ginny...David ? C'était un trop grand risque...Mais il n'y avait que moi qui pouvais faire quelque chose désormais...Il ne fallait pas que je rate mon coup, et après tout...je pourrais dans tous les cas revenir dans le temps jusqu'à parvenir à les sauver...Tout ce que je devais faire de primordial, c'était de ne pas être vue, et surtout, de ne pas me faire tuer. 

Un coup d'œil à leur corps inanimés me fit prendre une des décisions les plus stupides de ma vie, mais de celles des indispensables, je fis tourner quatre fois le petit sablier...Le lit se déroba sous moi, je me retrouvais à flotter dans un tourbillon de couleurs, je connaissais bien la sensation, mais jamais je n'étais remonté aussi loin, jamais je ne risquais autant...Avant que je ne puisse psalmodier d'avantage, je me retrouvais assise sur le même lit, deux heures plus tôt, et sans baguette magique.

Pour écrire ce chapitre et ce qui va suivre, je me suis inspirée de la théorie de la chaîne youtube le tropeur, si vous ne connaissez pas et que vous aimez écrire, je vous conseille d'aller faire un tour, c'est génial !

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant